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Un jour sur la terre…
Lecture d'été: « Les Noces de Cléopâtre » De Tayeb Daldoul
Publié dans Le Temps le 03 - 08 - 2010

Il paraît que toute ressemblance frappante avec une personne existant, ou aillant existé ne peut être que fortuite. Et que cette fiction est le fruit de l'imagination d'un auteur, qui trompe ainsi la lassitude du temps qui passe, du mieux qu'il peut, en réalisant quelque chose qui s'apparente fort à un rêve. C'est possible.
Ce serait même certain ; sauf que cet auteur, s'avère être, à mesure que l'on s'avance dans la lecture de ce roman, sensible à l'extrême et d'une grande tendresse, un conteur hors-pair. Doublé d'un observateur attentif des mœurs humaines, au point de se fondre presque avec ses personnages, dont il croque les portraits avec une finesse extraordinaire, en en accompagnant le cheminement en amont comme en aval, jusqu'à ce que l'empathie prenne dans ce récit, et sans ambages, ses lettres de noblesse, pour ne plus laisser de répit au lecteur le plus indifférent.
« Les Noces de Cléopâtre » au tout début, donnent le change en quelque sorte, avec leur allure de « bluette » accommodante, qui retrace le parcours d'une petite fille adorable, prénommée Melika et surnommée Cléopâtre, entre autres titres d'idolâtrie, par une famille qui l'affectionne plus que tout au monde, l'enfant ayant perdu sa maman en couches, et ayant été confiée à son père qui ne se remariera jamais, ainsi qu'à sa tante et à son grand-père paternel. D'emblée, le ton est donné ; et Tayeb Daldoul qui aura auparavant signé un premier récit : « Une âme frustrée en délire », reconduit avec bonheur l'aventure, en épousant éperdument la cause de son héroïne, contre vents et marées, avec une telle passion qu'il est très facile parfois d'être induit en erreur, en perdant le fil du réel, jusqu'à confondre le grand père de la petite, le fameux Mansour Louzir tel qu'en lui-même, avec le romancier. Et c'est nul doute cette surprenante capacité à s'émouvoir, autant qu'à émouvoir, devant le destin fulgurant de Melika, protagoniste principale du roman, qui contribue à ce que l'on épouse immanquablement, le point de vue de l'auteur, qui se résume au final, après le dénouement tragique, et pour le moins imprévu de la trame, avec la mort de Melika, d'abord si entourée avant d'être laissée à l'abandon, au moment le plus crucial de son existence, fut-ce l'espace de quelques petits jours, à une adoration sans faille pour une douce créature, éclatante de vie, rebelle à tout embrigadement, et qui finit par perdre, avec le départ de son grand-père et tuteur pour le « Grand ailleurs », cet allié inébranlable qui lui, ne l'aurait jamais quitté des yeux. Qui a dit que la douleur durera ?
Une bluette sentimentale ce livre ? Rien n'est moins sûr… Car s'il est vrai que cette « famille idéale », telle que la définit l'auteur, n'a au fait rien à se reprocher, tant ses membres –la tante, comme le beau-frère, ou encore les enfants- n'ont eu de cesse de se plier en quatre pour chérir et protéger leur exquise « Pâtra », l'intrusion d'évènements autant tragiques qu'inattendus dans le cours de ce « fleuve tranquille », en a basculé l'harmonie à une vitesse vertigineuse, démontrant ainsi, même si l'auteur se défend de toute tentative moralisante, que toute existence humaine est forcément fragile et menacée dans son équilibre à tout instant.
A l'ombre de la « Roseraie », les jours s'écoulent heureux et souriants, mais tout n'est que mirage. Alors il suffit d'une tempête pour que tout soit emporté dans son sillage. Marwane, le cousin « immature » a raison au fond : si la terre est ronde, la mer peut se déverser un jour ou l'autre sur nos têtes…
Samia Harrar
* « Les Noces de Cléopâtre » (Bourak Editions) ; prix 14 DT.


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