Une affaire comme il en arrive souvent depuis l'avènement du métro léger dans nos contrées, celle d'un vol à l'arraché, dont la victime est toujours soit une jeune femme accaparée par ses doubles obligations familiales et professionnelles, soit une jeune fille distraite qui se croit à l'abri de telles mésaventures jusqu'au moment où elle se trouve au centre d'un quelconque crime commis à son encontre. Dernièrement encore deux affaires du genre ont eu pour théâtre la rame du métro reliant la cité Intilaka à la place Barcelone, une desserte assez fréquentée à tout moment de la journée. D'ordinaire, d'ailleurs, les malfaiteurs s'activent en bande organisée, à deux, trois souvent même à quatre individus, pour plus de sûreté, surtout que leur nombre leur assure un sentiment de sécurité, sinon d'impunité, bien que dans la majorité des cas, les assaillants soient appréhendés dans un laps de temps assez court. La manœuvre est par ailleurs des plus simples et désormais des plus connues, puisque les malfaiteurs procèdent invariablement selon le même schéma, dans la mesure où deux gaillards s'occupent tout d'abord de l'opération repérage, celle de la future victime à déplumer. Ensuite, l'un des deux s'approche de la proie, cependant que son compagnon se réserve la tâche de bloquer la fermeture automatique de la portière du wagon pour lui permettre de se sauver. Il ne faut toutefois pas se leurrer, car d'autres complices peuvent intervenir en cas de pépin. De toute manière, plusieurs délits ont été perpétrés depuis quelque temps, mais les criminels se trouvant coincés rapidement, à l'image du trio qui fut surpris en pleine action, donc arrêté en flagrant délit, au bonheur de la victime qui était sur le point de perdre son collier, n'eut été l'intervention providentielle et salutaire de deux agents en civil affectés pour assurer la sécurité des passagers. Leur intervention a pu ainsi déjouer le plan des malfaiteurs qui se sont retrouvés dans une geôle illico presto, en attendant d'être traduit devant la cour pour être jugés. Le lendemain, ce fut au tour des passagers eux-mêmes de mettre en échec une autre tentative d'un énergumène qui travaillait, lui, en solo. Le bonhomme aurait réussi à moitié dans son entreprise, puisque parvenant à arracher le collier d'une passagère surprise par le geste habile et brusque de l'assaillant, celui-ci réussissant en outre à quitter la rame à la station « Jasmin », mais pour son malheur il fut pris en chasse par quelques jeunes témoins. Se voyant sur le point d'être rejoint par ses poursuivants, le fuyard s'est engouffré dans la première demeure, comptant bien évidemment s'y cacher. Or, il s'est trouvé en face des maîtres de céans, qui l'ont cueilli sans la moindre difficulté, avant de le remettre aux auxiliaires de la justice alertés par un des poursuivants…