Actuellement point de mire de nombreux festivaliers, touristes et estivants, le port Yasmine Hammamet abrite dans ses murs et ce depuis le 16 juillet, un grand événement artistique qui lui a donné beaucoup d ‘éclat, à savoir, l'exposition de l'artiste peintre franco- italien Fernand d'Onofrio, sous le thème « Métamorphoses ». Placée sous le patronage du Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, du Ministère du Tourisme et de l'Agence de mise en valeur du patrimoine, l'exposition présente treize reproductions de 5 m x 5,5 m, imprimées sur tissu qui sont accrochées sur les murs de Port Yasmine Hammamet. Les peintures originales elles, sont exposées non loin de ces lieux, sur les cimaises du hall d'exposition de l'Hôtel Hasdrubal. Un événement de taille qui dénote, selon les dires de ses organisateurs, d'une double ambition ; d'une part, créer un circuit artistique dans une zone qui accueille en cette période de l'année, d'importants flux de touristes venus du monde entier et d'autre part, introduire l'art contemporain dans l'espace public. Le vernissage eut lieu par une belle soirée au milieu des lumières tamisées du Port Yasmine Hammamet et c'est avec un intérêt frisant l'admiration que les invités évoluèrent dans l'espace et s'attardèrent devant ces impressionnantes toiles, pareilles aux rayons du soleil en pleine nuit.. Un événement insolite puisque Fernand d'Onofrio a été accompagné au cours du vernissage de « Métamorphoses », par le chef français Frédéric Coulet dont la marque de fabrique est une délicate cuisine fusion et moléculaire. Le chef a accordé à cette occasion aux convives, des spectaculaires petits plats avec les tons et les textures du peintre. C'est que Coulet jongle aussi bien avec les formes et les couleurs qu'avec les saveurs en élaborant sous des présentations nouvelles, des dégustations étonnantes, concoctées des traditions culinaires, nées dans tous les endroits du globe. Les jeux du trompe l'oeil Après Dubaï, Casablanca, Kiev, Sao Paulo, Pékin, Shanghai, Paris et New York, Fernand d'Onofrio, dont la notoriété grandit d'année en année dans son pays comme à l'étranger, a choisi Hammamet pour montrer ses toiles monumentales que les critiques qualifient comme étant, « traversées par la lumière, le mouvement et les vibrations d'une abstraction au parfum lyrique… ». Des œuvres à la profondeur vertigineuse, selon d'autres, qui ne manqueront pas d'interpeller le regard, et de provoquer la curiosité du public séduit par les jeux du trompe l'œil qui se remarque plus particulièrement, dans les peintures présentant des fonds en papier froissé dont seul l'artiste connaît le secret. En contemplant ses toiles, l'impression est forte car la création s'impose dans toute sa splendeur ; la passion des couleurs, la quête de la lumière et l'intelligence des formes. Et puis, tel un alchimiste qui dompte la matière, Fernand d'Onofrio est un illusionniste qui donne à voir. L'art et la connaissance s'enchevêtrent dans ses œuvres d'où l'émulsion d' une formidable synergie créative …c'est l'homme du geste ample qui habite la toile pour une invitation à la communion. « Chaque jour pour moi, a t-il dit, est une métamorphose, un changement, une transformation…la métamorphose, c'est être lié à cet aspect qui se transforme continuellement, c'est une manière d'honorer la matière, c'est un creuset dans lequel toutes les influences vont pouvoir se fondre. Un univers où les volumes sont tout en mouvement comme si la matière n'était pas figée… Autodidacte, en recherche permanente mais qui dispose d'atouts précieux, dont une grande maîtrise de l'utilisation de l'espace et des perspectives, l'artiste sait s'investir pleinement dans l'exécution de ses œuvres. Il fait indéniablement preuve d'un savoir faire technique exemplaire. Tout y est rendu avec une telle dextérité et une telle finesse que l'on se retrouve en permanence comme piégé par son extraordinaire habileté à tromper tout regard, aussi aigu soit-il. Fernand D'Onofrio est né en 1963 dans un petit village d'Alsace (France). Ce plasticien d'origine italienne a commencé son parcours depuis 1981 et participé à plusieurs expositions collectives. En 1986, il va faire de son atelier un véritable laboratoire où toutes sortes de techniques testeront les possibilités de la nouvelle matière de synthèse, l'acrylique. En 1988, la Suisse lui offre un observatoire idéal pour la découverte d'artistes internationaux. En 1991, il s'envole pour les USA où il vivra, huit ans durant, de nombreuses expériences picturales et artistiques dont il s'imprègnera , particulièrement à Philadelphie, New York et Chicago. En 2005, il effectue son premier voyage au Maroc, pays qu'il découvre avec beaucoup d'affection et qu'il définit comme « intemporel, émouvant et charnel ». En 2008, il est invité par les organisateurs du festival du film de Dubaï pour la réalisation d'une performance exécutée sur un très grand format. Son exposition actuelle qui se tiendra jusqu'au 31 du mois, au Port Yasmine Hammamet, vaut vraiment le détour.