Cette prodigieuse profusion d'images à travers une dynamique télévisuelle sans précédent prend quelque part le paysage médiatique à contre-courant. Déjà, l'irruption des nouvelles mœurs de la communication fait un pied de nez à l'information dans le sens classique du terme et, même, dans son sens littéral et étymologique. Si l'anthropologie, nous a enseigné que l'information est née le jour où le premier homme a proféré un cri et que ce cri a eu un écho entraînant d'autres cris, voilà que la nouvelle donne sociologique (ou ce que les sociologues depuis Weber appellent le nouveau fait sociologique) voilà donc qu'elle noie l'information dans l'océan fascinant, mystérieux, incommensurable de la communication… Celle-ci ne véhicule pas une information. Elle véhicule un message. D'où une confusion monumentale : quelle ligne de démarcation entre « la réclame » et la publicité ? Et pourquoi la Pub, particulièrement, au mois de Ramadan, constitue-t-elle la lame de fond, la trame invisible, et représente-t-elle la pomme de discorde entre nos télés et les agences de communication ? C'est là qu'intervient le rôle des agences de communication. Quels sont leurs critères d'évaluation de l'indice d'écoute ? Sont-elles outillées pour produire une information fiable, dès lors, que cela requiert une logistique onéreuse ? En réalité, il y a comme une espèce de confusion des genres. Car, si l'on sort du contexte ramadanesque avec sa surenchère à qui mieux mieux de feuilletons et autres sitcoms, une étude stratégique menée par des spécialistes révélera bien que chaque chaîne a ses adeptes - exactement comme pour le lectorat des journaux - et que la population cible change d'une télévision à l'autre. Plutôt que parler chiffres, parlons évaluations. Stratégies. Réactivité. Cela ne se qualifie pas systématiquement. Et à la fin des fins, la guerre des chiffres et des statistiques est plutôt « prématurée ».