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Notre environnement menacé
Redécouvertes
Publié dans Le Temps le 13 - 05 - 2007

Une étude récente a montré que dans les jardins « particuliers » bien entretenus, à base d'herbicides et autres produits tueurs en « cide », les plantes sauvages, les insectes et les oiseaux étaient de 50 à 70 % moins nombreux que dans les jardins « naturels » !
La principale raison de ces « génocides », qui appauvrissent notre environnement, est que la plupart d'entre nous ignorent complètement les « qualités » et le rôle, voire même le nom, des espèces animales et végétales éliminées parce que présentées comme « nuisibles » ou, au minimum, « inutiles ».
Aussi, nous conseillons aux promeneurs et aux randonneurs curieux qui se multiplient en ces journées printanières, de « ne pas marcher idiot », pour parodier un slogan qui a eu, naguère, un certain succès auprès des baigneurs estivaux.
Pour avoir constaté que le savoir « se digère bien quand on l'a absorbé avec appétit », nous avons choisi de vous présenter des végétaux - sauvages - « intéressants » à connaître après avoir découvert dans les grimoires anciens leurs nombreuses « vertus ». On peut bien rire un peu !

POUR LES CHAUVES ET LES PERCLUS
Après les innombrables chauves - contrariés ou désabusés - les citadins sédentaires, de plus en plus nombreux, apprendront sans doute avec plaisir, qu'un mélange d'huile d'olive - elle sert à tout ! - et de feuilles mêlées à des boutons floraux frais de caprier (Capparis spinosa : kabbariyet), appliqué sous forme de cataplasme, « soigne » les rhumatismes et le lumbago. Il est admis que des massages avec de l'huile de romarin (Rosmarinus officinalis : klil) ou de thym à fleurs en capitules (Thymus capitatus : zaater) a le même effet. Est-ce que les citadins piétineront à plaisir ou rouleront sans remord sur des fleurs sauvages quand ils les connaîtront mieux ?
Pour les ruraux, il est utile de savoir que les feuilles d'armoise champêtre (Artemisia camppestris : merkbèt) écrasées, mêlées à de l'huile d'olive et appliquées en cataplasme sur la blessure, inhibe les venins des serpents et des scorpions. Dans un précédent article, nous avions écrit que l'armoise était aussi tout à fait indiquée pour lutter contre les défaillances sexuelles masculines. Il se dit qu'une décoction se sommités florales de la bruyère arborescente (Erica arborea : Khalnejiyet) qui orne les sous-bois des forêts de Kroumirie, permet de lutter contre les morsures de vipère. Désormais, mettront-ils, le cœur tranquille, le feu à la garrigue pour la débroussailler ?

POUR LES AGITES INSOMNIAQUES
Pour tous les travailleurs surmenés, que nous sommes devenus, qui souffrent d'insomnie, une cuillerée, absorbée le soir, d'un mélange de miel et de graines de coquelicot (Papaver rhoeas : Khochkhachiyet) - le cousin du pavot ! - soigne cette affection. Les touristes européens, qui ont vu disparaître les leurs, ont donc parfaitement raison de s'extasier devant nos champs « ensanglantés » par les coquelicots. On devrait penser à « commercialiser » cette « liqueur magique » ! Il paraît qu'une infusion de feuilles de lavande stéchade (Lavendula stoechas : Chafwiyet) mêlée d'un peu de miel et bue le soir, guérit l'insomnie et calme la nervosité. De nombreux conducteurs d'automobile devraient en faire une cure !
Après tout, pourquoi ne pas essayer ? Si ça ne fait pas de bien, ça ne peut sans doute pas faire beaucoup de mal !
Une autre plante « sauvage », très commune en Tunisie, la bourrache (Borago officinalis : Hamahamiyet) aux fleurettes en étoile bleu franc et aux larges feuilles velues, est consommée en salade, car elle a exactement le même goût que le concombre (cucumis sativus : fakkous). Si des rondelles fraîches de concombre servent de « masque de beauté » facial, à bon marché, l'huile de bourrache incluse dans des « crèmes de beauté » coûte un prix fou. Etant donné le nombre de coquette et de « coquets » qui vieillissent, un « marché » semble exister !
La sauge officinale (Salvia offinalis : Chafriyet) espèce spontanée très répandue semble avoir un aussi bel avenir qu'un passé prestigieux. Son nom viendrait du latin et signifierait : la salvatrice. Un proverbe provençal affirme que « celui qui a de la sauge en son jardin, n'a pas besoin de médecin ! ». Un autre prétend que « celui qui la cueille, guérit ! ». Il paraît qu'elle « rassure les jeunes filles fautives et inquiètes » et qu'elle assure « bon sommeil et réveil serein ».

CONTRE LES MAUX D'ESTOMAC
Et le fenouil (Foeniculum dulce : besbès) qui pousse et qu'on cueille en ce moment pour le faire sécher. En Europe, ses petites fleurs jaunes groupées en ombelles dégagent la célèbre « odeur de sainteté » dont bénéficieraient, à titre posthume, les Saints et les Bienheureux. En Tunisie, prépare avec les feuilles, un couscous délicieux, « léger » et très digeste ! Tout le monde est d'accord à ce sujet et le fenouil est très recherché.
Les graines, bouillies durant 15 minutes, donne une décoction à filtrer. Additionnée de miel, on en boit un verre, trois fois par jour jusqu'à la guérison des maladies suivantes : les douleurs gastriques, les maux de tête, l'anémie, les troubles des reins et de la vésicule biliaire !
En ce moment, les fleurettes bleu roi du mourons des champs (anagallis arvensis : Rabiîyet) ornent tous les près et les bords de chemins. Une infusion dans de l'eau bouillante durant une heure, des feuilles et des fleurs fraîches ou desséchées, filtrée, mêlée à du miel et bue, à raison d'un verre chaque matin durant une semaine, guérit aussi les ulcères gastriques. Désormais, vous ne les cueillerez plus, rien que pour le plaisir !
Personne n'écrasera plus sur une dune, avec son gros 4 x 4, une touffe de r'them (Retema monosperma : r'them) aux minuscules fleurettes nacrées parfumées quand on lui aura raconté qu'une compresse de feuilles et de bourgeons frais appliquée sur une plaie est un bon cicatrisant.
Qui d'entre nous ne changera pas d'avis à propos de l'ortie brûlante (Urtica urens : horrika) que tout le monde déteste, en apprenant qu'elle peut servir à préparer des « veloutés » délicieux et très vitaminés, bien qu'ils soient d'un vert foncé inquiétant.
Mais en Tunisie, personne ne craint la couleur de la « m'loukhiya ». Une infusion des racines fraîches d'ortie dans de l'eau bouillante durant une heure soigne les rhumatismes. Avec toutes ces plantes aux vertus antirhumatismales, on se demande pourquoi autant de gens sont encore perclus de rhumatismes !

POUR LES JEUNES MARIES
Le fenugrec (Trigonella foenum-graecum : Hilba) ne risque pas de disparaître tant il est apprécié pour la nourriture animale et humaine. Cette plante herbacée de couleur jaunâtre, à odeur forte et si caractéristique qu'elle « parfume » bêtes et gens qui la consomment, est spontanée ou cultivée. Elle s'accommode de tous les types de sol. Non seulement, la farine des graines permet de soigner les panaris, les furoncles et les coliques intestinales, mais surtout elle fait grossir, nous a-t-on raconté, les fiancées trop minces. Il paraît qu'une belle épousée doit même, dans certaine région, recouvrir, une fois assise, la même surface au sol qu'une « ouiba » - un double décalitre ! - de blé ! Une « femme de poids » !
Vous prendrez certainement, contre l'avis des agriculteurs, la défense du petit souci si joliment orangé qui fleurit au tout début du printemps dans les champs de céréales. Une infusion dans de l'eau bouillante durant une heure, des pétales de fleurs fraîches de Calendula arvensis : Merkbèt, à l'instar des carottes et des artichauts, que personne ne songe à faire disparaître, lave les impuretés du sang : « nadhef eddem ». Un cataplasme de pétales écrasées de fleurs fraîches peut guérir les brûlures, les furoncle, les ulcères et même les maladies nerveuses.

NOTRE ENVIRONNEMENT
Un monde nouveau semble être né avec l'ère tertiaire : celui des fleurs, des insectes pollinisateurs, des oiseaux et ... des mammifères dont nous faisons partie.
Nous n'avons pas encore étudié les vertus de 70 % des végétaux vivants actuellement qui nous ont fourni la plupart de nos médicaments, pourtant nous sommes en train d'en faire disparaître beaucoup tout en ignorant complètement ce que seront nos besoins futurs. Les insecticides attaquent les « nuisibles » et les « autres » : les abeilles, par exemple, sont menacées dans le monde entier. Sans pollinisateurs, il n'y aura plus de fructification !
Incontestablement, il est temps de prendre conscience que notre environnement est menacé.


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