En Tunisie comme partout dans le monde et en dépit de la crise économique et financière qui ravage encore les économies industrialisées, le chômage continue de provoquer des dérèglements. Qu'il soit structurel ou occasionnel, le chômage s'abat particulièrement sur les jeunes diplômés du supérieur. Le nombre des diplômés monte crescendo, l'inadéquation entre l'offre et la demande sur le marché de travail s'amplifie et l'écart se creuse davantage entre les conditions de travail offertes et les attentes des demandeurs d'emploi... En Tunisie comme ailleurs, le nombre de diplômés, dépasse de loin le nombre de postes d'emploi disponibles. Un déséquilibre structurel qui ne répond pas aux objectifs de croissance économique et sociale du pays. Maintenu à 13,3%, le taux de chômage demeure le talon d'Achille des économies émergentes en général. L'objectif est de réduire le taux de chômage pour atteindre 11% à l'horizon 2014. D'où la recrudescence des programmes nationaux mis en place pour dépasser ce « hic ». Les mesures et réformes d'appui à la création d'emploi, à la promotion de l'initiative privée se succèdent. Les forums de sensibilisation et salons nationaux organisés dans ce sens foisonnent. Le Président de la République a appelé récemment à mettre en œuvre « un programme exceptionnel permettant d'offrir 15 mille opportunités d'intégration et de formation additionnelles, d'ici fin 2010. Ceci, outre la mise en place d'un plan efficient pour l'exploitation optimale des opportunités d'emploi disponibles sur les marchés extérieurs ». Il s'agit de stages et d'initiation à la vie professionnelle, permettant d'offrir 6 mille opportunités de formation dans le cadre du programme de stages et d'initiation à la vie professionnelle et 9 mille autres dans le cadre du programme d'adaptation et d'intégration dans la vie professionnelle pour le reste des niveaux d'enseignement. Par ailleurs, deux salons dédiés à l'emploi ont été récemment organisés à Tunis. Offreurs et demandeurs d'emplois se sont rencontrés et convergent vers un intérêt commun, qui est celui de résorber le taux de chômage et satisfaire la demande additionnelle des diplômés du supérieur. Plus de 70 entreprises ont participé au dernier salon national de l'emploi, organisé du 30 septembre au 2 octobre 2010 à la Charguia. Le salon a offert la possibilité de « face to face » entre demandeurs d'emploi et spécialistes de recrutement (ressources humaines). Plusieurs visiteurs, demandeurs d'emploi ont profité pour déposer leurs CV avec l'espoir de décrocher un emploi. Les chômeurs sautent sur la première occasion qui leur est offerte afin de réaliser un rêve, d'accéder à un emploi tant attendu et tant désiré. Pis encore, et après un long parcours instructif jalonné de patiences et de sacrifices, les parents se trouvent obligés de payer les charges de formations et de subvenir même aux besoins de base de leurs fils ou de leurs filles de 24 ou 25 ans. Même si l'Etat prend en charge une grande part des frais de formation dans les établissements publics, il faut reconnaître la cherté des cycles de formation accélérés dans les établissements de formation privés. Les parents supportent alors les coûts d'inactivité. Les diplômés du supérieur et les demandeurs d'emplois en général souffrent le martyre. Ils déplorent toujours l'inégalité des chances taraudés qu'ils sont par la faible rémunération offerte. Indépendamment de la nature du diplôme ou du certificat obtenu, le chômeur accepte n'importe quel poste offert, même s'il est en contradiction totale avec ses acquis. Pour un maîtrisard ou un licencié, avoir une rémunération mensuelle de 500 dinars nets d'impôts, cela est insuffisant pour fonder une famille et pour garantir le niveau de vie escompté. Entre loyer, électricité et gaz et charges courantes, les dépenses dépasseront de loin le niveau de rémunération. Mis à part l'écart structurel entre l'offre et la demande de l'emploi, le compte n'est pas toujours bon à prendre.