Issu d'un milieu modeste d'un quartier populaire situé dans une cité périphérique du grand Tunis, le jeune homme presque illettré, niveau d'instruction de primaire, profitait des jours fériés pour étaler des objets qu'il a achetés en gros, et les mettait en vente. D'ailleurs on en voit des centaines de jeunes faisant le même travail. C'est donc le jour de l'Aïd, un citoyen voisin de quartier du jeune homme, s'est aperçu que son domicile a fait l'objet de vol prémédité. Il a été délesté de la somme de 2600 Dinars qui était placée dans un tiroir et un bracelet dont le montant s'élève à 750 Dinars. Il a émis des doutes en désignant le jeune homme comme étant l'auteur de ce vol. Ses doutes se sont confirmés quand il a interrogé le jeune homme, ce dernier a, d'après lui, vite fait de reconnaître son forfait et s'est même arrangé pour rendre une partie de l'argent volé avec promesse de rembourser la totalité dès qu'il en trouve la possibilité. Cet arrangement s'est déroulé en présence d'un témoin qui a été cité par le plaignant. Six mois plus tard, la victime ne voyant rien venir s'est décidée à porter plainte. Le Monsieur s'est donc rendu au poste de police de la cité pour leur raconter les détails de cette affaire et leur demander d'intervenir afin d'obliger l'auteur du vol à lui rendre ses biens. Le jeune homme a été donc convoqué par les auxiliaires de la justice pour s'expliquer. Accusé de vol de domicile en escaladant le mur de clôture et en forçant la serrure de la porte d'entrée, il a clamé son innocence en déclarant n'avoir jamais commis ce délit expliquant par ailleurs qu'il a passé toute la journée de l'Aïd en train de vendre des jouets pour enfants. Plusieurs témoins peuvent attester de la véracité des faits. Il a été traduit en état d'arrestation devant la 4ème chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Il était tout en pleurs au cours du procès. Il jurait n'avoir jamais commis le vol en indiquant qu'il a quitté le domicile de ses parents très tôt pour n'en revenir que le soir. En plus il a nié avoir contacté la victime pour lui rembourser une partie du butin. Confronté avec le témoignage de la personne présentée par le plaignant, il a déclaré qu'il s'agit de quelqu'un qui travaille comme conducteur de tracteur chez le plaignant . La parole fut donnée à l'avocat. Ce dernier a demandé l'acquittement du jeune homme. La plainte est venue 6 mois après le déroulement des faits, ce qui suppose que le plaignant n'était pas tout à fait sûr de la responsabilité du jeune homme impliqué. Ensuite, il est insensé de se fier au témoignage d'une personne qui collabore étroitement avec le plaignant et qui, en plus, est payée par lui. Le casier judiciaire du jeune homme est vierge. L'affaire a été mise en délibéré.