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Il n'existe pas d'immunité pour les Nations sauf si la femme dispose d'un rôle dans la préparation de son destin présent et à venir
Mme Leïla Ben Ali à la revue "Sayidaty"
Publié dans Le Temps le 28 - 10 - 2010

Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et Présidente de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA), a accordé une interview à la revue "Sayidaty ", éditée à Londres et publiée dans son dernier numéro en date du 23 octobre 2010.
Dans cette interview, Mme Ben Ali a évoqué notamment les objectifs du 3e Ccongrès de l'OFA qu'abrite la Tunisie du 28 au 30 octobre ainsi que les perspectives de l'action interarabe visant à promouvoir les conditions de la femme arabe, à conforter son statut et à renforcer son rôle en tant que partenaire actif dans le processus de développement et de modernisation.
Voici le texte intégral de l'interview:

Question: Nous savons, Madame, que vous avez été l'une des fondatrices de l'Organisation de la femme arabe dont nous avions vécu l'avènement au Caire, en 2000, et dont nous vivons le 10e anniversaire, aujourd'hui à Tunis. Quelle évaluation concrète Madame Leïla Ben Ali fait-elle de son bilan d'activité ?

Réponse: Je voudrais d'abord indiquer qu'il est tout à fait dans l'ordre des choses que la Tunisie ait été parmi les premiers fondateurs de l'Organisation de la Femme Arabe et qu'elle soit l'un des pays qui tiennent le plus à participer assidûment à ses activités et à contribuer avec efficience à la conception de ses programmes et mécanismes d'action, dans le cadre des nobles orientations dont les premières dames des Etats arabes ont défini les contours et des objectifs que nous avons fixés pour approfondir la conscience quant à l'importance qu'il y a d'améliorer la condition de la femme arabe, de promouvoir son statut, de protéger ses droits, de préserver sa dignité et de mettre en place la plate-forme idoine à même de lui permettre d'exercer sa citoyenneté d'une manière optimale.
Ceci afin qu'elle joue pleinement son rôle en matière d'affermissement des attributs du développement intégral et durable auquel aspirent l'ensemble des pays arabes, sur la base d'une vision civilisationnelle qui puise à la source de nos belles valeurs arabes et islamiques et qui s'appuie sur la conciliation entre l'authenticité et l'assimilation des impératifs du progrès et de la modernité. Ce sont ces mêmes orientations que notre pays s'emploie depuis son indépendance à consacrer.
Pour ce qui est du bilan de l'Organisation de la Femme Arabe comparativement à son jeune âge puisqu'elle existe depuis seulement une décennie et qu'elle est effectivement entrée en activité depuis sept années, en mars 2003, l'une de nos préoccupations premières fut de jeter les fondements de la structure réglementaire et administrative parce que constituant la plate-forme logistique de la mise en œuvre des programmes de l'Organisation, ce qui fut fait. Nous sommes ensuite passés à l'étape suivante consistant notamment à tenir les conférences et les sommets, à organiser les sessions de formation et les workshops et à élaborer les études scientifiques relatives aux conditions de la femme arabe. C'est ce qui représente pour nous la base de référence sur laquelle nous fondons nos stratégies et nos plans opérationnels. Ceci outre un ensemble de décisions et autres réalisations comme l'entrée en phase opérationnelle de la commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire dont la première réunion s'est tenue à Tunis en février 2010, c'est une commission dont j'avais eu l'honneur de proposer la création lors du2e congrès de notre organisation, en 2008, à Abou Dhabi et qui a vocation à être le pilier des efforts déployés à tous les niveaux dans le but de défendre le droit international humanitaire, d'inciter à son nécessaire respect et d'en diffuser la culture auprès des femmes arabes. Ladite commission compte aussi parmi les mécanismes d'appui pour agir au plan international et auprès des organisations et instances régionales et internationales en faveur d'une perception réaliste de la condition de la femme et de l'enfance en Palestine, mais aussi pour engager ces organismes onusiens à garantir la sécurité et la protection du peuple palestinien frère. Cette commission a également vocation à consacrer l'élan de solidarité et d'humanisme entre les femmes arabes, en tant que fondement de la solidarité arabe.
Une des initiatives que nous avons proposées et dont l'écho favorable qu'elle a suscité nous a réjoui, fut l'institution en 2006 d'un prix devant récompenser la meilleure œuvre médiatique sur les causes de la femme dans les pays arabes. Ce prix est désormais une bonne tradition à laquelle sacrifie régulièrement notre organisation et constitue l'un des outils de soutien à la presse ciblant la femme arabe. S'y ajoute l'édition de notre revue " la voie de la femme arabe depuis Tunis ", pour être le miroir de l'activité de notre organisation et contribuer à la faire connaître sur la plus large échelle.
C'est aussi dans le cadre de la conscience que nous avons de la nature et du caractère crucial de l'étape présente, de l'ampleur des enjeux et de ce qu'elle commande en termes de vigilance, de suivi et d'action soutenue en faveur de la protection de la femme contre toutes les formes de marginalisation et d'exclusion, que s'inscrit notre proposition relative à la création d'un observatoire des législations sociales et politiques en rapport avec la condition de la femme, qui servirait de référence à nos travaux et de source d'inspiration pour nos plans. Cet organisme a vocation à identifier les divers phénomènes se rapportant à ses affaires, y compris celui de la violence à son égard, et à proposer les solutions appropriées pour l'élimination de toute manifestation de ce fléau, afin de réunir le maximum de facteurs d'entente familiale et de cohésion sociale, en général.
Les réalisations paraîssent certes nombreuses et diversifiées. Nous n'en avons pas moins le sentiment, de par la ferme volonté qui nous anime, que l'ampleur des préoccupations appellent à un surcroît d'action et d'efforts. En réalité, nous ne nous trouvons pas face à un simple phénomène ponctuel mais à une situation sociale et culturelle qui commande un effort de modernisation, un effort arabe commun et soutenu pour réussir à la changer.

Question: Lorsque se retrouvent les épouses des dirigeants arabes, souverains et présidents, lors des sessions de l'Organisation de la Ffemme Arabe, est-ce que ce sont les causes communes qui accaparent l'essentiel de leurs préoccupations? Chaque Première Dame se focalise-t-elle sur les problèmes de son pays où seraient-ce les entretiens bilatéraux et les apartés qui prédominent ?

Réponse: Cette question a en fait deux volets. En réponse à son premier volet, je dirais que les Premières Dames membres de l'Organisation n'auraient pas fondé cette organisation arabe ou n'y auraient pas souscrit si elles n'étaient pleinement convaincues de ses objectifs et desseins. Or, son action s'inscrit dans le cadre des efforts de développement arabes communs, cet organisme étant une organisation gouvernementale œeuvrant sous l'égide de la Ligue des Etats Arabes. L'existence de dénominateurs communs concernant la femme arabe est évidente. Nous ne devons pas pour autant perdre de vue en aucune manière qu'il y a des écarts au niveau de la condition arabe d'un pays arabe à un autre, voire dans le même pays. Nous sommes plus conscientes de ces spécificités parce que nous échangeons les expertises, les rapports les études de terrain et les statistiques sur lesquels nous nous appuyons dans notre action et l'élaboration de nos plans.
Pour ce qui est du second volet de la question, je voudrais rappeler que la création de cette Organisation sur la base des projets communs n'exclut pas ce que vous appelez les " apartés ". Il serait plus opportun et plus juste de parler d'entretiens bilatéraux. Le fait que les représentantes de deux pays ou plus s'entretiennent au sujet de questions spécifiques relatives à la condition de la femme n'a rien de marginal ou fortuit mais relève de l'essence même des pôles d'intérêt des sessions et travaux de l'organisation. Notre conviction en la matière se fonde sur les projets arabes communs, qu'il s'agisse de la femme ou autre, ne pourrait pas aboutir si chaque partenaire part de sa situation nationale particulière. Nous partons toujours d'une ferme conviction consistant à défendre en principe tous les projets susceptibles d'induire le renouveau de la femme arabe et toute campagne ou projet issus d'un ou de plusieurs pays arabes et qui cadreraient avec les objectifs de l'Organisation. Nous les défendons et contribuons à son succès en tant que jalon qui s'ajoute à notre projet qui se veut ambitieux et exhaustif.

Question : Quels sont les défis les plus importants auxquels la femme tunisienne fait face actuellement dans les domaines de l'enseignement, notamment la femme rurale, de l'accès au marché du travail et aux hautes fonctions?

Réponse : En Tunisie, le taux de scolarisation des filles qui ont atteint l'âge de six ans est de 99 %. C'est l'effet de la loi qui a rendu l'enseignement obligatoire et gratuit. Nous considérons que ce taux, à ce stade de l'enseignement de base est très important. Mais ce n'est qu'un point de départ. Le défi qui se pose consiste à conserver cette même proportion et à la consolider tout au long des trois niveaux de l'enseignement public, l'enseignement de base, le secondaire et le supérieur.
En matière d'emploi, outre les emplois directs dans la fonction publique et dans le secteur privé, il a été institué chez nous, ces dernières années, un système global qui compte parmi ses composantes les plus importantes le Fonds national pour l'emploi 21-21, la Banque tunisienne de solidarité. Ce système comporte, également, de nombreux autres mécanismes qui aident les demandeurs d'emploi à s'en procurer, suscitent en eux l'esprit d'initiative et la volonté de se prendre en charge, soit en les plaçant à des postes vacants, en les initiant à la vie professionnelle, soit encore en leur accordant une assistance pour la création de leur propre projet. Ces mécanismes ne font pas de discrimination de genre parmi les demandeurs d'emploi, ni sur le plan de la législation et du droit ni sur le plan de la pratique. La jeune fille n'a qu'à faire des efforts pour accéder au savoir et aux connaissances, obtenir des diplômes et acquérir des compétences.
Dans le domaine des spécialisations, les défis sont fortement liés à des mentalités qui ont fait que certaines fonctions et certains métiers demeureraient, jusqu'à une époque récente, l'apanage des hommes. Cela n'existe plus en Tunisie.
Quant au fait pour la femme d'assumer de hautes fonctions et à sa présence dans les postes de décision, le Président Zine El Abidine Ben Ali a décidé dans son Programme pour l'avenir (2009-2014) - Bien que les indicateurs que j'ai cités soient déjà positifs et qu'ils reflètent bien l'étendue de la participation de la femme tunisienne à la vie publique et aux sphères de responsabilité - de relever à l'horizon le plafond de cette participation féminine, au moins au niveau de 35 % des postes de décision et de hautes responsabilités.
Tout cela indique clairement qu'il ne reste plus en Tunisie ni une spécialité ni une position auxquelles la femme n'a pas eu accès. Ce qui constitue pour nous le véritable défi est que les participations de la femme au processus du développement intégral soient à la hauteur de la position dont elle jouit.

Question: Lors de notre participation à la dernière session du séminaire des créatrices arabes, nous avons constaté une présence remarquable des jeunes tunisiennes travaillant dans le domaine de l'information audio-visuelle et écrite, quelle est votre évaluation de ce phénomène ? Et quels sont les conseils de la Première Dame de Tunisie aux futures communicatrices tunisiennes ?

Réponse: L'existence d'autant de jeunes communicatrices constitue, à mon avis un phénomène très positif qui témoigne du succès de la femme tunisienne dans les études supérieures et universitaires.
De même qu'elle représente une consécration de son mérite à assumer des responsabilités dans des secteurs stratégiques sensibles, tout le monde réalisant d'ailleurs ce que requiert l'information en connaissances variées, en capacité à communiquer et en audace à transmettre l'opinion.
Ceci constitue une question naturelle dans la société tunisienne. C'est que la présence féminine de cette manière remarquable et le taux élevé ne se limitent pas seulement au secteur de l'information, dès lors que l'ouverture de l'éducation, dans tous ses paliers, sections et spécialités sur la femme a offert devant elle de vastes perspectives.
Tout cela montre qu'il n'y a point d'orientation générale des jeunes parmi les filles, de façon exclusive vers un seul secteur.
Ces jeunes communicatrices sont garantes de l'image de leur société, de ses acquis et de ses causes.
Elles sont de ce fait invitées à redoubler d'efforts, dans le but d'ancrer une information contribuant à diffuser l'image que nous voulons pour la femme tunisienne, de manière à l'aider à modifier sa propre image d'elle-même.
Nous sommes confiantes qu'elles possèdent les connaissances et les compétences les habilitant à présenter une matière informationnelle, plus proche des préoccupations de l'opinion publique, et collant davantage à la réalité de la famille tunisienne et traduisant ses aspirations renouvelées.
Pour cela, il leur incombe de faire valoir leurs capacités à innover, quant aux sujets et à la manière de les traiter.

Question: La Tunisie va couronner la période de sa présidence de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA) en abritant son troisième Congrès au courant de cette semaine.
Pourquoi " La femme et le développement durable" a-t-il été retenu comme slogan de ce congrès ?

Réponse: Il est désormais admis à l'époque que nous vivons qu'il n'est point de progrès ou d'essor des sociétés sans l'amélioration de la situation de la femme, que celle-ci soit urbaine ou rurale et qu'il n'est nulle stabilité ou équilibre familial ou sociétal, en dehors de l'équité des opportunités d'emploi et de partenariat, à part égales, devant l'homme et la femme. De même qu'il n'existe pas d'immunité pour les nations sauf si la femme dispose d'un rôle dans la préparation de son destin présent et à venir.
D'où le slogan du 3e Congrès de l'OFA, dont l'honneur d'abriter revient à la Tunisie à la fin du mois d'octobre 2010, sous le signe de "La femme arabe, un partenaire fondamental dans le développement durable ".
Nous observons nous-mêmes ce Congrès arabe avec intérêt et nous aspirons aux idées et aux visions qui y seront étayées, dans le but de soutenir davantage les programmes qui contribuent à améliorer la situation de la femme arabe, à élever ses capacités propres afin d'assumer pleinement son rôle dans la consolidation des attributs du développement global et durable dans les pays arabes, en se basant sur les principes de l'égalité, de la justice et du partenariat équitable entre les deux sexes.
Nous avons un grand espoir à ce que le Sommet de Tunis soit celui de l'ancrage de la culture de partenariat entre l'homme et la femme, dans le monde arabe et l'affirmation de la complémentarité des rôles entre eux, de manière à assurer l'équilibre de la société et la réalisation de sa croissance, à travers le développement des aptitudes de la femme, la construction de ses capacités, et la délimitation de ses missions dans la promotion de son environnement, en tant qu'individu et en tant que citoyenne.
Malgré notre reconnaissance du progrès de la situation de la femme arabe lors de ces dernières années, et le congrès sera l'occasion de passer en revue quelques expériences réussies dans ce domaine, afin de s'en inspirer et d'en tirer profit, un effort supplémentaire est cependant requis afin d'intégrer dans les plans de développement dans le monde arabe, tout ce qui est de nature à élever les capacités de la femme, de hisser son rôle, de garantir sa participation au progrès et à l'évolution auxquels nos sociétés aspirent.
Cela est d'autant plus vrai que la femme arabe a prouvé son mérite dans les rôles qui lui ont été confiés, confirmé sa capacité à assumer, avec compétence et excellence, certaines charges du développement dans sa société et ce, dans de nombreux domaines, et après qu'elle a acquis les connaissances et les compétences et son accès aux divers domaines d'emploi et de production.
Il reste à indiquer que nous ne considérons pas le congrès comme le couronnement de la période de la présidence de la Tunisie autant nous nous attacherons à œuvrer à ce qu'il constitue une base de démarrage d'une nouvelle étape dans l'action de notre organisation, empreint de plus d'efficacité et d'efficience, et à ce que le sommet de Tunis confère une nouvelle impulsion supplémentaire à l'action arabe commune dans le domaine de la femme.

Question: Considérez vous que les sociétés arabes évoluent vers un développement effectif, ou sont elles encore en deçà des critères en vigueur dans les pays avancés?

Réponse: L'œuvre de développement est une opération complexe qui obéit à de multiples considérations et facteurs géographiques, démographiques, historiques, politiques, économiques et sociaux. De ce point de vue, il serait donc, erroné de généraliser en parlant d'évaluation du processus de développement à l'échelle arabe. Il serait plus logique d'affirmer que, pour des considérations objectives, il existe des disparités au niveau des indicateurs de développement entre les pays arabes et entre ces derniers et ceux enregistrés dans les pays avancés, comparativement aux critères internationaux en vigueur. C'est le cas, à titre d'exemple, de l'indicateur de développement humain publié annuellement par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Au niveau de cet indicateur, il existe une disparité au niveau du classement des pays arabes, ce qui implique la nécessité d'intensifier les efforts pour garantir aux pays arabes les attributs du progrès et du bien être. Ce diagnostic ne doit cependant pas occulter les efforts déployés à l'échelle nationale et régionale pour promouvoir les conditions de vie du citoyen arabe et assurer son bien-être.
Les projets, programmes et stratégies arabes existent aussi bien au niveau bilatéral que dans le cadre de la Ligue des Etats arabes. Certains sont sur la bonne voie, d'autres connaissent un certain ralentissement. Nous sommes confiants que le Sommet économique qui a été organisé au Koweït a constitué un tournant décisif sur la voie de l'impulsion de l'action arabe commune et du renforcement de la coopération interarabe dans ses dimensions économique et sociale.
Ce Sommet a abouti à une déclaration sur l'amélioration des conditions de vie du citoyen arabe et à l'élaboration d'un programme d'action visant à réaliser les objectifs du millénaire pour le développement.
Le même Sommet a, également, décidé d'augmenter les budgets alloués aux ministères arabes de l'éducation d'élaborer un projet arabe intégré dans le domaine de la protection sanitaire et de mettre en œuvre le programme de lutte contre la pauvreté dans le monde arabe. Toutes ces résolutions et décisions confortent l'espoir des pays arabes de rejoindre le rang des pays avancés et de réaliser un développement durable capable de hisser les indicateurs de développement au niveau des critères en vigueur dans les pays avancés.
Notre expérience nationale de développement a montré qu'il est tout à fait possible d'atteindre les critères et les indicateurs de développement internationalement reconnus en dépit des ressources matérielles limitées de la Tunisie, pour peu que l'approche soit saine et que les programmes, les objectifs et les mécanismes soient bien définis.
A l'échelle arabe, ce dont nous avons le plus besoin, c'est de croire fermement en l'efficacité et la nécessité de l'action collective. Il est également nécessaire de concrétiser les accords et les conventions conclus, d'assurer le suivi de leur exécution, étant entendu que les ensembles économiques régionaux sont, de nos jours, la clé de tout progrès et de tout développement.

Question: Quelles sont les principales responsabilités quotidiennes qu'assume Mme Leïla Ben Ali en sa qualité d'épouse du Président de la République Zine El Abidine Ben Ali?

Réponse: En plus de mes responsabilités familiales, j'ai des obligations protocolaires qui m'imposent d'accompagner le Président de la République, particulièrement lors des visites d'Etat que nous soyons les invités ou les invitants. Leurs Altesse, Majesté et Excellence sont généralement accompagnées de leurs épouses.
Je consacre, également, beaucoup de temps à mes activités sociales et caritatives. Je me sens tout à fait comblée de joie et de bonheur, chaque fois que je parviens à arracher un sourire à une personne défavorisée qu'elle soit issue de catégories à besoins spécifique ou défavorisée. C'est le cas, en particulier, des enfants et des personnes âgées, sans soutien familial ou des malades atteints de maladies chroniques.
De par ma conviction que l'action sociale et de solidarité ne serait être exclusivement l'affaire de l'Etat et qu'elle ne peut réussir sans le soutien de la société civile en particulier, j'ai veillé à créer deux associations à vocation sociale. La première est l'association "Basma" pour la promotion de l'emploi des handicapés. Elle a déployé, durant la dernière décennie, une action assidue et soutenue pour approfondir la conscience de la nécessité de prendre en charge les personnes handicapées et à besoins spécifiques, de les encadrer et de leur réunir les meilleures conditions sanitaires, psychologiques, éducatives, sociales et professionnelles en vue de leur assurer une formation dans des spécialités adaptées à leur situation leur permettant d'obtenir une source de revenu et de s'intégrer dans la vie active.
La deuxième association est l'association "Saida" de lutte contre le cancer. C'est une association naissante dont la mission consiste à contribuer, à travers des activités caritatives, à la stratégie nationale de lutte contre le cancer, à aider à la prise en charge des malades au plan médical et humain. Il sera procédé, à cet effet, à la consolidation des centres de lutte contre le cancer, à travers, notamment, l'édification de l'institut "Zahraoui"qui fournira aux populations civiles des thérapies de pointe et une prise en charge intégrée dans le domaine de la lutte contre les maladies cancéreuses.
Nul doute que cet esprit de solidarité n'est qu'une qualité authentique chez les Tunisiennes et les Tunisiens. La Tunisie compte, en effet, un grand nombre de volontaires engagés dans l'action des associations spécialisées dans ce domaine.

Question: Nous savons déjà que vous êtes une férue de la littérature de Jibrane Khalil Jibrane. Y a-t-il encore d'autres noms d'auteurs que nous ne connaissons pas?

Réponse: C'est vrai que je suis très passionnée par les écrits du grand écrivain libanais Jibrane Khalil Jibrane. Il a un style très imagé, une langue musicale qui ouvre devant le lecteur des horizons très larges. Mais je suis aussi une fervente du grand poète tunisien Abou Kacem Chebbi et de son recueil "Les chants de la vie". Mon attachement à ces deux grands monuments de la littérature s'explique par les valeurs nobles et humanistes qu'ils véhiculent à travers leurs écrits. Le poète Abou Kacem Chebbi n'a vécu que 25 ans, une période très courte mais qui a fait de lui une référence dans le monde arabe. Personne ne peut parler de la poésie arabe contemporaine sans citer Abou Kacem Chebbi, non seulement en tant que poète mais aussi en tant que critique du patrimoine poétique arabe et en tant que théoricien de la modernité. Il a écrit de très beaux poèmes qui chantent la vie, la nature et qui dénoncent l'injustice et l'oppression de l'occupant ainsi que les mentalités rétrogrades.

Question: Quelles sont les autres lectures de la première Dame de Tunisie?

Réponse: En littérature, je suis portée sur les textes à caractère poétique qui traitent avec audace les questions d'actualité et les préoccupations de l'homme en général.
Sur le plan intellectuel, je lis tous les écrits se rapportant aux conditions de la femme dont parlent les médias, les études et les critiques. Je suis, également, une lectrice assidue des grandes publications arabes et internationales.

Question: Quel message adressez-vous enfin aux jeunes tunisiens filles et garçons?

Réponse: La Tunisie a toujours parié et pariera toujours sur ses jeunes parce qu'elle regarde l'avenir avec espoir et optimisme. La Tunisie a créé un Parlement des jeunes qui constitue un espace propice à l'initiation au dialogue et à la pratique démocratique et à la contribution à la conception des grandes orientations nationales. La Tunisie a aussi institué l'année internationale de la jeunesse qui a bénéficié d'une unanimité onusienne remarquable sur proposition et à l'initiative de son Président qui a réuni aux jeunes Tunisiens toutes les conditions nécessaires pour faire face à l'avenir avec confiance, détermination et aptitude.
Je dis donc aux jeunes Tunisiens: Vous avez beaucoup de chance d'appartenir à cette terre bénie. Vous êtes le garant de la pérennité de cette patrie. Prenez-en soin et mettez-vous la main dans la main pour consolider son invulnérabilité et rehausser son prestige dans le concert des Nations."


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