Un tribunal a condamné, dernièrement, un jeune homme à 25 ans de prison ferme pour avoir tué son collègue de travail, tout simplement, parce que la victime aurait dit du mal de lui à leur patron. Les péripéties de l'affaire se sont déroulées, il y a quelques mois, dans une ferme agricole à Kasserine où le meurtrier, âgé de 25 ans, travaillait comme ouvrier à l'étable tandis que la victime était conducteur de tracteur. Cependant, quelques raisons décidèrent le propriétaire de la ferme à se passer des services de l'accusé. Il le renvoya donc, et en dépit des supplications répétées du jeune homme, son patron ne voulut rien entendre et refusa catégoriquement de le réintégrer. L'affaire prit une tournure grave, quand une tierce personne vint trouver l'inculpé dans un café et lui rapporta que la victime était à l'origine de son renvoi, en disant du mal de lui à leur patron et en tenant sur lui des propos malveillants. Vexé, l'accusé résolut de se venger de son collègue de travail. Le jour des faits, il s'arma d'un long couteau qu'il dissimula sous ses vêtements et se rendit dans la ferme où il se posta dans un coin, attendant l'arrivée de son collègue. En le voyant arriver de loin, il alla à sa rencontre et se mit à l'injurier. L'autre rétorqua et l'injuria à son tour ; mais aussitôt, l'échange d'injures se transforma en une lutte acharnée entre les deux hommes au cours de laquelle le meurtrier sortit son couteau dissimulé sous ses vêtements et porta à sa victime un coup fatal au niveau du cœur. La victime s'affaissa à terre, sans vie, baignant dans son sang. Réalisant, en fin de compte, la gravité de son geste, l'assassin eut, trop tard, le bon reflexe d'aller, tout droit, au poste de police et de se rendre, avouant le crime odieux qu'il venait de commettre. Passé dernièrement en jugement, il tenta de jouer le scénario auquel les accusés dans son cas recourent souvent pour se disculper, en niant avoir eu l'intention de tuer son collègue. Se référant, entre autres, au rapport du médecin légiste signalant que le décès de la victime était dû à un coup de couteau porté droit au cœur, le tribunal retint la thèse de la préméditation, et condamna l'inculpé à 25 ans de prison ferme.