En réaction aux articles parus début février dans divers journaux de la presse nationale et concernant le problème des pharmaciens, il est à signaler que les pharmaciens de la santé publique sont choqués par les propos et le style de ces articles mettant en cause la non disponibilité des médicaments due à l'absence de pharmaciens. «Nous, les pharmaciens de la santé publique insistons sur le fait qu'aucun pharmacien hospitalier (y compris le personnel des services de pharmacie) n'a failli à son devoir ni avant, ni pendant, ni après la révolution qui nous est chère et que nous saluons avec fierté et ceci malgré des conditions de travail très difficiles pour un grand nombre d'entre nous. En effet, les malades externes et hospitalisés, n'ont à aucun moment manqué de médicaments ou de conseils et de soutien pharmaceutique au cours des derniers événements. D'autre part, afin de remédier au problème du chômage des pharmaciens, il serait plus judicieux de se pencher sur tous les centres qui touchent à la santé humaine ou animale, sans exception, pour le recrutement de pharmaciens à savoir : les cliniques, les centres de dialyse, certaines administrations étatiques ou semi-étatiques, les industries pharmaceutiques, la parapharmacie, la cosmétique et certains domaines de l'agroalimentaire. Il faudrait aussi recruter davantage de pharmaciens dans la fonction publique surtout les hôpitaux et les groupements de santé de base qui en manquent cruellement. Il serait opportun d'engager des pharmaciens en fonction des activités spécifiques (les diverses spécialités) et des capacités budgétaires de chaque structure sanitaire. Par exemple, pour les hôpitaux universitaires, un ou plusieurs pharmaciens pour chaque secteur à savoir : la pharmacie interne, la pharmacie externe, les dispositifs médicaux répartis aussi en fonction du nombre de lits et/ou du nombre de consultants par hôpital. En signalant par ailleurs que certains hôpitaux et centres de santé de base à l'intérieur du pays sont dépourvus de pharmaciens. Concernant la liste d'attente, il est à signaler que l'unicité du diplôme étant un droit acquis, nous revendiquons, pour tous les pharmaciens, le droit d'être inscrit sur la liste d'attente en vue d'ouvrir un jour une officine (pharmacie privée) qui pour certains représente la réalisation d'un rêve de toute une vie. D'autant plus, que tout pharmacien (hospitalier, fonctionnaire ou salarié que ça soit dans le public ou le privé) appelé à ouvrir une officine libère automatiquement un poste pour un confrère sans emploi. Néanmoins, il demeure important d'actualiser ces listes d'attente en vérifiant bien que tous les pharmaciens salariés (exerçant dans le secteur de la santé publique ou privé) ne sont inscrits que sur une seule liste et donnant ainsi le droit légitime aux vrais pharmaciens sans activités de s'inscrire sur trois listes d'attente. Il est à signaler que le chiffre de 2000 chômeurs avancé par certains journaux est à vérifier et semble exagéré puisqu'actuellement les pharmacies d'officine qui sont tenues de par la loi de recruter un pharmacien assistant à partir d'un certain chiffre d'affaires (décret n°2007-2110 du 14 août 2007), n'arrivent pas à trouver de candidats. A ce titre, au moins 400 postes de pharmaciens assistants sont à pourvoir ; ce qui pousse à se demander où sont les pharmaciens chômeurs ? Le ministère de la santé publique en collaboration avec la CNSS et la CNRPS pourrait vérifier la non affiliation de ces pharmaciens pour confirmer le statut de chômeurs. Il faut aussi réformer la loi électorale du Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens (CNOP), qui est majoritairement représentée par des pharmaciens officinaux, nous proposons de changer la représentativité au niveau des élections à savoir, un représentant pour les pharmaciens salariés du privé (délégués médicaux, cliniques, industries, officines) et au moins deux représentants de la pharmacie hospitalière. Pourquoi ne pas créer des collèges pharmaceutiques au niveau du CNOP représentant chaque corporation qui seront tenus de réfléchir à l'amélioration et la mise à niveau du secteur concerné.» Les pharmaciens de la santé publique de Tunisie