• La campagne « Opération friture sans bavure » révèle des chiffres inquiétants : 70 % des familles mangent des aliments frits chaque jour et 50 % en consomment deux fois par jour. - Utiliser plusieurs fois une huile brûlée, c'est délabrer sa santé à petit feu. Les spécialistes semblent anonymes sur ce point. On y relève même de mauvaises répercussions sur l'environnement. Le combat contre les effets indésirables d'une consommation excessive des fritures, est mené… de bonne guerre depuis l'été dernier. Cela continue dans le cadre de l' « Opération friture sans bavure ». La cheville ouvrière de cette campagne n'est autre que le Dr Khaled Zarrouk, spécialiste en nutrition qui fait remarquer qu'une huile fortement oxydée contient des molécules nocives de type acroléine. Il s'agit d'un produit hautement toxique pour le foie et irritant pour la peau et les muqueuses. Etant hautement lacrymogène, il a même été utilisé comme gaz de combat durant la Première Guerre Mondiale ! Selon lui, « A la cuisson une huile brûlée dégage également des acides gras ‘'TRANS'' qui augmente le mauvais cholestérol dans l'organisme.» Cela est d'autant plus grave si l'on considère, chiffres à l'appui, que les Tunisiens sont de grands utilisateurs d'huile de friture. En été 70% des familles mangent des aliments frits et 50% en consomment deux fois par jour. Mais quelles solutions peut-on envisager pour limiter les dégâts ? D'après notre interlocuteur, on peut limiter les dégâts en utilisant une hotte aspirante. Mais on n'y peut rien pour la qualité des aliments qui en pâtit. Une pomme de terre cuite à la vapeur préserve 95% de sa teneur en vitamine C. En purée elle en garde 50% mais frite elle en renferme moins de 10%. Il conseille de se contenter d'utiliser une huile deux fois et de la jeter par la suite. « L'huile d'olive est par ailleurs l'huile la plus recommandée pour frire les aliments car elle résiste plus que les autres à la chaleur puisqu'elle réchauffe à 200%. Elle est suivie de l'huile d'arachides. » avance notre interlocuteur. Mais ce n'est pas tout, car une huile de friture utilisée à plusieurs reprises devient nocive aussi pour l'environnement. Ecocitoyenneté dites-vous ? Un litre d'huile brûlée déversée dans l'évier de la cuisine pollue un million de litres d'eau. Il y a de quoi se faire une raison pour opter pour le comportement d'un ‘'écocitoyen'' en jetant convenablement l'huile utilisée. Le Dr Khaled Zarrouk, considère qu'il est préférable d'attendre qu'elle refroidisse et de la verser dans une bouteille en plastique qu'on jettera par la suite dans la poubelle. A noter en ce sens, que l'Agence nationale de gestion des déchets a lancé un programme ‘'écozit'' pour la collecte de ce genre de produits depuis l'été dernier. Par ailleurs, « L'opération friture sans bavure » sera intégrée au programme d'une manifestation sur l'écocitoyenneté organisée par l'Ambassade de France du côté de Sfax qui continuera jusqu'au mois de juin 2011. Elle vise à développer une culture citoyenne à travers un programme de conférences de presse et de visites sur terrain des intervenants de « l'opération fritures sans bavure » qui unit, conjointement, rappelons-le, les efforts de l'ATSN (Association tunisienne des Sciences de la Nutrition), la Section de l'Ariana de l'Organisation de la défense du consommateur et le Ministère de la santé publique.