700 habitants de la ville-îlot à Sfax subissent les affres de l'isolement chaque fois que le ciel gronde - El Aouyat est une localité urbaine mais non encore érigée en commune, située à Sfax au kilomètre 8, route de Menzel Chaker, à moins de deux encablures de la dite route. Pourtant, ses quelque sept cents habitants endurent les affres de l'isolement chaque fois qu'il y a des chutes de pluie. Le visiteur étranger, en quittant la radiale, en l'occurrence, la route asphaltée de Menzel Chaker, parcourt un tronçon goudronné d'environ deux cents mètres puis longe le mur d'enceinte du marché El AIN avant de se trouver sur une route de campagne entaillée par une ravine assez profonde qui se prolonge par une pente raide menant à l'oued Echaâbouni, avant d'amorcer la montée vers El Aouyat. Le spectacle est plutôt désolant : le niveau de l'eau de l'oued, ayant sensiblement baissé à quelques heures des importantes précipitations qui se sont abattues sur la région, le lit de l'oued, sévèrement érodé était jonché çà et là de détritus et surtout de sachets en plastique, retenus par la rocaille et les arbustes ou s'agglutinant sur les bordures abruptes. Pourtant, la localité se trouve juste à la limite géographique du périmètre municipal, mais territorialement, on nous dit qu'elle relève du conseil rural des Khazzanets Balafre béante Ce mercredi 29 septembre 2010, le bas côté de ladite descente, présentait une balafre béante creusée par l'écoulement des eaux en provenance du marché El Aïn : « C'est la source du calvaire que nous endurons à l'occasion des précipitations, même en quantités modestes », s'écrient à l'unisson les habitants qui ont fait appel à notre journal pour transmettre leurs doléances aux autorités, et d'ajouter : « Même s'il y a une dizaine de millimètres de pluie, les eaux recueillies sur la place de ce marché, entouré d'une clôture, n'ont d'autre issue, vu l'inclinaison du terrain, que le portail qui s'ouvre sur la voie de campagne où se déversent des torrents, charriant au passage de la boue, qui se jettent dans le lit de l'oued Echaâbouni. Ces eaux sont la cause de nos tourments car elles obstruent le seul passage, le seul trait d'union avec la ville. A chaque fois, c'est l'isolement le plus total. Nous tenons à préciser que la source de nos ennuis, ce n'est pas l'oued Echaâbouni, car ses crues sont plutôt rares et ne surviennent que lorsqu'il y a des chutes conséquentes de pluies, mais les eaux qui proviennent de la place du marché El Aîn » « Aujourd'hui, comme à l'accoutumée, dans de pareilles circonstances, ni les enfants du primaire ni les collégiens ni les lycéens ne sont allés à l'école. Une journée de perdue qui inaugure l'année scolaire, tout comme pour les fonctionnaires et les ouvriers ! C'est la paralysie quasi-totale pour les habitants de la localité qui compte aux environs de sept cents âmes. », s'écrie Noureddine dont les propos sont quelque peu nuancés par un jeune fonctionnaire qui précise : « Cette situation problématique, même si elle concerne les deux secteurs nord et sud de la localité, est quelque peu atténuée, pour les habitants du secteur nord par le geste louable de l'un des habitants qui a l'amabilité de nous autoriser à traverser ses propriétés pour avoir accès à la ville. Toutefois, primo, c'est une faveur et non un droit, secundo, non seulement, il faut être motorisé, mais de plus, le détour à faire est long d'une dizaine de kilomètres supplémentaires. Cela ne résout que très partiellement le problème. Quant aux habitants du secteur sud, ils n'ont aucun moyen pour rompre leur isolement. » «Nous ne demandons pas la lune» Nos interlocuteurs affirment également : « nos doléances auprès du président de l'ancien conseil municipal (NDLR : le tronçon objet de la demande d'asphaltage, est situé pour une bonne partie, dans le périmètre municipal), n'ont pas abouti. C'est aussi le même résultat avec le nouveau président de la municipalité, qui est quand même intervenu pour rétablir le courant électrique, coupé durant deux ans. Pourtant nous ne demandons pas la lune ! Nous souhaitons tout simplement que les autorités compétentes procèdent à l'aménagement et au bitumage dudit tronçon, long d'environ cent-cinquante mètres, pas plus. Sinon nous continuerons à vivre à la merci des précipitations. Et ne croyez pas que nous soyons restés passifs, dans la mesure où, nous avons souvent cotisé pour réparer les dégâts à nos propres frais, surtout après que les travaux de pose des conduits de gaz, ont détruit le cassis bitumé. Nous avons construit deux parapets et posé deux conduites d'eau mais elles ont été emportées par les eaux torrentielles de l'oued Echâabouni, en 2000. Aujourd'hui, de guerre lasse, nous n'avons d'autre solution que de renouveler notre demande aux autorités compétentes sur lesquelles reposent nos espoirs. Quant au conseil rural dont nous relevons, nous tenons à l'informer que l'entrepreneur concessionnaire de la levée des ordures ménagères, nous a toujours ignorés » A propos d'ordures, l'un de nos interlocuteurs, s'est ouvertement indigné du manque de civisme de ses voisins leur reprochant de polluer l'environnement. Il est vrai que la zone de l'oued donne l'image hideuse d'une décharge publique, vivier idéal pour moustiques, toutes sortes de diptères piqueurs et d'insectes nuisibles. Par conséquent des solutions urgentes sont nécessaires, d'autant plus que la protection de l'environnement est une constante de notre politique nationale.