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La turbulence joyeuse
Aïd El Idha
Publié dans Le Temps le 16 - 11 - 2010

Les grands évènements se passent à table. Les petits aussi. Et le Tunisien ne compte en aucun cas faillir à sa réputation de bon vivant et de fin gourmet pour faire l'impasse sur l'Aïd el Kébir, littéralement dit la grande fête ou aussi la fête du mouton, pour s'attabler autour de bons plats du terroir et se régaler en famille. Au grand plaisir des palais.
Arrive l'Aïd et son mouton « avec ses incessants bêlements », nous dit Sarra qui habite un quartier dortoir de la capitale. Mais tous les Tunisiens ne font pas la fine bouche, car notre bête ovine qu'on aurait installé à quelques jours de la fête du Sacrifice dans un coin du jardin, dans un garage ou un débarras voire même sur un balcon, nous met l'eau à la bouche. Il s'agit de ne pas rater l'Aïd et son cortège de traditions où chaque région renoue avec ses codes et ses rites immuables qu'il convient de respecter. La fête du mouton s'accompagne en effet d'un mode de comportement chez nos concitoyens qui, à quelques exceptions près, résiste à l'usure du temps.
Les plats miniaturisés…
On s'y est préparé, en effet, en procédant à l'étamage et l'aiguisement des couteaux, haches et machettes. On n'oublie pas bien entendu de prendre soin du ménage en astiquant tous les coins et les recoins de la maison. Sauf que ces dernières années, notre bête ovine n'est pas mise ‘'sur son trente un'', comme il était question au bon vieux temps. « Avant on décorait à souhait la toison de notre mouton de nœuds en satin et on sortait faire un tour avec, en se pavanant dans le quartier. » se souvient Sonia. Mais la fête du mouton continue de faire briller les yeux de nos enfants qui le jour de l'Aïd ont la permission de préparer des plats miniatures sous le regard attentionné et bienveillant de leurs parents. « Les petits ont le droit de faire des brochettes de viande qu'ils peuvent griller sur un petit kanoun. On peut aussi les aider à préparer une sauce tomate à base de viande et de foie d'agneau qu'on appelle ‘'Klaya'' du côté de Nabeul. L'ensemble de ces plats préparés par les enfants avec l'aide des parents sont dits ‘'Zogdida'' » remarque une interlocutrice originaire du Cap Bon.
Pour les grands, les plats du jour de l'Aïd se mélangent à toutes les sauces. Même si le méchoui, qu'on agrémente de quelques gouttes de citron lui relevant le goût, donne un sens à ce jour de fête. La denrée qui se consomme dans la convivialité, réunit en effet, toute la famille autour des barbecues, le traditionnel kanoun en terre cuite et parfois même les grilles électriques ou les toutes dernières plaques grill viandes.
Place par la suite aux préparations ‘'indétrônables'' du terroir qui se déclinent selon les régions en divers plats comme la ‘'klaya'' ou le couscous aux andouilles que des femmes dégourdies préparent le jour même pour être consommé pour le dîner de l'Aïd !
Pour une fois, les hommes…
«Mais on ne peut pas s'en sortir sans que tout le monde ne mette la main à la pâte. Même les hommes qui à longueur de l'année sont les abonnés absents des tâches ménagères, ils aident les maîtresses de maisons, ne serait-ce qu'en préparant le méchoui, ou en découpant la carcasse de la bête ovine ou en nettoyant l'espace après avoir immolé le mouton. Pour une fois les hommes oublient un peu leur attitude machiste. » nous dit Sonia qui passe la fête du côté de Hammamet chez sa belle famille. L'entraide entre membres de la famille prend tout son sens le jour de la fête. Mais il se trouve que cela concerne aussi les relations de voisinage dans les quartiers modernes d'habitude marquées par la froideur. « La fête des Musulmans réchauffe les cœurs et les esprits des uns et des autres. Un véritable émoussement des émotions donne lieu à une ambiance bon enfant qui s'installe le jour de l'Aïd. Alors que d'habitude on se contente de se dire bonjour parfois même, on oublie de se saluer entre voisins du même palier. » confie une interlocutrice qui habite la cité Jardin d'El Menzah. Dans ce quartier dortoir, les syndics des différentes résidences aménagent un espace, généralement, un cellier là où s'effectue la cérémonie du Sacrifice de tous les résidents de la cité. Et c'est au gardien à qui incombera par la suite la tâche de mettre au propre l'espace. Mais on n'oublie pas non plus, d'honorer le Sacrifice en brûlant de l'encens dans le traditionnel Kanoun en terre cuite, dont l'odeur qui s'échappe d'un peu partout se mélange aux effluves du méchoui dans ce quartier moderne, rappelant un tant soi peu, qu'il est bien question de traditions, ce jour-ci, …qui donnent du goût à notre méchoui et du sens à ce jour de grande fête.


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