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Les juifs tunisiens, citoyens protégés
Mémoire collective - Mai 1943
Publié dans Le Temps le 03 - 06 - 2007

L'installation des juifs tunisiens au 10e siècle à la capitale était due selon une légende confirmée par de nombreux historiographes, au grand marabout et dignitaire religieux Sidi Mehrez Ibn Khalaf, qui eut le titre de patron de la médina (Soltane El Mdina).
En effet, les juifs astreints à rester hors de l'enceinte de la ville, lui demandèrent d'intervenir auprès du souverain. Combien êtes-vous ? leur demanda Sidi Mehrez.
"Hara" répondirent-ils, pour dire qu'ils n'étaient pas bien nombreux. Ce mot qui veut dire un quarteron, est souvent employé dans le sens figuré.
Sidi Mehrez jeta son bâton à terre et le plus loin possible en leur disant : Là où tombera mon bâton vous définirez les limites de votre Hara".
Ce fut ainsi qu'était né au 10e siècle le quartier juif de la Hara qui se trouvait non loin de ce marabout qui faisait autorité à l'époque.
Quant aux livournais, ce sont les Italiens originaires de Livourne qui se sont installés El Grana (Gournis - Livournais).
Le statut des juifs tunisiens connut une amélioration considérable sous Mohamed Bey, auprès duquel le Caïd des juifs, Nessim Chamama put obtenir l'abolition de certaines contraintes auxquelles ceux-ci étaient soumis.
L'incident du juif Baïtou SFEZ qui fut condamné à mort et exécuté pour avoir au cours d'une dispute, avec un musulman, insulte la religion de la mère de celui-ci, suscita l'indignation des consuls français et anglais qui en référèrent à leurs Etats. Ce qui incita Mohamed Bey à édicter Ahd El Amane, sorte de constitution qui énonçait dans son préambule les principes de la non discrimination entre les citoyens tunisiens quelles que fussent leurs origines.
Les juifs tunisiens allaient pouvoir s'installer librement en exerçant leurs activités en toute quiétude.
A l'avènement du colonialisme, certains hommes d'affaires français étaient même gênés et inquiets de la place confortable qu'occupaient les juifs sur le plan économique et surtout de cette entente qui existait entre commerçants juifs et musulmans.
Durant la seconde guerre mondiale la Tunisie en avait écopé, pour avoir été à un moment donné un champ de bataille pour les belligerants que furent à l'époque les alliés et les pays de l'axe. C'était une guerre dans laquelle la Tunisie n'était pas pourtant partie prenante, mais elle était sous "protectorat" français et c'était pour cette raison qu'elle avait subi de graves préjudices.
Les Allemands qui à cette époque occupèrent la Tunisie n'avaient pas hésité à faire subir des exactions aux juifs tunisiens, dont certains étaient déportés ou affectés à des camps de travail obligatoire et ce dès novembre 1942.
Toutefois la plupart des juifs tunisiens avaient trouvé aide, soutien et protection de la part de leur compatriotes musulmans.
Les soldats allemands faisaient souvent des rondes, aussi bien dans les quartiers où habitaient les juifs que partout ailleurs, à travers la capitale et les villes et villages éloignés de la Tunisie.
Parmi ceux qui avaient vécu cette situation, racontaient ultérieurement que les commerçants de la Hafsia se sentaient en sécurité par la présence des commerçants musulmans de la médina qui les assuraient de leur soutien.
On racontait que pour cacher les juifs qui étaient persécutés et recherchés par les soldats nazis, des musulmans utilisaient des planques de fortunes telles que les grosses jarres servant à emmagasiner les semoules et les différentes épices et denrées alimentaires.
A la Marsa où se trouvait le palais de Moncef Bey (l'actuel Dar Assaâda), palais qui appartenait à sa mère la princesse Kmar Bey, il y avait non loin de là, à coté de Dar Ettaj, quartier de la garde du Bey, une forte concentration de juifs habitant dans des oukalas ou pour les plus nantis des immeubles.
Il y avait là aussi le souk de la Marsa où se trouvaient plusieurs commerçants juifs.
Dans un de ses discours Moncef Bey avait déclaré qu'il n'y avait aucune différence ni ségrégation à faire entre juifs et musulmans.
A Sfax lorsque les juifs furent obligés de porter l'étoile jaune par le décret de Vichy, Moncef Bey fit pression sur le Résident Général afin que ledit décret fut outrepassé afin que les juifs cessent de porter ce signe distinctif ô combien humiliant.
A ce titre Moncef Bey se prévalait du Pacte Fondamental où Ahd El Amen, qui bien qu'il restât lettre morte sous ses prédécesseurs, il n'avait pas été pour autant amendé ou abrogé.
D'ailleurs, la fameuse convention de mai 1881, n'avait fait aucune allusion en ce sens, à Ahd El Amen, qui tient lien de constitution et dont il est énoncé à l'art :
"Aucune mesure de coercition les forçant à changer leur foi, ne sera imposée à nos sujets juifs et ils ne seront pas gênés dans l'observation libre de leurs rites religieux".
Ce qui était une preuve tangible que l'accusation fallacieuse qui lui fut faite par les autorités françaises d'avoir collaboré avec les Allemands, n'était qu'un prétexte pour déposer un souverain qui dénonçait haut et fût l'atteinte flagrante à la souveranieté du pays, fût ce aux prix de son trône et de sa vie.


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