Lotfi OUENNICHE - Qu'il soit à caractère civil ou militaire, le programme nucléaire iranien ne cessera pas de hanter les décideurs politiques en Israël. L'Etat hébreu n'acceptera jamais qu'un pays arabe ou musulman soit au diapason des sciences et des technologies nucléaires pour consolider son développement et assurer le bien-être de son peuple. « L'atome au service de la paix » n'est-ce pas le principal objectif de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique ? Il est utile dans ce cas de rappeler que c'est à cette agence, et à elle seule que revient la tâche d'inspecter les installations nucléaires dans les pays signataires du Traité de non prolifération atomique (TNP) et de veiller à ce que les matières et les activités nucléaires à finalité pacifique dans ces pays ne soient pas détournées à des fins militaires. Mais Israël qui est de surcroît non signataire du TNP, échappant, donc, à tout contrôle de l'Agence internationale, remue ciel et terre pour accentuer les soupçons envers tout programme nucléaire d'un pays arabe ou musulman et pour inciter l'Occident à brandir la menace de l'usage de la force contre le pays « incriminé ». C'est dans ce cadre qu'intervient la dernière visite du Premier ministre israélien aux Etats-Unis. Netanyahu, conscient que son pays n'est pas en mesure de rééditer l'agression contre l'Irak de Saddam en 81, est allé à Washington pour persuader les grandes puissances d'exécuter le sale boulot à sa place. « L'Occident doit avertir l'Iran qu'il serait prêt à intervenir militairement pour empêcher Téhéran de produire des armes nucléaires », a-t-il déclaré à Washington. Mais, ses thèses n'ont, parait-il, pas trouvé d'écho favorable. Le vice-président américain Joe Biden, ainsi que le secrétaire d'Etat à la Défense, Robert Gates, lui ont signifié qu'ils continuent à privilégier la piste du dialogue. Une nouvelle série de négociations est annoncée, d'ailleurs, pour les prochains jours. Seulement, Israël ne s'arrêtera pas à mi-chemin. Il continuera d'étaler ses velléités guerrières et d'user de fortes pressions surtout qu'il a maintenant un allié de taille au Congrès américain : les Républicains de George W.Bush.