Puisqu'il nous faut bien commenter cette journée de championnat, tant qu'à faire faisons-le brièvement pour obéir à la tradition. Mais notre souci est loin de soupeser avec soin les mérites des uns ou la malchance des autres, car d'autres modes sont en train d'envahir notre football qui appellent plutôt que des analyses ou commentaires classiques, une méditation profonde à la recherche d'une issue à ce phénomène qui a tendance à remplacer les prouesses techniques d'une élite par des réactions échevelées que le public semble, désormais, apprécier. Après Béja, la semaine dernière, voici Bizerte qui se fait remarquer. Est-ce le sauvetage de l'Olympique de Béja qu'on a voulu susciter ou un simple mimétisme stupide qu'un public inconscient a entrepris ? Triste spectacle que celui du stade du 15 Octobre en tout cas et quel cadeau empoisonné vient d'être offert aux Cabistes par les siens. Quant au match lui-même, il n'a duré que vingt minutes, le temps au CSS de marquer trois buts en se faisant aider par une défense bizertine figée. Pendant ce temps, à Radès, le CSHL rééditait son exploit d'il y a une semaine mais en moins impressionnant. Quant à l'OBéja, s'il s'articule assez bien, il reste un cas dans ce championnat, en ne marquant que dix buts après seize rencontres. Au vu des matches, il est vrai que les Hammam-lifois n'eurent pas un ascendant tranchant sur leurs adversaires mais l'essentiel pour eux était cette dynamique de victoires qu'il ne fallait pas briser. C'est pour cela, même s'il n'a fallu qu'un seul but et sur penalty en plus, ce succès comptera aussi précieusement que celui obtenu face à l'Etoile. La veille, deux autres rencontres ont eu lieu et la première qui s'est déroulée à Hammam-Sousse a vu le Stade Tunisien l'emporter sur l'ESHS ce fut grandement acquis grâce au réalisme dont on fait preuve les Stadistes. Football néanmoins assez moyen pour qu'on crédite le Stade d'un satisfecit sans réserve. Si la défaite des Hammamis semble normale au vu du mach, leurs efforts de bien faire ne sont pas passés inaperçus, c'est dur, cependant, de concéder deux défaites coup sur coup, mais cette visible détermination quoique un peu désordonnée traduit bien une volonté et annonce sûrement des jours meilleurs. Enfin, à la Marsa, on avait une peur bleue de cette rencontre après ce qui s'est passé dans la tête des Marsois après leur mésaventure de Béja. Et quand les Gabésiens ont ouvert la marque en premier on a craint un affaissement soudain des locaux; Il est vrai que ces derniers n'ont gagné que grâce à deux penalties, mais cela aussi fait partie du jeu, même si le deuxième est arrivé dans un moment assassin. C'est dans un esprit triste et préoccupant que cette mini-journée s'est déroulée. Déjà, d'aucuns préconisent de suspendre le championnat comme si au chômage ou peut mieux organiser le travail. D'autres pensent que si on décide d'ores et déjà qu'aucune relégation ne soit mise à exécution, peut-être, qu'on évitera aux ultimes journées d'être infernales. Mais que fera-t-on de ceux qui de la ligue II auront mérité l'accession ? Il est urgent de penser à autre chose pour sauver la saison, assurer la survie de certains clubs qui sont pris à la gorge pécuniairement et surtout dire non à des publics qui mélangent leur désir à la réalité des choses La 16ème journée aura donné au moins l'occasion de prendre des décisions.