Le président Hammam-Lifois est une personnalité à part et ne laisse personne indifférent par ses interventions et ses prises de position soulevant souvent la controverse et la polémique. D'ailleurs, au lendemain de notre révolution bénie, une fronde terrible se ligua contre l'homme pour le destituer et l'éloigner de la présidence du club. Les choses finirent par se tasser par la suite et Adel Daadaa sur nos colonnes déclara en substance qu'il ne briguerait pas ce poste. Il alla même jusqu'à reconnaître que certaines âmes chagrines virent d'un mauvais œil le rapprochement réussi par Kais Ben Mrad entre lui et Bhar. Maintenant que les choses ont l'air de se tasser et que les esprits surchauffés se sont apaisés, nous avons approché Mongi Bhar pour un large tour d'horizon concernant la situation qui prévaut à Hammam-Lif. Cédons-lui la parole : - Le Temps : Une première question d'actualité et qui turlupine le plus clair des sportifs, pensez-vous que la reprise de la compétition annoncée pour la semaine prochaine est une décision opportune, appropriée par les temps qui courent ? - Mongi Bhar : Absolument pas ! Il est encore trop tôt pour reprendre le chemin des stades. Les conditions sécuritaires ne sont pas encore réunies et assurées. La logistique nécessaire pour pareille reprise n'est pas encore bien en place à tous les niveaux. Pareille décision me parait grandement précipitée, hasardeuse et à l'issue nullement certaine. - Soit, comment se présentent les choses pour vous personnellement depuis cette vague de contestations qui a secoué la banlieue sud appelant à votre départ avec des pétitions circulant en ville dans ce sens ? __Je ne comprends plus rien je vous assure ! Maintenant ils ont changé leur fusil d'épaule avec un virement de 180° dans leur position. Mongi Bhar actuellement est selon ces mêmes « insurgés » l'homme de la situation et ils tiennent mordicus à ce que je termine ma mission à la tête des verts. Il faut dire par les temps qui courent, que retourner la veste est devenu un sport national très prisé et extrêmement en vogue dans tous les domaines par ailleurs depuis le 14 janvier. - On vous reprochait notamment votre appartenance et votre soutien inconditionnels à l'ancien régime et votre mauvaise gestion financière des affaires du club ? - Une très bonne occasion pour éclairer l'opinion publique à ce sujet. Je suis colonel au service des douanes tunisiennes, et de par ma fonction comme tout le monde le sait, il ne m'est pas permis à l'instar de tous mes collègues d'adhérer à un parti politique. Donc je n'ai jamais été un fervent partisan ou encore un affilié à l'ex parti au pouvoir. Toute ma vie j'ai œuvré au sein de mon club de toujours juste pour le sport et rien d'autre. Concernant les dépenses du club, nos registres sont bien mis à jour et ils peuvent être consultés à tout moment par qui de droit. Et même par cette commission ad hoc réclamée par l'une des récentes pétitions ayant circulé en ville. Je n'ai rien à cacher. Et je défie quiconque en mesure d'assurer les liquidités mensuelles et régulières que j'ai toujours drainées à mes caisses. Trêve donc de plaisanteries de très mauvais gout à ce sujet ! - Pourtant, certains assurent que vos employés ne sont pas rémunérés depuis belle lurette ? - Je vous invite à entrer en contact avec les présidents des sections FB, HB, VB ainsi qu'avec tous les staffs et les joueurs des différentes sections. Leurs réponses vous édifieront à coup sûr à ce propos. Le CSHL est pratiquement le seul club qui ne traine pas la moindre dette envers les siens en dépit de ses ressources très limitées. - Les autorités anciennes vous avaient bien interdit de permettre à certaines personnalités sportives de ville de rallier votre bureau directeur ? - Oui, seul Adel Daadaa en a été empêché pour son idéologie, mais depuis le véto a été définitivement levé et à jamais aboli. Le sport ainsi que tous les domaines doivent être à mon sens dépolitisés. La politique devrait se contenter d'avoir lieu uniquement dans les cercles qui lui sont destinés. Elle ne doit donc en aucun interférer dans les domaines qui lui sont « théoriquement » étrangers et qui n'entrent guère dans ses prérogatives. - On peut donc conclure qu'une fois la réconciliation scellée sur initiative de Kais Ben Mrad, votre bureau va être renforcé avec apparition de nouvelles figures, d'un sang frais ? - Seule l'AG est souveraine et c'est à elle seule d'en décider. Sachant que lors de la précédente AG élective cet été, personne ne s'est présenté pour postuler au poste de la présidence. J'ai été mandaté par la masse à l'unanimité pour deux années. On attendra donc les prochaines joutes pour en décider. - Vous vous présenteriez encore une fois à la présidence ? -Je ne puis vous l'affirmer pour l'heure. On verra d'ici là et plusieurs paramètres entreront en jeu dans cette affaire. - L'une des principales décisions arrêtées par les présidents des clubs réunis en conclave après le 14 janvier, a été la constitution d'une amicale pour vous autres présidents. Quels sont la finalité et le but de pareille mesure ? - Défendre les présidents en premier lieu et par ricochet les clubs. Il ne sera plus permis à qui que ce soit de nous marcher sur les pieds, d'empiéter nos plates-bandes sans en payer le prix fort de tels dépassements. Un exemple à citer et qui est d'actualité : personne ne nous a consulté en avançant la date du 5-6 mars pour la reprise de la compétition. C'est une approche unilatérale et notre responsabilité n'est nullement engagée du moment que nous n'avons pas été consultés à ce propos. Pourvu qu'il n'y ait pas de retour de manivelle fâcheux suite à cette mesure. - Le mot de la fin ? - La situation du club est florissante. Nos résultats en attestent grandement du moment que c'est pour la première fois de sa glorieuse histoire que notre équipe clôture la première phase à la cinquième place et postule légitimement à grignoter encore quelques marches dans la hiérarchie pour nous mêler à la lutte pour le podium avec participation aux joutes africaines et/ou interarabes. Rien ne nous manque pour y parvenir et tous mes protégés ne rêvent que de pareille qualification à offrir à nos vaillants sympathisants. Ils me l'ont promis solennellement, et ils y réussiront que l'on en soit persuadé ! Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH