La divulgation de l'information financière et comptable est l'out-put complexe d'un processus de réponse à des stimulus internes, elle est aussi la résultante d'un arbitrage avantage-coût et des facteurs institutionnels. En fait l'entreprise développe une préférence bidimensionnelle de divulgation : L'attitude ritualiste correspond à l'acceptation des règles et des normes en vigueur, elle implique que le processus de divulgation soit répétitif et routinier. Les procédures sont formalisées, standardisées et bureaucratiques : le rôle du manager est donc passif. Cette attitude ne vise pas dans ce cas un avantage particulier de la politique de divulgation. Au contraire, l'attitude opportuniste correspond à une prédisposition managériale à agir de façon active. Elle résulte aussi de la recherche de tirer un avantage spécifique de la façon de communication et d'interprétation de l'information divulguée. Ces deux attitudes ne sont pas mutuellement exclusives, l'entreprise peut adopter une attitude à la fois opportuniste et ritualiste. La décision de divulgation est fonction de la stratégie de divulgation « disclosure position », des structures internes et externes, la présence d'un auditeur, d'un conseiller et d'autres intermédiaires externes. Il faut noter que les valeurs et les orientations du manager jouent un rôle prépondérant dans ce processus de prise de décision de divulgation. De plus, la décision de financement de l'entreprise affecte le choix de sa stratégie de divulgation suivant les marchés de capitaux où elle émet ses actions (cas des entreprises cotées sur plusieurs bourses) ce choix l'oblige à adopter et respecter les règles de divulgation spécifiques à chaque marché. Toutefois on peut identifier trois catégories de facteurs internes influençant la stratégie de divulgation, il s'agit de la stratégie proprement dite, la réglementation interne et l'histoire de l'entreprise. Cette dernière influence le choix d'une stratégie de communication à deux niveaux : Les traditions de l'entreprise, (habitudes, règles...) qui guident son choix dans la production d'information, et l'apprentissage organisationnel dans la mesure où le manager profite des divulgations antérieures et de leurs conséquences (erreurs, réussite..) pour acquérir une expérience lui permettant d'élaborer des scénarios de divulgation qui guident ses choix futurs. Cependant, la culture est considérée comme une variable qui influence le comportement organisationnel, elle intervient à différents niveaux de la vie organisationnelle puisqu'elle constitue la base du comportement des entrepreneurs. Les choix stratégiques, politiques et structurels du chef d'entreprise sont aussi des choix culturels .En effet, l'acteur agit et décide en fonction de ses valeurs et ses représentations conscientes et inconscientes de la réalité,ce qui permet de conclure que la stratégie de divulgation des entreprises a un arrière fond socioculturel. A ce niveau on peut noter que le courant culturel prend deux orientations différentes, le premier est fonctionnaliste c'est-à-dire que l'organisation a une culture au même titre qu'elle a des structures et des systèmes de gestion. Le deuxième est interprétatif, selon lequel l'organisation est une culture, c'est-à-dire que la culture est une métaphore désignant l'état d'esprit collectif, un mode de lecture et de description de l'organisation. Comme déjà signalé, les valeurs et les orientations culturelles des managers agissent sur la décision de divulgation, ces valeurs expliquent l'engagement ou le refus du dirigeant de produire une information fiable. En fait le concept culture peut être appréhender par deux dimensions : l'universalisme et le particularisme. Les caractéristiques d'une culture universaliste sont la loyauté, la compétitivité, les relations entre les parties sont impersonnelles et la reconnaissance des obligations vis à vis de la société. En effet, le dirigeant de culture universaliste est engagé envers sa société, plus sensibilisé aux besoins des utilisateurs en informations fiables pour évaluer avec exactitude la performance de la firme, ainsi qu'au besoin du gouvernement en information correcte pour la formulation de décisions économiques et sociales qui nécessite de telles orientations. Par contre, les dirigeants de culture particulariste négligent leurs obligations vis-à-vis de la société, ne reconnaissent que la seule responsabilité envers leur famille nucléaire, ont tendance, à ignorer les besoins des outsiders, à divulguer des informations moins fiables et se limitent à publier les informations à caractères obligatoires. Il est à conclure que contrairement, aux dirigeants de culture « particulariste » les dirigeants de culture « universaliste » ont tendance à valoriser la fiabilité en divulguant des informations toujours fiables. Les recherches scientifiques dans le domaine ont démontré que l'information divulguée dans les états financiers des pays en voie de développement est relativement moins faible qu'ailleurs. En effet, dans ces pays les marchés de capitaux ne sont pas suffisamment développés et par conséquent, il n'y a pas d'exigence quant à la fiabilité de l'information, donc on peut conclure que les pays en voie de développement sont de culture particulariste alors que les pays développés sont de culture universaliste.
Nouha BEN ROMDHANE Etudiante en Mastère Sciences Comptables