(TAP)- Interpellée par "l'immense mouvement populaire tunisien à la fois inattendu et en gestation depuis longtemps et qui a engagé le pays dans un vaste débat démocratique", l'équipe des chercheurs de l'Institut de recherche sur le Maghreb Contemporain (IRMC-Tunis) souligne dans un communiqué diffusé sur le site de l'Institut, que "cette onde de choc devrait avoir un impact fort sur l'autonomie professionnelle de la recherche, sur la transmission et la diffusion des savoirs ainsi que sur les dynamiques d'évolution des institutions d'enseignement universitaire et de recherche scientifique". Créé à Tunis en 1992 en vue de contribuer au développement de la recherche en sciences humaines et sociales sur le Maghreb, l'IRMC de Tunis, l'un des 27 Instituts français de recherche à l'étranger a prévu de "placer ces événements au cœur de ses prochaines actions scientifiques au Maghreb et initier des débats et actions (séminaires, écriture d'articles, publication d'ouvrages) sur les thématiques du changement social et politique, de la communication numérique, de la contribution des sciences sociales à l'analyse des crises et de l'écriture de l'histoire". Censure levée sur les sites des éditions et des travaux récents "pour comprendre la situation en Tunisie" en ligne Concrètement, lit-on encore dans l'éditorial de la lettre de l'IRMC "c'est d'abord une censure (voire une autocensure) qui va disparaître sur les sites des éditions puis dans les commandes de la Bibliothèque ainsi que lors des surveillances exercées sur les conférences et activités scientifiques". Dans cet esprit, les internautes pourront désormais consulter sur le site de l'IRMC la bibliographie des travaux récents pour comprendre la situation en Tunisie. Parmi les ouvrages déjà en ligne, citons à titre d'exemple "la Tunisie entre la révolte du bassin minier de Gafsa et l'échéance électorale de 2009" (mis en ligne le 18 janvier 2011) signé des deux auteurs Larbi Chouikha (politologue IPSI) et Eric Gaube (Chercheur et politologue français). Le bulletin trimestriel de l'IRMC consacre un Dossier Spécial à la Tunisie Par ailleurs, un groupe de réflexion est en cours de constitution sur "la révolution numérique en Tunisie". Dans son bulletin trimestriel janvier-Mars 2011, l'IRMC informe par ailleurs qu'un séminaire sera organisé sur le thème de "La révolution tunisienne : dénonciation, célébration, reconstruction avec des témoignages et questions aux sciences sociales". Dans un dossier "Spécial Tunisie" de 11 pages, l'équipe de l'Institut a rassemblé des témoignages "à chaud" sur les événements prouvant "la richesse et la densité de cette belle libération de la parole que vit actuellement la société tunisienne" écrit Pierre-Noel Denieuil, directeur de l'IRMC dans l'édito. Urbanistes, sociologues, historiens, universitaires, juristes, géographes, économistes etc, livrent leurs témoignages sur les trente jours qui ont changé la Tunisie, leurs lectures de la force de l'insoumission, leurs analyses "pour un renouveau politique du lien social", leurs réflexions au sujet de la révolte du peuple à l'heure des TIC et leurs visions de l'au delà de la douleur, et pour que d'autres Bouazizi soient épargnés, par miracle de la liberté, et pour asseoir un véritable système démocratique.