Ahmed Néjib Chebbi, ministre du Développement Régional et Local a indiqué, lors d'un débat télévisé, que l'état d'urgence dans l'intérieur de la Tunisie nécessite une intervention de taille : une enveloppe de 500 millions de dinars a été mobilisée en conséquence. Cette enveloppe est sous la forme de crédits urgents et immédiats dans le but d'assister et d'accompagner les citoyens des gouvernorats et régions les plus prioritaires à l'instar de Kasserine, Sidi Bouzid et Gafsa. Foyers de la Révolution tunisienne, ces bastions de la Révolution ont été les plus touchés par le fléau de l'injustice sociale ainsi que par le déséquilibre du développement régional. Selon Ahmed Néjib Chebbi, les premiers bénéficiaires de ces crédits seront les familles des victimes, martyrs ou blessés, de la Révolution tunisienne, il s'agit d'une des modalités de versement pour dédommagement en soulignant qu'il porte un titre indicatif jusqu'à ce que l'ampleur des dégâts et la nature des réparations soient établies. Le Conseil ministériel, présidé par M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, tenu lundi dernier a fait lieu de cadre de décision de cette batterie de crédits au profit des régions de l'intérieur, et qui incluent les commerçants et les petits artisans ayant été victimes de dégâts et de pertes au cours des dernières semaines et qui les ont poussés à suspendre leur activité. En outre, les agriculteurs lésés par les perturbations climatiques profiteront également de ces crédits. Par ailleurs, M. Chebbi a souligné que cette enveloppe de crédits sera, de même dédiée à la création de chantiers de travaux d'intérêt public au profit des personnes au chômage. Ces mesures sont comme l'a précisé le ministre, urgentes et sont prises dans l'immédiat en attendant de procéder à l'identification des ressources d'investissement indispensables à la création de projets de développement. Sur le volet non moins délicat des diplômés du supérieur chômeurs, en l'occurrence ceux depuis qui sont en situation de chômage chronique, Ahmed Néjib Chebbi a indiqué qu'il a été décidé la création d'opportunités de travail volontaire à mi-temps dont la rémunération sera de l'ordre de 150 dinars par mois dans l'attente d'un travail permanent avec de meilleures conditions pécuniaires, évidemment. Lassée des promesses non tenues, longtemps faites par l'ancien régime, la population visée par ces mesures est rassurée par le ministre qui insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de promesses en l'air, mais de mesures d'aide immédiates. Ces dernières seront appliquées avec des modalités de gestion et de distribution décidées, par les citoyens et ce, par le biais des organisations et structures civiles. Ces procédures sont confortées par la dissolution des conseils régionaux de développement, source des inégalités et injustices sociales, et leur reconstitution dans une nouvelle configuration qui comprendra, hormis l'administration, les différentes compositions de la société civile, situées en la première ligne tout comme la commission de soutien des familles de Sidi Bouzid. S'ajoute à toutes ces décisions, celle concernant le mouvement dans le corps des gouverneurs qui sera opéré prochainement afin de choisir des compétences ayant trait au domaine du développement régional, compétences qui seront le mieux à même de diriger les régions de l'intérieur.