- Le temps, parfois, n'arrange rien. L'orage, ayant grondé, hier, entre ciel et terre dans notre pays aura provoqué de grandes perturbations tant au niveau du transport aérien du fait des pressions atmosphériques que sur le plan terrestre où une terrible collision entre deux trains a été enregistrée, à Bir El Bey, à cause du manque de visibilité, générée par ledit orage. Selon une dépêche de l'Agence TAP, une collision a eu lieu, hier, entre un train de voyageurs en provenance de Tunis se dirigeant vers la banlieue-sud et un deuxième train en provenance de Sfax qui a été dans l'obligation de s'arrêter au niveau de Bir El Bey, en raison d'une absence totale de visibilité, provoquée par le déclenchement d'un violent orage, accompagné de fortes précipitations. L'absence de visibilité a empêché la vue des feux de signalisation et causé la collision des deux trains. L'accident a fait un mort et 57 blessés parmi les voyageurs. Les blessés ont été transférés aux hôpitaux de la Capitale et des villes les plus proches du lieu de l'accident. La majorité des blessés ont quitté l'hôpital après avoir reçu les soins nécessaires tandis que 10 blessés ont été maintenus pour observation. Aussitôt l'accident survenu, les équipes de protection civile et d'assistance médicale ont été dépêchées sur les lieux afin de secourir les blessés et assurer leur transfert aux hôpitaux. De plus, les unités de la police de la circulation et de la garde nationale ainsi que les services de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) se sont déplacés sur les lieux et veillé au retour à la normale du trafic ferroviaire. Sur instructions du Président Zine El Abidine Ben Ali, MM. Rafik Belhaj Kacem, ministre de l'Intérieur et du Développement local et Abderrahim Zouari, ministre du Transport se sont dépêchés sur les lieux de l'accident, avant de se rendre aux hôpitaux qui ont accueilli les blessés afin de s'enquérir de leur état de santé.
Sur les lieux du drame
La nouvelle d'un terrible accident survenu à hauteur de Bir El bey se répandit dans la banlieue sud et particulièrement à Hammam-Lif comme une trainée de poudre. Avec les sirènes des ambulances se dirigeant vers le lieu du sinistre, déjà toute la ville était dans la rue aux nouvelles. Le speaker de la gare d'Hammam-Lif informait régulièrement les passagers que les trains en direction Borj Cedria étaient suspendus. Déversement donc des voyageurs en ville à la recherche de taxis pour pouvoir renter. Mais la GP1 était embouteillée et les agents de l'ordre omniprésents canalisaient le flot de voitures particulières difficilement avec priorité absolue aux ambulances et aux véhicules des officiels. Nous avons dû emprunter des chemins détournés en traversant la cité de Hammam-plage pour pouvoir arriver à proximité du lieu de l'accident. Une foule dense accourant avec tous les moyens de transport possibles se précipitait pour porter secours aux blessés. De très loin, le spectacle est horrifiant donnant la chair de poule. Un premier train à l'arrêt avec juste accolé à lui par derrière un autre couché carrément sur le flanc. Plus loin, des wagons à la verticale ayant quitté les rails vers le bas côté mais heureusement du côté de la forêt car on n'ose même pas imaginer l'ampleur des dégâts si par malheur ils avaient basculé à gauche sur la GP1 grouillant de voitures roulant dans les deux sens. Du sang partout au niveau des wagons accidentés témoignant de la gravité de certaines blessures. Le bilan ne put être dressé par les secouristes et les médecins que nous avions approchés. Il faut dire que les secours étaient très bien organisés. Les ambulances (SAMU, Protection civile, Privées) affluaient à un rythme effréné et continu, chargeaient immédiatement les blessés et repartaient sirène hurlante vers les hôpitaux de Ben Arous et de la capitale. Même des camionnettes particulières vinrent en aide pour le transfert des blessés. Le ministre de l'Intérieur et du développement locale sur place donnait ses instructions et dirigeait en personne la manœuvre d'évacuation des blessés. Solidarité sans pareille des riverains accourant avec de l'eau, des couvertures, pour soulager un tant soit peu les souffrances des sinistrés en attendant leur acheminement vers les centres hospitaliers. Le pont nouvellement installé enjambant la GP1 et les rails au niveau de l'accident était archi comble et menaçait à tout moment de craquer sous le poids de la foule grouillante. Heureusement que l'on s'en rendit compte et que l'on donna immédiatement les consignes au service d'ordre pour l'évacuer. A la tombée de la nuit, les sirènes des ambulances perçaient encore les ténèbres rappelant aux banlieusards encore sous le choc que le drame dont ont été victimes les voyageurs des deux trains est bien réellement d'une gravité extrême. Reste maintenant à déterminer les responsabilités avec la constitution imminente d'une commission d'enquête pour déterminer exactement les causes de ce drame ayant eu lieu sous une pluie diluvienne avec une visibilité réduite! Mohamed Sahbi RAMMAH Témoignage d'une riveraine Un véritable cataclysme ! Ma boutique est sise juste au niveau du point de collision des deux mastodontes au niveau de la GP1 qui longe la voie ferrée. Une pluie torrentielle s'est abattue sur nous avec une obscurité opaque obstruant les horizons. Le déluge était tel que le conducteur du train probablement aveuglé a du ralentir sa machine à notre niveau. Mais subitement, un autre train surgit par derrière roulant à vive allure et percuta le premier. Le choc était d'une violence incroyable. Les premiers wagons du second train se mirent à la verticale avant de choir lourdement sur le côté. Des cris et des appels aux secours fusèrent instantanément de toutes parts. Tous les habitants de la région se précipitèrent sur le lieu du sinistre pour tenter de secourir dans la mesure de leurs moyens les blessés. La scène était irréelle me rappelant les films d'horreur. Très rapidement, les secours affluèrent sur les lieux avec un convoi interminable d'ambulances et de secouristes attitrés se mettant très rapidement au travail.
Le traumacentre de Ben Arous a reçu 37 blessés dont 8 ont été hospitalisés Nous avons pris attache avec Pr Mondher Mbarek le directeur médecin chef de l'hôpital des grands brulés à Ben Arous : Nous avons reçu 37 blessés se plaignant de traumatismes de gravité diverse. Mon équipe sitôt informée de l'accident s'est immédiatement mobilisée pour recevoir les blessés, notre hôpital étant le plus proche du lieu de l'accident. Toute la logistique idoine a été mise en place dès les premières minutes. Pratiquement tous les blessés qui nous ont été acheminés ont regagné leur domicile avec des plâtres (fractures simples) ou des points de suture. Seulement, nous en avons gardés 8 dans un état plus grave. Un comateux et les 7 autres présentant des poly traumatismes et donc nécessitant leur hospitalisation avec une surveillance de près de l'évolution de leur état. Je précise cependant que nous n'avons déploré aucun décès dans notre hôpital Dieu merci.
6 hôpitaux à pied d'œuvre Les blessés, au nombre de 57, ont été évacués vers les hôpitaux suivants : Traumacentre de Ben Arous Hôpital régional Yasminet - Ben Arous Hôpital La Rabta Hôpital Charles Nicolle Hôpital Habib Thameur Hôpital de Soliman Signalons que dix blessés ont été gardés en observation dans les services de traumatologie.