Entre-temps, nos concitoyens (poids léger et poids lourd) font des leurs… - Les travaux en cours pour l'élargissement de l'autoroute Tunis-Hammamet ont démarré fin décembre 2009 et devraient s'achever fin juin 2010. Un an et demi rien que pour élargir une autoroute, ça semble être une trop longue durée selon certains qui émettent de nombreuses critiques à propos de ces travaux. En nous rendant sur place, nous avons constaté que de nombreuses imperfections existent, qu'il convient de corriger dans les plus brefs délais… Le projet d'élargissement de l'autoroute Tunis-Hammamet vise à adapter cette voie à l'augmentation vertigineuse du nombre de voitures, surtout en été où l'on a enregistré jusqu'à 35000 véhicules par jour. Ces travaux vont coûter 72 millions de dinars pour trois couloirs dans les deux sens sur une cinquantaine de kilomètres. Paye-t-on un service inexistant ? Un jeune représentant commercial qui emprunte cette route plusieurs fois par semaine est très mécontent : « d'abord il y a un problème de logique : qu'est-ce qu'on paye sur une autoroute ? La possibilité de faire de la vitesse sur une route large et sans obstacles afin d'arriver le plus vite possible à destination. Et pour cela, on paye une somme forfaitaire de 1D200. Mais dans le cas présent, on paye pour un service qui n'existe pas, puisqu'on traîne derrière des poids lourds à 50 Km/H sur de longues distances. » Faut-il suspendre le payement durant les travaux ? Certains comme ce jeune homme le pensent et l'exigent, sans être entendus, bien sûr… Il y a ensuite la signalisation mal implantée, ce qui fait que, sur certains tronçons où on peut rouler à 110 Km/H, on se retrouve obligé de rouler dans d'étroits couloirs sans préavis. Faut-il attendre que plusieurs voitures se transforment en autant d'autou-tamponneuses pour mieux signaler ces bifurcations et autres déviations qui vous font rouler sur le même tronçon que ceux qui viennent en sens inverse. La zone des travaux devient un vrai danger pour les usagers, surtout la nuit… Autre problème qu'il faut résoudre d'urgence : l'absence sur certains tronçons d'une bande d'arrêt d'urgence. Car si on tombe en panne sur les parties en travaux, on risque de se faire percuter par les voitures qui viennent derrière ou d'occuper une partie de la route déjà étroite… Il y a bien sûr les dépanneuses, encore faut-il qu'elles trouvent un moyen pour arriver à la voiture qui bouche le passage. Et avec la saison des pluies, plusieurs tronçons en travaux se trouvent en contrebas de la route et risquent d'être inondés, ce qui provoquerait l'arrêt des travaux et plus de difficultés pour tous les véhicules. C'est donc avec le renforcement des réseaux d'évacuation des eaux qu'on aurait dû commencer, mais ce n'est pas le cas. On verra cet hiver comment les choses vont évoluer… Ce n'est pas le Far-West Et puis il y a ces voies mal délimitées, ces anciens tronçons qui n'ont pas été asphaltés et qui vous donnent l'impression de rouler sur une piste cabossée. Il y a ces ouvriers qui ne respectent pas les consignes de sécurité et qui traversent l'autoroute sans précaution aucune. Nous avons même rencontré un cycliste qui roulait en contresens, à se demander ce qu'il faisait là… Il faut aussi parler du comportement de certains conducteurs : il y a de jeunes écervelés qui font de la vitesse sans se soucier des pères de familles qui roulent doucement et qu'ils agressent avec des appels de phares dans des zones où ils ne peuvent pas doubler. Il y a ces bus flambant neuf qui font de la vitesse alors qu'ils sont trop lourds pour freiner à temps en cas de pépin. Il y a surtout ces poids lourds : s'ils sont chargés, ils sont trop lents et refusent de quitter la voie gauche qui permet de les doubler. Mais s'ils n'ont pas de charge, ils roulent de façon dangereuse, slalomant entre les voitures, risquant à chaque seconde de provoquer un drame. Et comme on ne peut mettre un policier derrière chaque véhicule, c'est aux médias et aux associations de lancer des campagnes de sensibilisation à large spectre pour cet ensemble de conducteurs. Une autoroute ce n'est pas le Far-West, c'est un espace où il faut coopérer intelligemment et se respecter mutuellement, sinon on risque de le payer très cher…