De Mustapha Zoubeidi - Il est triste de ne pouvoir relever comme fait saillant de l'actualité footballistique que ce qui est négatif. On aurait aimé faire, de temps en temps, la louange d'un geste noble ou d'une action chevaleresque. Mais ces comportements pourtant présents chaque semaine sont tellement noyés dans la masse de la médiocrité si ce n'est l'indécence qu'ils finissent par ne pas marquer l'esprit. Rien que cette semaine que de bonnes choses nous auraient ravis, si le gâchis de l'inconscience ne les a pas ensevelies. Pour une prestation frôlant la perfection du CSS que de réactions dans les gradins de Sfax qui l'ont vite banalisée. Pour une déclaration honnête et pleine d'humilité de l'entraîneur en second de l'Espérance que de manifestation anti-sportive émanant d'une galerie de mauvais perdants. Comment ne pas déplorer ces fumigènes qui ont terni le triomphe d'une équipe sfaxienne dont les siens propres, croyant bien faire, ont trahie. Comment ne pas être triste et accablé quand une caméra se balade dans les gradins du Caire, ternissant le prestige de l'Espérance et ce qu'elle représente en faisant découvrir à une partie du monde ce dont sont capables de nocivité, ceux qui prétendent l'aimer. Si ce comportement est une mode, il est temps qu'elle passe et si c'est une manifestation d'amour sa contre productivité maintes fois démontrée aurait dû y mettre un terme et si c'est pour manifester sa colère, on doit savoir que la liberté de l'exprimer s'arrête là où commence celle d'autrui. Il y eut un temps des Hooligans, de Tifosi survoltés et de tribune de Bois de Boulogne qui ont tous causé du tort à leurs favoris. Mais ils ont fini par réaliser l'inanité de leur mentalité. Les nôtres ne sauront faire la différence entre bon peuple et mauvaise foule, tant qu'on leur consacre des articles enflammés et aux titres souvent rimés. Tant qu'on gaspille des kilomètres de pellicule pour retransmettre leurs danses échevelées. Tant qu'on les encense avant, même si on les condamne après, ils croiront, à l'inverse des Hooligans et autres, que l'heure de la fin de leur cirque n'a pas encore sonné.