La ville de Sfax abritera au mois de mai 2011, la 4ème édition du Festival de la Lecture. La manifestation initiée par un groupe de pédagogues constitue en fait le couronnement d'un long cycle d'activités hebdomadaires variées, conçues et réalisées sous forme projets. L'idée qui a présidé à la naissance de ce festival est née d'un constat assez préoccupant. Comme l'a souligné Mme Naâma Zribi Rebaï, inspectrice principale et présidente de l'Association du Festival de la Lecture : « L'enfant s'éloigne de plus en plus du livre . La lecture est devenue, pour lui, une activité à caractère quasiment utilitaire à laquelle il s'adonne non pas par plaisir ou par goût mais plutôt en tant que tâche scolaire perçue comme un devoir à remplir ou un exercice ordinaire à faire. » Il n'est pas besoin, dès lors d'être devin pour percevoir la finalité du festival, celle de « déscolariser l'acte de lire », de le sauver de la banalité et de le débarrasser de son austérité en le parant d'attraits à même d'intéresser les enfants. Intéresser, est-il besoin de le préciser, n'est pas tout à fait dépourvu, ici, de sa connotation « positive », dans la mesure où tous les efforts des enfants tendront vers la recherche d'une consécration, sous forme de prix, lors de la phase finale du festival. En effet, la perspective d'une reconnaissance publique, attestée par une récompense attribuée aux plus méritants, outre le fait qu'elle est propre à susciter la motivation de s'investir sérieusement dans la réalisation de son projet, contribue à n'en point douter à inciter l'enfant à se prendre au sérieux et à croire en lui-même. Le raisonnement des initiateurs du festival tire en effet sa force de sa simplicité : à force de se familiariser avec le livre, ce qui est au départ un acte intéressé ou un simple jeu, ne manquera pas de se muer en un véritable engouement voire même en un besoin capital. Et c'est ainsi que l'expression « cultiver le goût de la lecture » peut être saisie dans la plénitude de son sens, celui de « faire pousser », de «fertiliser », d' «entretenir », de « développer», et finalement de « moissonner». Pour ce qui est de la « culture de la lecture», le festival a défini une stratégie cohérente qui consiste à commencer par la formation d'enseignants/animateurs, chargés de mettre en œuvre le programme annuel d'activités, planifiées au début de chaque année scolaire. A propos de ce programme, Mme Naziha Muriel Yacoub, assistante pédagogique met l'accent sur la variété des activités d'exploitation de la lecture dont la gamme s'articule autour de projets à concevoir et à construire à partir d'un conte choisi et lu par l'élève : « Le projet à réaliser après la lecture pourrait être l'illustration d'un conte lu, par une bande dessinée, l'écriture d'une pièce de théâtre qu'il dramatisera avec ses amis, l' « oralisation » du conte dans le cadre du jeu de l'élève conteur , l'animation du conte en utilisant les prouesses techniques des TIC, ou bien la réécriture du conte selon les jeux de la créativité littéraire ou selon le modèle des contes d'origine. » Toutes ces activités hebdomadaires se déroulent dans le cadre d'ateliers de trois heures, animés les samedis, par des enseignants/formateurs et supervisés par l'inspectrice et l'assistante pédagogique, ce qui favorise le travail en réseau, à l'échelle de la circonscription, et facilite les échanges inter-enseignants. Parallèlement, des journées de partenariat profitent aux écoles primaires bénéficiaires d'un PEPE, programme des écoles à priorité éducative, relevant même d'autres directions régionales. En apothéose de tous les efforts déployés au sein des différents clubs en cours d'année, le festival offre, à la deuxième quinzaine du mois de mai 2011, l'opportunité aux élèves de faire apprécier la qualité du travail déjà accompli à travers la présentation d'échantillons choisis, ou de faire apprécier leurs prestations lors des différents concours proposés, en l'occurrence ceux du meilleur contenu, de l' enfant écrivain, de la mise en scène, de la confection d'accessoires ou de la confection des marionnettes, ces derniers exercices ayant déjà fait l'objet de séances d'initiation au cours de l'année scolaire. Le programme de la phase finale du festival 2011 comprendra, comme à l'accoutumée, différentes journées dédiées à des activités et des ateliers divers au cours desquels les enfants auront l'occasion de faire étalage de leur talent, des habiletés, des aptitudes et des compétences acquises au sein des clubs. En point de mire, l'obtention d'un prix qui viendra auréoler le mérite et récompenser la persévérance. Mais ce n'est pas tout, l'Association du Festival de la Lecture, nourrit d'autres ambitions et compte rayonner sur d'autres régions du pays où elle compte essaimer. A cet effet, un projet d'installation de bureaux à l'échelle nationale serait à l'étude.