Canal 7, appelée, désormais, « la Nationale », se pare de ses plus beaux atours, se démaquille et se remaquille de nouveau, fait apparemment sa mise à niveau, se remet à la page pour être forcément à la mode et semble sortir de la torpeur dans laquelle elle était plongée durant quatre ou cinq décades, si la mémoire ne me fait pas défaut. Vieillotte qu'elle était – elle s'échine à retrouver un second souffle et une seconde jeunesse afin de conquérir d'éventuels chevaliers servants. D'où quelques éminentes matières grises reprennent à leur tour des couleurs et viennent au chevet de la Belle au bois dormant, grâce à cette magnifique Révolution du Jasmin, bien que le jasmin attend le printemps pour éclore à sa splendeur. Quant au pays, une lente remontée s'amorce, mais les produits de première nécessité daignent encore à être plus cléments alors que quelques indications annoncent que nous sommes en face d'une situation impromptue mais décisive pour notre devenir. Dans le discours qu'on est en train de tenir, il y a bien évidemment une part d'optimisme. Mais je pense que l'on tâtonne encore. Certes, il y a des diagnostics et de beaux commentaires quand on affirme que le pire est derrière nous et que l'on voit le bout du tunnel et que graduellement cette euphorie s'estompera. Je les crois, mais ça mettra quand même autant de temps, à nous quitter qu'il lui a fallu pour apparaître et nous surprendre par son ampleur. Puisque nous y sommes c'est le moment de chercher à comprendre comment nous sommes-nous englués dans ce pétrin, sans que personne n'ose tirer l'alarme à temps ? Malheureusement, je constate que la même imprudence persiste et demeure en nous-mêmes. Nous nous rejetons mutuellement la balle les uns les autres. A entendre des gens bien connus sur la scène médiatique reprocher à certains de leurs confrères, « tel titre sur tel journal » d'où la tendance au dénigrement. Cela prouve qu'on n'est pas prêt de sortir de l'auberge. Cessons, donc, cette cacophonie verbale et consacrons-nous à l'essentiel et au plus important pour remédier à cette situation et remettre les choses à leur place. Cela nous évitera de rallumer des étincelles provoquant de grands incendies, risquant de devenir par la suite, abondants. Evitons les procès d'intention, l'heure est à la réconciliation.