90 postes disponibles pour les pharmaciens assistants. 20 autres dans les laboratoires d'industrie pharmaceutique Classée parmi les métiers de libre pratique les plus nobles, l'activité de pharmacien continue d'attirer les jeunes qui rêvent surtout de lancer leur propre officine. Plus de trois mille pharmaciens ont eu leurs diplômes de la faculté de pharmacie à Monastir depuis sa création sans compter les autres étudiants qui ont été formés en Europe. En fait le secteur charme plusieurs jeunes qui malheureusement, ont du mal à concrétiser leur rêve à cause des procédures appliquées dans le domaine à savoir. Pour ouvrir sa propre officine, il faut s'inscrire sur la liste d'attente des pharmaciens. Entre-temps, il est indispensable pour les intéressés de se procurer un autre emploi (délégué médical, pharmacien assistant, préparateur, biologiste…) parce que l'attente risque de s'éterniser et se prolonger même des décennies. Une situation embarrassante pour les diplômés qui choisissent de ne pas déclarer leur activité pour multiplier les chances à ouvrir une officine. En effet, plus de 1800 personnes sont inscrites sur la liste d'attente des pharmaciens. Ce chiffre « officiel » disponible sur le site de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) démontre que certaines demandes datent depuis les années 90 et que la majorité sont sans activité. D'ailleurs, une petite lecture du graphique des inscriptions sur les listes d'attente par fonction démontre que 643 personnes, soit 35 % demeurent sans activité. Les plus chanceux, c'est-à-dire les fonctionnaires qui tiennent toujours à pratiquer ce métier occupent la deuxième position. Au total, 501 fonctionnaires, soit 27 % ne perdent pas espoir et attendent à ce que leurs demandes soient satisfaites. Idem pour les salariés et les assistants qui tous les deux occupent les dernières positions sur la liste d'attente. Des statistiques affichées sur un site officiel mais qui « ne sont pas actualisées », déclare M. Abdelkarim Hamrouni, président du Conseil de l'Ordre des Pharmaciens. 192 officines en deux ans En fait des mesures ont été prises lors des deux dernières années pour embaucher les diplômés en pharmacie dans les officines en tant que pharmaciens assistants et les cliniques privées tout en ouvrant les perspectives de création de pharmacie dans les Imadas. 48 officines de catégorie A ont été créées dans ces localités déclare M. Hamrouni. Le responsable a présenté dans une interview accordée à notre journal dans son édition du 23 mars 2010 le bilan d'activité du conseil en la matière. Il a précisé que 192 officines ont été créées au bout de deux ans, soit 96 pharmacies par an. « Un chiffre jamais atteint » d'après M. Hamrouni. Il a aussi rappelé les mesures prises pour embaucher ces diplômés dans les officines sous titre d'assistant dans la pharmacie, d'où le recrutement de 170 pharmaciens dans ces postes. Mais 17 jeunes seulement ont pu intégrer les cliniques privées ayant une capacité d'accueil de plus 60 lits. Ces structures sont d'ailleurs obligées d'embaucher des pharmaciens une fois qu'elles atteignent ce seuil. Le président du conseil a déclaré que grosso-modo 478 emplois ont été créés depuis 2008 dont 53 achats d'officines. Cette démarche nécessite un investissement lourd qui se chiffre en milliers de dinars. Très souvent les jeunes diplômés n'ont pas assez de moyens pour se permettre d'investir dans telle activité, c'est ce qui les pousse à s'endetter auprès des banques pour concrétiser leur rêve. Il faut dire par ailleurs que plusieurs professionnels considèrent que les jeunes doivent s'orienter vers d'autres disciplines dans la pharmacie outre que la création d'officine. Partant du fait que le pharmacien maîtrise plusieurs domaines, ils appellent les jeunes diplômés à opter pour les autres spécialités, chimistes, biologistes...Nombreux sont ceux qui considèrent qu'il y a des perspectives dans le domaine et qu'il ne faut pas se limiter seulement à l'officine, d'autant plus que l'effectif des diplômés va en crescendo. « Il y aura toujours des ouvertures mais pas comme avant », toujours d'après M. Hamrouni. Nous allons créer de nouvelles pharmacies tout en préservant l'activité et surtout son image de marque. « Nous ne pouvons les généraliser. Elles ne sont pas des épiceries », réitère-t-il. Ce n'est pas tout, la préservation du statut socio-économique du pharmacien doit rester de mise, d'après plusieurs professionnels. « Cela doit s'effectuer en limitant les ouvertures. Les jeunes diplômés sont appelés ainsi à s'orienter vers d'autres créneaux… Reste il y a toujours des postes d'emploi pour 90 pharmaciens assistants et 20 autres dans des laboratoires d'industrie pharmaceutique. Sana FARHAT -------------------------- Formation des étudiants en pharmacie : « Le nombre d'étudiants dépasse les capacités d'encadrement » « Le nombre d'étudiants formés à la faculté de pharmacie dépasse de loin les capacités d'encadrement à tous les niveaux », c'est ce qu'a annoncé Mme Souad Sfar, Doyenne de la Faculté de Pharmacie à Monastir lors des 1ères journées de l'inter ordre des pharmaciens maghrébins tenues les 6 et 7 février et qui ont été placées sous le thème l'éducation thérapeutique et la formation continue. Un sujet d'actualité qui occupe les professionnels, la formation dans le domaine nécessite d'être mise à jour et de s'adapter aux exigences du métier. Partant de ce fait, la doyenne a également déclaré qu'une nouvelle unité de pharmacie expérimentale sera créée au sein de la faculté pour mieux renforcer les compétences des étudiants avant qu'ils n'intègrent le marché de l'emploi. Cette démarche s'inscrit dans le cadre d'un projet d'appui à la qualité de formation. Les étudiants pourront dorénavant jouer des rôles de simulation c'est ce qui leur permettra de mieux se qualifier en la matière et surtout surmonter les problèmes auxquels ils font face lors des stages de formation. En effet, « le pharmacien a toujours occupé la position du second et non pas le premier », déclarait Mme Sfar tout en précisant que « nos étudiants sont en retrait, et qu'ils ne peuvent pas s'impliquer directement, alors que normalement, ils sont bien formés ». Parlant de pratique de la pharmaco-hospitalier, elle a aussi précisé qu'il y « a des mesures d'accompagnement à prendre et toute une évolution qui doit se faire à ce niveau ». S.F -------------------------- Chiffres actualisés des inscrits sur la liste d'attente des pharmacies. *Fonctionnaires dans le secteur public : 590. *Salariés privés (délégués médicaux, grossistes répartiteurs, biologistes…) : 360. *Pharmaciens inscrits au COP : 445. *Pharmaciens assistants : 170. *Inscrits ayant une activité non reconnue : 650. « Il s'agit en fait des salariés qui travaillent sans avoir déclaré leurs postes et ce pour avoir la possibilité de s'inscrire sur trois listes, c'est-à-dire trois régions. La majorité sont diplômés en 2008-2009.