Bien qu'ils n'aient pas eu jusque là de grand public à l'instar des longs métrages, les courts métrages commencent toutefois à s'incruster dans les mœurs cinématographiques en Tunisie. Et vous vous étonnerez de la quantité de films courts produits chez nous, mais que dans l'ensemble et –pour le malheur des adeptes- passent inaperçus. Et pourtant, les courts métrages c'est toute une culture et toute une industrie. Alors admettons le, de même, comme une éventuelle échappatoire à la maigreur et parfois à la laideur des longs métrages produits par nos incontournables réalisateurs – fabuleux dinosaures du cinéma tunisien- Et loin s'en faut pour prendre le risque de perdre au change. Qu'à cela ne tienne. Le constat qui fâche Et si les courts métrages n'ont pas eu jusque là leur chance de s'imposer et de faire entendre leur raison d'être auprès du public, c'est sans l'ombre d'un doute, la responsabilité des autorités de tutelle. Car on ne peut guère en vouloir aux cinéastes d'avoir failli à leur mission. Seulement voilà, il n'est point d'instance ou de structure susceptible d'organiser la moindre manifestation entièrement dédiée au court métrage. Hormis les festivals nationaux et internationaux qui se comptent sur les doigts d'une main, le grand public assoiffé de découverte cinématographique proprement défaite de toute forme de clichés et bien loin du chiqué et du mièvre, ne trouve pas son compte. Et à nos cinéastes de ne point bouder une proposition de prendre part à une manifestation ficelée rien que pour nous faire découvrir le court métrage. Ils ne demandent que cela! Cela les encouragerait même à faire plus, à faire mieux. Et inclure la compétition aussi. Pourquoi pas ? Celle-là n'est-elle pas le moteur par excellence de toute concurrence loyale entre les acteurs du domaine ? Oui, bien sûr. Et sachant l'étendue de la besogne du court métrage. Il est facile de réfléchir à toutes les réalisations que nous pouvons atteindre grâce à cette œuvre cinématographique, qui souvent n'exige pas le déploiement de la grande artillerie des moyens de tout poil pour sa création. Une lueur d'espoir Mais les amoureux du cinéma n'entendent pas se laisser faire, encore moins baisser les bras. Car quand on aime, on est capable du meilleur. Et voilà un amoureux incontesté du cinéma qui essaie tant bien que mal de faire bouger les choses, de les transformer, de les changer. Dali Nahdi, le réalisateur aux multiples talents nous fait complice d'une idée, pour le moins ingénieuse, celle d'organiser « La journée du court métrage ». Bien joué, en effet ! Oui, pourquoi attendre que les autorités concernées abruties par une fainéantise intellectuelle sans pareille, de créer ce genre d'événement ? Une journée consacrée à la projection de courts métrages tunisiens mais aussi maghrébins (nos voisins, surtout marocains, sont connaisseurs en la matière), couronnée par l'attribution de trois prix publics aux trois meilleurs courts. Une commission composée certainement de professionnels du métier –pas question de laisser place aux intrus et autres spécimens du genre- se chargeront de sélectionner parmi une centaine de films candidats, ceux qui intègreront la compétition. Ce n'est pas sorcier, en fait. Tous les moyens sont à disposition, serait-ce un défi en l'an 2010 alors que le Président de la République venait de le proclamer année du cinéma ? Nous voyons mal cela. Et en attendant… Dans le cadre des Journées du Cinéma Européen, quatre courts métrages tunisiens seront projetés aujourd'hui, vendredi 26 novembre 2010 au cinéma Africart. Il s'agit de « Il était une fois à l'aube » de Dali Nahdi, « Chak Wak » de Nassredine Shili, « Vers le nord » de Youssef Chebbi, « Obsession » de Amine Chiboub. Cette projection exceptionnelle se fera en présence du fleuron de nos acteurs notamment Lamine Nahdi, Atef Ben Hssin, Leila Chebbi, Dali Nahdi, et Helmi Dridi. Ces quatre courts métrages sont ceux qui ont le plus fait parler d'eux lors des précédentes Journées cinématographiques de Carthage. Le public aura donc une seconde- ou pour certains une première- chance de les (re) découvrir et même d'en débattre avec les principaux acteurs. Nadya B'CHIR --------------------------- Synopsis Obsession La découverte derrière le papier peint du mur du salon, quatre planches de bois clouées au mur derrière lesquelles se trouve un grand bouton rouge. Hédi devient alors obsédé par ce bouton et par ce qui pourrait arriver s'il appuyait dessus. Peu à peu, Hédi va se retrouver prisonnier de son obsession pour le bouton, cessant toute activité et coupant toute relation avec l'extérieur. Il était une fois à l'aube Une bande de huit jeunes à peine sortis de l'adolescence : quatre garçons et quatre filles faisant partie de la société « jet set » et vivant dans les quartiers huppés de la ville de Tunis. Le personnage principal « Nassim » est le fils unique d'une famille tunisoise très riche mais brisée. La séparation des parents créé une instabilité dans la vie de « Nassim » qui la vit très mal en sombrant dans l'alcool et la drogue afin de mieux supporter la situation.