Le Temps-Agences- Des milliers de personnes manifestaient une nouvelle fois hier à Londres contre un projet de triplement des frais d'inscription à l'université, qui faisait parallèlement l'objet de débats houleux au Parlement. Des milliers de personnes ont commencé à défiler à Londres, pour la cinquième fois en un peu plus d'un mois, encadrées par un important dispositif policier. Des images de télévision ont montré quelques brèves échauffourées. Les forces de l'ordre ont mis en garde contre une répétition des violences survenues en marge de récentes protestations. Mi-novembre, la première manifestation estudiantine avait rassemblé entre 20.000 et 50.000 personnes et un groupe d'étudiants avait par la suite saccagé le QG du parti conservateur, choquant une opinion publique britannique très peu habituée à ce genre de violences. "Supprimez les droits d'entrée à l'université et les coupes budgétaires", pouvait-on lire sur des pancartes. Cinq manifestants ont réussi à pénétrer dans le Parlement, jusqu'à la galerie réservée au public, d'où ils ont scandé des slogans avant d'être expulsés sans ménagement. Au dehors, les manifestants, essentiellement des étudiants, ont été rejoints par des membres d'autres syndicats et des militants de diverses organisations qui entendent élargir la contestation à l'austérité décrétée par le gouvernement. "Il est temps que l'ensemble du mouvement syndical joigne ses forces", a déclaré Bob Crow, secrétaire général du syndicat des transports RMT. Au mécontentement populaire, s'ajoutait la fronde politique: la chambre des Communes, chambre basse du Parlement britannique, a entamé des débats houleux sur le projet gouvernemental: les libéraux-démocrates, partenaires clefs de la coalition gouvernementale aux côtés des conservateurs, font face à une rébellion de leur base. Les "Lib Dems" s'étaient engagés pendant la campagne des législatives en mai dernier à s'opposer à toute hausse des droits d'entrée à l'université, actuellement plafonnés à 3.290 livres (près de 4.000 euros) par an. Le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron veut porter cette limite à 9.000 livres, soit un quasi-triplement, à la rentrée 2012.