Une nouvelle année qui s'en va, et une autre fera, dans 48 heures, ses premiers pas. Une année qui est passée comme une fusée, ravageant le monde avec une violence démesurée, remettant en cause toutes les vérités qu'on croyait vérifiées et incontestées. Une année où guerres, famines, épidémies et crises étaient au menu à volonté, rendant, même les grandes puissances, d'une insolente fragilité, avec tous les systèmes quasiment grippés, sinon bloqués. Les analystes (faut-il, encore, les croire?) prédisent une année 2009 bien sombre et les géants de la planète tremblent de tous leurs membres. Certes on peut toujours rêver d'un monde meilleur, mais le rêve n'a plus de place avec cette cascade de malheurs, le monde entier versant dans la torpeur et nageant dans la peur. Et nous Tunisiens, dans cet immense pétrin? On dit que nous sommes "bien", que toutes les tempêtes ne nous font rien, et que l'optimisme est quasi-certain. Et comme nous sommes des gens bien sages, on veut bien saisir ce beau message et on croira, volontiers, qu'il restera agréable notre paysage. C'est un vœu? Oui, comme tous les vœux. On dit qu'ils sont, généralement, pieux. En attendant, nous demeurons heureux. Mais pas imbéciles, Messieurs...