Quelques heures avant son départ, l'ancien président avait ordonné la libération du net. On y a cru d'autant qu'après son départ, les internautes sont aujourd'hui sûrs d'entamer l'ère de la liberté. Une semaine après, le doute se réinstalle…. Ammar serait-il encore parmi nous ? C'est la question que se posent aujourd'hui des centaines d'internautes. Même si la fameuse phrase « 404 not found » n'est plus, d'autres problèmes techniques ayant survenu sur le net, notamment facebook, donne à penser que le net est encore censuré. Des vidéos refusent de démarrer, d'autres dont la durée est de quelques minutes, voire d'un quart d'heure, s'achèvent en deux secondes après leur ouverture et on vous demande de recommencer. Des gens se plaignent que leurs profils aient été piratés et d'autres qu'ils ne retrouvent plus certaines de leurs publications. Parfois la page que vous voulez ouvrir est bloquée. Les internautes exigent des explications logiques à ce genre de problème, qui leur semble bel et bien des nouvelles techniques de censure. Et au gré de pareils doutes, les facebookers continuent à s'exprimer via leur réseau social. Une page a par ailleurs été créée s'intitulant « Pour que l'on n'oublie pas ». Postant les photos des martyrs, cette page est dédiée à ceux qui se sont sacrifiés pour faire chuter l'ancien régime. Mais elle continue à travers leur mémoire le chemin qu'ils ont entamé, en diffusant les dernières informations. Une autre page de fans est intitulée quant à elle « un vendeur ambulant fait chuter un président ». Elle relate les évènements survenus lors des confrontations entre la police et les manifestants et continue également à diffuser les dernières informations et revendications du peuple. Elle contient à elle seule 68.289 fans. Vidéo compromettante Les internautes se partagent également une vidéo à priori compromettante, intitulée « regardez ce que fait le délégué de Boumhel », elle montre deux hommes en train de brûler un tas de documents dans le jardin d'un bâtiment officiel qui, selon les internautes serait celui de la délégation de la cité. Une autre personne se fait par contre féliciter sur le réseau social ; Salem, le frère de Mohamed Bouazizi. Il aurait reçu deux propositions d'achat de la charrue de son frère. L'une lui a été faite par un Saoudien qui a voulu acheter la charrue contre la somme de 20.000 dollars et l'autre par un Yéménite qui lui aurait proposé 10.000 euros. Le frère a refusé les offres et a annoncé, non sans impatience que la charrue de son frère n'est pas à vendre. L'article de France 24 ayant relaté les faits, fait le tour de la toile. Polémique Un groupe de filles voilées a partagé une vidéo diffusant ainsi leur liberté de porter le voile. Tout en assurant respecter la liberté des autres à s'habiller comme elles veulent et respecter ceux qui se revendiquent athées, elles réclament le même droit au respect et à la liberté. Elles ne veulent pas politiser l'affaire disent-elles, mais seulement pouvoir participer à la construction de la société civile en cessant d'avoir peur d'être traquées pour avoir porté le voile. Elles réclament également l'ouverture des mosquées et la sécurité pour ceux qui choisissent d'y faire la prière. Cette vidéo a suscité plusieurs réactions. Certains respectent ce droit et appuient les revendications de cette partie de la société tunisienne et d'autres s'imaginent déjà des attentats un peu partout dans le pays et crient haut et fort leur refus de cette « frange, pourtant tunisienne… »