Il est sûrement l'un des meilleurs gardiens de but en circulation, une denrée qui se fait de plus en plus rare, par les temps qui courent. Il appartient à une grande école, et il a appris les ficelles du métier, surtout, en côtoyant le désormais légendaire Jean Jacques Tizié, fraîchement retraité. S'il est actuellement le numéro un, il ne le doit à personne. Ce n'est qu'au fruit de sa sueur, de son sérieux, et de son amour pour le métier qu'il est ce qu'il est au jour d'aujourd'hui. Rassurez vous, il n'est pas décidé à s'arrêter en si bon chemin. Il entend allonger sa carrière le plus longtemps possible. Il n'est qu'au tout début du chemin, mais il est bien parti pour que tout soit exceptionnel. D'après les spécialistes, Hamdi Kesraoui, détient chez lui toutes les qualités pour réussir, et c'est tant mieux. Aux dernières nouvelles, il figure, a-t-on appris, sur les tablettes de plusieurs clubs européens, dont un ancien champion du continent. Malgré son jeune âge, il est déjà une référence, puisqu'on n'hésite pas à le citer en exemple pour toutes les vertus dont il est imbibé. Racé, cultivé, et d'un abord agréable, il n'a pas hésité à ouvrir son cœur et pour nous et pour vous. --LeTemps : Si on commence par traiter un petit bilan. Une comparaison entre la saison dernière, et celle qui se couchera bientôt. --H. Kesraoui : Je pense que tout est clair. La saison passée, nous avons été sacrés champion ; cet exercice, je regrette que nous n'ayons pas pu récidiver notre emprise. A mon avis, nous avons laissé filer des points faciles, qui nous ont coûté cher lors du décompte final. Vous devez savoir, comme tout le monde, que le sacre final ne se remporte que lorsque la somme des points que vous accrochez dans votre tableau de chasse est supérieure à celle des autres. Les points gaspillés au tout début du championnat, ont fait la différence. C'est, ce faux départ, qui a chamboulé nos programmes. Le handicap cumulé aurait pu être surmontable... J'espère que de tout cela, on retiendra la leçon. Pour être champion, il faut se concentrer entièrement sur chaque match, en particulier, pendant ceux, présumés faciles. D'ailleurs, je tiens cette occasion pour souligner, qu'il n'y a plus de match dit simple. Et puis nous tenons à notre revanche. --Qu'est ce qui n'a pas marché, ou le moins marché, à tes yeux ? --Comme dit précédemment, nous avons payé cash notre mauvais départ. Nous avons pu rectifier, ce qu'il y avait à rectifier. Mais dommage, nous n'avons pu rattraper qu'une partie de notre retard. Le petit passage à vide que nous avons traversé, nous a été fatal. J'espère qu'on se rachètera aux yeux de tous ceux qui nous aiment. Une coupe de Tunisie, doublée d'une troisième place, est une performance qui n'est pas de tout refus. Pour vous en convaincre, allez le demander à n'importe quel joueur. --Ne vois tu pas que la défense de cette saison n'est pas plus stable et efficace que celle de la saison passée ? --Franchement, je ne le vois pas sous cet angle. Je fais partie de cette catégorie de gens qui croient fermement que la continuité, la pérennité d'un système de jeu finissent toujours par payer. J'ai une autre explication à votre doléance : les blessures à répétition de certains de mes amis du compartiment de la défense et des deux autres lignes devancières, les départs, les arrivées, les cartons ramassés, ce sont bien ces faits, et rien d'autre, qui ont fait que notre démarche était par moments, en deçà des aspirations escomptées. Il est normal que pour tout changement, on perde un peu de temps avant que les automatismes ne s'installent, que le système se mette en place. L'intégration de tout jeune ou de tout nouveau, n'est jamais aussi aisée qu'on le pense. --Qu'est ce qui est mieux à ton avis, une place d'honneur, ou une Coupe ? --Il serait un peu bébête d'opter pour n'importe quelle place dite d'honneur devant ce beau trophée qu'est la Coupe. Nous autres joueurs, et même nos supporters, aurions aimés accrocher les deux sacres au palmarès de notre cher club, mais que voulez-vous que je vous dise, c'est la loi du sport. C'est dur pour nous, mais nous devons l'accepter. Nous avons raté d'un cheveu la deuxième place, mais il nous reste à assouvir notre soif en brandissant la Coupe. --Justement venons à la Coupe ! Comment vois-tu cette finale ? Le dernier du championnat, contre le troisième... Un monde les sépare... -- L'histoire du football m'a appris, que dans l'épreuve de la Coupe, il n'y ni grand ni petit, et c'est ce qui fait le charme de cette compétition. Tous les clubs ont les mêmes chances. Il y en a même qui n'attendent que ce concours pour se distinguer. Nous sommes en finale, et nous avons une mission à accomplir. Arriver tout près de la source et ne pas en trinquer, c'est à mes yeux, comme si quelqu'un se rend à Paris, et ne va pas voir la Tour Effel. Nous avons encore présente dans nos esprits, la finale que nous avons perdue contre Zarzis, donc nous sommes doublement prévenus. La finale de Coupe est suivie par tout le monde. Elle se jouera devant soixante mille spectateurs, dans ce joyau qu'est le stade de Radès. Elle sera rehaussée par la présence de Monsieur le Président de la République et plusieurs autres personnalités... Il est logique et légitime que dans ces conditions, tout joueur donne le meilleur de ce dont il dispose pour inscrire d'or son nom dans l'histoire de cette joute. Nous ne comptons laisser rien au hasard, nous allons prendre toutes les dispositions nécessaires afin de ne pas être surpris. Il est vrai que nous jouissons d'une plus ample expérience, mais cela risque de ne pas suffire. Et, dans cette optique, que la volonté, l'envie, l'application et la concentration doivent être entières dans nos rangs. Le CAB est en train de réaliser une bonne fin de parcours. Ses prestations sont de haute facture, et je pense, en toute sincérité, qu'il ne mérite pas son rang actuel, et c'est pour cela que nous devons être attentifs et ne rien négliger. -- Où se jouera la partie ? -- Tout se jouera dans les esprits. Tout est une question de mental, et là, je pense que nous sommes plus rompus à ce genre d'exercice. Notre culture, notre expérience plaident en notre faveur. En tous les cas je vous fiche mon billet que nous n'allons jamais regarder notre rival d'en haut, et j'espère que l'on comprend ce que je veux dire. Il faut surtout savoir gérer la pression de l'évènement, et surtout positiver dans toutes les situations. Il ne faut jamais avoir peur, car on risque de passer à côté de son sujet. Nous ferons tout pour gagner tous nos duels qu'il soient individuels ou collectifs, et ce, pour disposer du maximum de solutions. --Que promets-tu à tes supporters ? --Je vous réponds en mon nom personnel, et au nom de tous mes camarades : Je promets à tous nos fans que nous serons d'abord à la hauteur de leurs souhaits. Nous donnerons notre vie pour offrir à notre famille cette fameuse Coupe. INTERVIEW REALISEE PAR