Le Temps-Agences- Le roi des Belges Albert II a lancé hier dans son traditionnel discours de Noël retransmis à la télévision un appel solennel au compromis entre Flamands et francophone pour mettre fin à la plus longue crise politique du royaume. "Il me semble qu'au sein de notre propre pays, nous avons quelque peu oublié ces dernières années l'art du compromis", regrette le chef de l'Etat, soulignant que les Belges viennent pourtant de prouver au cours des six derniers mois l'étendue de leurs "talents" pour "rapprocher les points de vue" lors de leur présidence de l'UE. "D'où ma préoccupation et ma ferme volonté de lancer un appel à tous nos responsables et à tous les citoyens", a expliqué le souverain belge, en adressant ses voeux pour les fêtes de Noël et de Nouvel an. "Cet appel, je vous le lance solennellement à tous (...). Nous devons avoir le courage d'être des artisans de la paix", dit également le roi, qui joue traditionnellement un rôle d'intermédiaire entre les partis dans les moments de crise politique. La Belgique a égalé hier le record de la crise politique la plus longue depuis son indépendance en 1830 et aucun nouveau gouvernement n'est en vue avant au mieux plusieurs semaines. Les partis francophones ont accepté le principe d'accorder plus de pouvoirs aux régions réclamé par la Flandre (nord, néerlandophone), mais de grandes divergences persistent sur les modalités de cette autonomie accrue, notamment dans ses aspects fiscaux. "Après plus de 6 mois de négociations, tous les éléments se trouvent sur la table pour réaliser une réforme profonde de l'Etat", estime Albert II, qui souligne qu'il y aura un "important transfert de compétences" vers les régions mais qu'il faudra aussi "assurer le financement dans la durée de l'Etat fédéral".