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La logique des professeurs se heurte à celle de l'administration
Dossier: Le système hospitalo-universitaire en question
Publié dans Le Temps le 28 - 05 - 2007

Le secteur public de la santé ne cesse d'être l'objet de contestations, aussi bien pour la qualité des prestations qu'il fournit que pour son mode de fonctionnement.
Il est généralement sur le banc des accusés, de la part même des représentants de son personnel, et d'être à l'origine de l'échec de toute réforme. Pourtant, c'est à lui que revient la formation hospitalo-universitaire, le développement de la recherche médicale et il fournit, de surcoît, plus de 80 % des prestations sanitaires. Les 1400 médecins et pharmaciens hospitalo-universitaires « les Seniors » représentent l'un des piliers de ce grand secteur qui emploie plus de 58.000 personnes et tire plus de 1150 millions de dinars annuellement du Budget de l'Etat. Ces derniers temps, ce corps des « Seniors » ne cesse de se déclarer « asphyxié » par une situation qui risque de dévaloriser la fonction hospitalo-universitaire. Ils demandent : « 1. De rattraper la dégradation de leur pouvoir d'achat par la revalorisation de leurs primes spécifiques (prime d'encadrement et recherche ; indemnités de garde ; indemnités de jury). 2. L'amélioration des conditions de travail. 3. La mise à niveau du secteur public de la santé par des mesures concrètes. ». D'ailleurs, c'est l'importance du secteur et la qualité supérieure des employés concernés par ce différend qui a fait que ces problématiques ont déjà nécessité 11 réunions entre les représentants du ministère de la Santé publique et le syndicat général des médecins et pharmaciens hospitalo-universitaires, dont trois en présence du ministre. Pourtant, et bien que l'administration ait avancé des propositions, les deux parties ne sont pas parvenues à un accord. Loin de là, le dernier conseil des cadres du syndicat général des médecins et pharmaciens hospitalo-universitaires a lancé un mot d'ordre de grève des soins non urgents dans toutes les structures hospitalo-universitaires pour la journée du mercredi 20 juin 2007 avec port de brassard rouge à partir du 18 juin 2007. Rappelons qu'un premier mot d'ordre de grève a, déjà, été lancé pour le 5 juillet 2006 mais il a été, ensuite, annulé pour permettre aux négociations de débloquer la situation. « Le Temps » a contacté les deux parties pour explorer leurs points de vue respectifs et rapporter leurs argumentaires. Interviews :

Naceur Masrouki, attaché de cabinet du ministre de la Santé : « le ministère a proposé des améliorations consistantes des indemnités. Celle du résidanat va tripler.»

Le Temps : le syndicat vous reproche de manquer à vos engagements consignés par écrit depuis juillet 2006.
Naceur Masrouki : - C'est déjà un signal de souplesse de la part de l'administration qu'elle négocie des revendications qui ont des répercussions financières. L'accord passé entre le gouvernement et l'UGTT stipule clairement que toute réclamation à conséquence financière est reportée au prochain round des négociations sociales. Seulement, et en signe d'estime à ce corps de métiers, le ministère a accepté de négocier à la hausse quelques indemnités qu'ils perçoivent pour les concours de résidanat, de professorat, de MCA/AHU et des examens de fin de spécialité. Cette révision ne doit pas sortir toutefois du cadre général d'indemnisation dans la fonction publique dont ils font partie. Nous avons, par contre, refusé de débattre de la prime d'encadrement et de recherche qui est un élément intégral de leur salaire.

. Quels sont les points qui sont encore en suspens ?
- Il y a deux catégories de revendications dans les doléances des hospitalo-universitaires : les indemnités et les conditions de travail. Pour ce qui est du premier volet, le ministère a proposé des améliorations consistantes allant jusqu'à tripler l'indemnité de jury pour le résidanat qui passe de 250D (300D) à 750D (900D). L'indemnité pour le concours de professorat passera à 375D (500D) alors que celle de MCA/AHU/spécialités passera à 225D (300 D). Pour ce qui est de l'hébergement, le ministère ne peut pas déroger aux règles appliquées dans la fonction publique, il leur a toutefois offert d'intervenir pour leur assurer une convention avec des prix préférentiels. Quant à la problématique de la garde, il faut mentionner qu'elle intéresse aussi le syndicat des médecins et les deux syndicats ne partagent pas le même avis. De toutes les façons, la priorité du ministère, c'est d'assurer une meilleure prise en charge des malades pendant ces gardes. La présence d'un Senior ne saurait qu'apporter un plus qualitatif au service et réaliser des soins concrets. Toutefois, cette proposition d'associer ce Senior notamment, lors du pic de 18h à 24h, reste tributaire de la disponibilité et de la possibilité. Toutefois, il faut commencer par définir les aspects organisationnels et s'entendre sur l'horaire à partir duquel on parle de garde. Les médecins de la santé publique parlent de 18h alors les hospitalo-universitaires proposent 14h. D'autre part, proposer que le montant de l'indemnité journalière passe de 60D à 280D relève de l'exagération. Le ministère de la santé alloue annuellement 10 milliards à l'indemnité de garde dont 40% vont aux hospitalo-universitaires. Pourtant, il existe seulement 20 structures CHU sur les 181 établissements de santé qui assurent des gardes.

. Et pour l'amélioration des conditions de travail ?
- Là, la priorité vise des progrès dans les conditions de prise en charge des malades à travers la mise à niveau sans oublier l'amélioration des conditions de travail des hospitalo-universitaires dans leurs bureaux. Le ministère est conscient que 16%, parmi eux, sont deux par bureau alors que 4 % y sont à trois. Les aménagements en cours et ultérieurs tiennent en considération cet état de fait et essaient d'y mettre fin dans la mesure du possible. Pour ce qui est de la mise à niveau, le ministère conçoit qu'elle doit se faire à travers une stratégie basée sur la rationalisation de la gestion des ressources disponibles humaines et matérielles car, la mise à niveau se passe, d'abord, dans les esprits. Cette rationalisation s'accompagne du renforcement des structures existantes à travers l'introduction de nouvelles technologies et l'acquisition d'un nouveau matériel à chaque fois que c'est nécessaire et possible. D'ailleurs, M. Mustapha Jelassi va préciser la liste des équipements qu'on ne cesse d'acquérir dans le cadre de cette stratégie qui essaie de mettre en considération le fait que « le rôle référentiel du secteur public de la santé doit rester la règle ». (Voir tableau « la mise à niveau par les chiffres »).

. Et le mot de la fin.
- Le ministère insiste sur le fait que l'objectif de toute la Tunisie (citoyens, corps de métiers et administration) est l'amélioration des conditions d'accès à une bonne médecine pour tous les citoyens. Ceci n'empêche qu'on peut s'intéresser à l'amélioration des conditions matérielles des ressources humaines qui veillent à ce projet mais, ceci n'est possible que dans le respect du cadre général de la législation existante et des accords passés. Le ministère a fait de gros efforts pour parvenir aux dernières propositions et il espère que le langage de la raison l'emporte. La porte du dialogue est toujours grande ouverte.


Dr Khélil Ezzaouia, SG du Syndicat Général des médecins et pharmaciens hospitalo-universitaires : « Nous avons trop patienté. Nous défendons le standing de l'hôpital public universitaire.»

Le Temps : L'administration vous reproche des revendications excessives telles que la multiplication par 5 des indemnités pour le concours de résidanat et de garde.
Dr Khélil Ezzaouia : Pour comprendre nos revendications, il ne faut pas les faire sortir du cadre dans lequel elles ont été posées. Ces indemnités n'ont pas été révisées depuis plus d'une décennie et elles sont liées à des fonctions qui méritent une certaine considération telles que les concours de professorat, de MCA/AHU, de fin de spécialité ou de résidanat. Le corps des hospitalo-universitaires est fier d'assumer ces tâches mais, il réclame justice en demandant de revaloriser ces indemnités. La correction du résidanat n'a même pas évolué autant que le baccalauréat ! Nous ne faisons nullement de la surenchère, nous sommes conscients de notre appartenance à la fonction publique et nous sommes fiers de l'être. Demander une enveloppe de 360.000 dinars pour près de 1400 médecins et pharmaciens hospitalo-universitaires est loin d'être un excès. Faites les ratios vous-mêmes et vous allez comprendre.

. Et pour ce qui est de la prime de garde et des frais d'hébergement?
- Il faut comprendre toutes nos revendications dans l'approche de mise à niveau globale que nous préconisons. Actuellement, les CHU ne travaillent pas les après-midi parce que les plateaux techniques ne sont opérationnels que pour les urgences. Il n'y a même pas d'ouvriers, ni de personnel para-médical en nombre suffisant qui répond aux critères en la matière. Il n'y a donc pas de conditions matérielles pour instaurer un poste de travail aux Seniors durant l'après-midi. C'est un coût supplémentaire pour le budget de l'Etat qu'on peut éviter. C'est pour cette raison qu'on a refusé la proposition. Par contre, la garde d'un Senior améliore la qualité des prestations fournies. Elle évite même beaucoup d'explorations supplémentaires et permet de réaliser des soins concrets. Notre optique cadre avec l'essence même de la mise à niveau. Quant à la question des frais d'hébergement, j'aurais aimé que le ministère la résolve sans tapage. Il est quand même légitime qu'un hospitalo-universitaire qui termine un jury à 10h, voire 11h, du soir prétende à un repos dans la sérénité. C'est légitime qu'il préfère être « chez lui » que d'aller chez un ami ou un parent avec les obligations afférentes de courtoisie. Notre corps est généralement composé d'un âge supérieur à 45 ans. Il mérite un peu d'égard. Et ce ne sont sûrement pas des allégations comparatives qui peuvent empêcher l'administration de trouver une solution.

. Dans quel cadre vous placez toutes vos revendications ?
- Si nous avons insisté à rappeler que la question de l'APC entre dans le principe de base de l'égalité de tous devant la loi, c'est pour dire qu'elle ne constitue nullement pour la majorité d'entre nous une réponse à la dégradation de notre pouvoir d'achat. D'ailleurs, elle concerne, en tout et pour tout, que moins de 200 dossiers. Nous avons opté en notre âme et conscience pour l'hôpital public universitaire et nous défendons à travers nos revendications le standing de cet hôpital. C'est la mise à niveau qui est l'objectif recherché. D'ailleurs, c'est l'attente indéterminée qui nous a poussé à lancer le mot d'ordre de la grève. Nous cherchons à défendre le standing de l'hôpital public universitaire.

. Vous êtes pourtant partie prenante dans la commission de mise à niveau.
- C'est vrai, seulement, la commission de mise à niveau du secteur public a certes fait quelques réunions depuis juin et juillet 2006, mais elle marque le pas. Nous sommes encore bien loin de la définition des normes minimales de fonctionnement des structures de soins et encore plus loin de l'application de ces normes. Même les conditions de travail, n'ont pas bougé d'un iota - à quelques exceptions près-. Les bonnes intentions affichées après la vague de visites sur le terrain n'ont eu aucune suite concrète. Ce n'est pas ainsi que le secteur public de la santé peut rester la référence.

La mise à niveau par les chiffres :
- Chaque hôpital régional dispose de 15 spécialités et possède un scanner (Kairouan, Béja et Zaghouan auront le leur en juillet 2007).
- 50 millions de dinars pour la prévention (vaccins, médecine scolaire et universitaire, etc..
.- 131 millions de dinars pour les nouveaux équipements médicaux (+ 25 millions de dinars financés par la CNAM et 11 milliards de dinars - don italien-) durant 2005, 2006, 2007.
- 4 IRM (3x 1 Tesla et 1 fonctionnel 3 Tesla).
- 1 scanner 64 barrettes (Rabta) .
- 6 scanners 16 barrettes ( Salah Azaïez, Ariana, Sahloul-Sousse, Habib Bourguiba-Sfax, Charles Nicole, traumatisme-Ben Arous).
- 2 scanners 6 barrettes (Kairouan, Kassab) .
- 3 salles vasculaires (Kassab, Sfax, Sousse).
- 3 accélérateurs linéaires (Kassab, Sousse, Sfax).
- 5 salles de cathétérisme (Rabta, Farhat Hached-Sousse, Sfax, Menzel Bourguiba, Ariana).
- 4 écho-cardios.
- 7 échographes polyvalents.
- 5 lithotripteurs (urologie).
- 11 mamographes.
- 10 tables télécommandées numérisées.
- 10 tables télécommandées conventionnelles.


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