Il y a deux ans, le C.S.M'saken végétait dans une division inférieure (la 5ème exactement). Ittihad Ennadhour (4ème division) se retire de la compétition, le C.S.M le remplace. Depuis la belle épopée des M'sakéniens commença. L'enfant prodige du club, Zoubeïr Beya figure emblématique du football tunisien, joueur international qui a évolué dans les plus beaux temples d'Europe est rentré au bercail, pour prêter main forte aux couleurs de ses premières amours. Le rêve devient réalité. En championnat, les résultats positifs se succèdent. En coupe, la petite cendrillon fait des sensations, élimine tour à tour la J.S.K puis le ST et sort la tête haute en demi-finales face à l'EST à Tunis. Toute la ville est en éballition. Le public, qui désertait les stades, prend goût et afflue en très grand nombre pour soutenir les « Rouge et Vert » dans leur marche triomphale. En fin de parcours, le C.S.M, termine premier de sa poule et accède au palier supérieur la 3ème division. L'espoir grandit, les ambitions se fortifient.
En 3ème division : Un apprentissage dur et une concurrence impitoyable De toutes les divisions, la 3ème est sans doute la plus dure et la plus éprouvante, 16 concurrents sont au départ pour un course impitoyable pour deux « lauriers ». Toutes les régions du pays y sont représentées. Les équipes sont appelées à parcourir la Tunisie en long et en large du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. La lutte pour l'accession en Ligue professionnelle s'annonce âpre. De vieux routiers, le SRS, le S.S.S, l'OCK, le COT sont donnés favoris eu égard à leur expérience et à leurs moyens matériels. L'US.Bousalem, le SAMB, l'ES Fahs, l'ES Métlaoui sont les outsiders. Quant aux néo-promus, le C.S Msaken l'U.S Sbeïtla, l'E.A Mateur font leur premier baptême dans cette division, et jouent logiquement pour assurer leur maintien. La longue compétition (30 matches en aller-retour) a démarré. Les M'sakéniens entament leur apprentissage avec un lourd handicap. Ils doivent jouer toute la phase aller en dehors de leurs bases (soit sur le terrain de Laouinet de Sousse, soit sur le terrain de Kalâa Kébira ou K. Sghira) parce que leur terrain (de rugby) n'a pas été homologué. Comme c'était prévisible, l'équipe a alterné le bon et le moins bon avec deux défaites à domicile face au S.S.S et au SRS (rencontre émaillée d'incidents) et un nul face à l'O.C.K. Sa position au classement oscillait entre la 4ème et la 5ème place. Du côté des fans on y croyait peu. Le coach Mohamed Berriri, par contre, nous disait souvent « Le chemin est encore long, mais je suis persuadé que notre club arrivera à combler son retard et jouera pour l'accession jusqu'au bout ».
Mohamed Berriri l'entraîneur, voit juste : Le CSM accède miraculeusement en Ligue 2 La fin de la saison semble avoir donné raison aux prévisions de l'entraîneur du C.S.M. le coup d'éclat a commencé par la retentissante victoire (3à0) face au SAMB (l'avant-dernière rencontre de la phase aller), leader incontestable de la compétition. Ce jour-là, le CSM a joué pour la première fois sur son terrain fétiche à M'saken. Depuis, l'équipe a retrouvé la joie de jouer. Les joueurs, solidaires et ambitieux, commencent à croire au miracle. Malgré quelques revers (défaite face à Kalâa Sghira, nul à domicile face au C.O.T dans une rencontre très heurtée) le C.S.M a glané de précieux succès, face à l'U.S.B,à l'ESM (un concurrent direct pour l'accession) à l'O.C.K et le C.S Redeyef (en déplacement). Dans cette division, il n'y a pas de match facile, le leader peut tomber face à la lanterne rouge, c'est ce qui donne un charme particulier à la compétition » nous dit Mohamed Berriri. Le C.S.M a profité de cette lutte serrée, de cette indécision totale pour s'accrocher à une infime lueur d'espoir. Les confrontations directes ont à maintes reprises bouleversé la hiérarchie. Le SAMB, vainqueur du C.S.M, a été le premier à savourer la joie de l'accession
Il restait une journée (celle de dimanche 3 juin dernier) trois équipes jouaient pour le second billet : le S.R.S, l'ES. Métlaoui et le CSM. La seule qui avait le destin entre les mains était le S.R.S. quant aux deux autres, les mineurs de Métlaoui et les sahéliens se trouvent dans l'obligation de gagner et d'attendre. Attente envieuse et haletante. A dix minutes de la fin des deux rencontres (E.S.M - SRS et C.S.M- US Sbeïtla) le score était vierge.
Les Sfaxiens étaient en Ligue 2. Rebondissement sensationnel : M'saken marque sur pénalty. Par coïncidence, quelques secondes après, l'E.S Metlaoui mène à la marque. Le stade de M'saken est en délire. Il restait à peine 4 minutes à jouer. Tout y était possible. Le suspense était total, les cœurs battaient la chamade. Au coup de sifflet final des deux rencontres, la délivrance, l'euphorie étaient à M'saken, la consternation à Sfax, le regret à Métlaoui. Le C.S. M'saken est aux anges : une seconde accession historique au bout de deux ans de travail, de labeur, de sacrifices, d'espoirs et de chance
Un staff technique studieux, un comité directeur dévoué et un public enthousiaste Cette accession n'est pas le fruit du hasard. Elle est le fruit de la conjugaison de trois principaux facteurs.
Le staff technique composé de l'entraîneur Mohamed Berriri et de son adjoint Hédi Fareh a mené l'équipe jusqu' à bon port grâce à une préparation minutieuse (le CSM, ayant repris les entraînements le 15 juin 2006, a disputé à l'inter- saison 10 rencontres amicales) et à un recrutement ciblé. Malgré le mauvais départ, le vrai déclic a eu lieu après la victoire, face à Menzel-Bourguiba. La phase retour a été victorieuse (11 victoires, dont 4 acquises en déplacement). La ligne d'attaque a été efficace et percutante (la meilleure avec 46 buts marqués)
- Le bureau directeur, composé essentiellement d'anciens joueurs du club (Slah Chatti, le président, Nabil Rebaï, Salah Gharmoul, Adel Dalmoul, Razgallah Bouneb, Chakib) encadré et assisté des M'sakéniens dévoués et bénévoles, a entouré les loueurs de toute la sollicitude requise malgré des moyens matériels limités.
- En fin, il faut parler du rôle du public. Depuis l'année dernière, l'équipe a retrouvé ses supporters. A domicile ou à l'extérieur, elle est soutenue par des fans fidèles et enthousiastes
Les champions de l'accession Mohamed Manaï, Wissem Rebaï, Hédi Baccar (gardiens de but) Anouar Graïet, Samir Ben Aïcha, Nidhal Magmegui, Môez Ben Mériem, Nabil Ben Slimène, Obeïd Feddaoui, (défenseurs) - Ali Ksouri, Zoubeïr Beya (cap) Heythem Gloulou, Khalil Rabhi, Moh Smaïl, Mounir Mersani, Naïm Bouraoui, Youssef Hamrouni, Smaïl Naïri (demis), Hosni Bouraoui, Walid Hammami, Sabeur Hassoun, Mejdi Rachdi, Makrem Chérif, Adnen Gaïda (attaquants)
Priorités urgentes : Infrastructure et budget L'accession fait déjà partie du passé. L'euphorie est passée. On pense à l'avenir en Ligue professionnelle. La tâche sera certainement plus ardue. Le challenge est passionnant, mais les difficultés sont énormes. Le premier obstacle est inévitable. Il est d'ordre matériel. Le budget actuel tourne autour de 300.000 dinars, montant très insuffisant pour gérer une nouvelle saison à multiples défis. Les joueurs vont passer du statut de semi-professionnels (pour ne pas dire amateurs) à professionnel. Passage qui va engendrer des obligations et des échéances matérielles insurmontables. Les déplacements seront plus longs. D'autres besoins seront créés Un autre obstacle et non des moindres, est à résoudre dans les délais les plus brefs : celui de l'infrastructure. L'actuelle est inadéquate avec le nouveau statut et la nouvelle position de l'équipe. L'ancien stade municipal de la ville doit être gazonné (artificiellement ou naturellement), d'autres aires de jeu doivent être aménagées pour les autres catégories (Espoir en supplément). Le stade de rugby où l'équipe dispute la compétition officielle doit être doté de gradins pour le public visiteur. Sa capacité actuelle d'accueil demeure insuffisante. Du pain sur la planche pour la nouvelle équipe dirigeante du C.S.M. Néanmoins, l'aventure s'annonce à la fois alléchante et périlleuse.