Le samedi 16 octobre dernier, la scène de la seizième édition de l'Octobre musical a accueilli Daniel Auner, jeune violoniste autrichien pour un concert axé sur les œuvres de Johann Sébastien Bach et Eugène Ysaÿe. Sous l'égide de l'Ambassade d'Autriche et de l'Acropolium de Carthage, Daniel Auner signe le premier et l'unique concert pour violon solo. Une soirée qui a vu se produire un jeune talent, un musicien prometteur… Sans partitions, debout devant un parterre hétéroclite composé de profanes et de mélomanes, Daniel Auner, la silhouette frêle toute de noir vêtue, a capté l'attention des dizaines de convives par son doigté ingénu et la force de l'interprétation. Son concert s'est déroulé en deux parties lors desquelles, deux compositeurs ont été mis a l'honneur : Bach et Ysaÿe. Dans son programme, Daniel Auner a réinvesti les compositions pour en dégager la beauté, extirpant de chaque mouvement, de chaque note même, le son qui enveloppe, qui traverse l'âme pour la transporter aux nues, entre les frontières du rêve et de la réalité. Le talent du violoniste était palpable aussi bien dans l'adagio que dans le presto, dans la « malinconia » que lors de « les furies ». Les spectateurs, malgré quelques applaudissements mal placés, se sont laissé surprendre par le violoniste, se sont laissé transporter à travers les variations tonales et les vibrations de l'archet sur les cordes du violon. Le début quelque peu timide a très vite cédé la place à un jeu harmonieux, tantôt mélancolique tantôt joyeux non dénué de légèreté et de force. Daniel Auner a déployé son talent pour le plaisir d'un auditoire attentif, impressionné par la vivacité et le savoir-faire émanant du jeune musicien. Si le début était à tâtons, la fin du concert était une apothéose lors de laquelle le violoniste se métamorphosa en conteur racontant l'histoire de Ferdinand, jeune homme espagnol dont la seule occupation était de passer la journée à sentir les fleurs. Par intermittence, les mots et les notes se sont alternés pour emmener les convives dans le monde féerique de Walt Disney et des contes de l'enfance. Troubadour d'un court laps de temps, Daniel Auner a surpris les habitués de l'Octobre musical par cette dernière partie, jamais vue lors des éditions précédentes. Sous le signe de l'archet et des cordes, la soirée a été des plus exquises. Elle permit au public de se glisser dans le bien-être que donne le son du violon. Un son dont Daniel Auner détient le secret ; un secret bien gardé qui promet de nouvelles rencontres avec le jeune et talentueux violoniste…