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«Images choquantes»
Ras Jedir- L'envoyée spéciale du ministère des Affaires étrangères italien

Les frontières tuniso-lybiennes, aussi bien au niveau de Dhiba à l'extrême Sud, qu'au niveau de Ras Jedir en particulier, sont sous les feux de la rampe, accaparant ensemble avec les événements sanglants qui secouent la Libye, l'attention du monde entier.
Plus de cent mille ont dû transiter par ce poste frontalier, devenu depuis le 20 février le théâtre d'un exode massif sans précédent de ressortissants étrangers fuyant en détresse ce pays, et d'une grave crise humanitaire qui s'en est suivie conséquemment. Des émissaires spéciaux représentatifs de plusieurs pays impliqués directement ou indirectement dans la crise se succèdent incessamment pour s'enquérir de l'état des lieux ; c'est dans ce contexte que s'inscrit la visite éclaire effectuée mardi 8 mars par Mme Margherita Boniver, qui vient en sa qualité d'Envoyée Spéciale de M. Frattini, ministre des Affaires Etrangères italiennes. Interview :

Vous rentrez de Ras Jedir quelles sont vos impressions en prenant vent de visu de l'état des lieux ?

Le pire est passé par rapport aux images apocalyptiques diffusées dans toutes les télévisions du monde. Plus de cent mille personnes ont été rapatriées et il ne reste que quelques quinze mille Bengalis qui seront eux aussi rapatriés dans les jours qui viennent ; l'Italie consacrera dès demain des avions à cet effet. Les images sont, en toute évidence, choquantes dans ces camps de transit, cependant fort heureusement les problèmes sanitaires sont inexistants. Il m'a été permis de constater la présence de quelques unités hospitalières mobiles, dont celle envoyée par le Maroc qui est pour l'heure sans patients. Au cours de mon bref passage, j'ai pu prendre conscience de l'activisme absolument exceptionnel de la part des Tunisiens. Les représentants des différentes organisations humanitaires que j'ai eu le plaisir de rencontrer hier après-midi à l'hôtel m'ont affirmé que la réponse spontanée donnée par le peuple tunisien était exceptionnellement remarquable, dans un élan impressionnant de générosité et de solidarité.

D'aucuns reprochent au gouvernement italien de ne pas avoir réagi promptement à la crise et de ne pas s'être manifesté plus tôt pour apporter sa contribution ; qu'en dites-vous ?

Non, il n'y a pas eu de retard dans la mesure où les gouvernements tunisien et égyptien n'ont sollicité l'aide humanitaire que le 1er mars, et sitôt après, soit le 2 mars, nous avons dépêché des techniciens pour évaluer la situation. L'Italie est déjà présente depuis quelques jours à travers une « techno structure » ; certes, nous n'avons pas mis sur pied un camp de transit, mais nous avons participé à l'évacuation des Egyptiens et des Maliens, et nous nous emploierons à établir un pont aérien entre Djerba et Dacca pour contribuer à rapatrier les milliers de Bengalais. Il n'y a pas pire que le gigantisme humanitaire, car installer des structures humanitaires pour s'avérer en fin de compte inutiles est un gaspillage contraire au bon sens. Toutefois, si dans les jours à venir le besoin d'aide humanitaire se fait ressentir, l'Italie mobilisera immédiatement sept cents tentes et un énorme matériel.

Compte tenu du rapport privilégié que l'Italie entretient avec la Libye, et eu égard à l'amitié développée liant le président Berlusconi au colonel Khadafi, ne pensez-vous pas qu'une telle situation de crise soit un objet d'embarras pour le gouvernement italien ?

L'Italie aux premiers jours de la crise a adopté une attitude somme toute prudente, de par son statut d'ex-puissance coloniale qui exigeait d'elle d'énormes précautions. L'Italie n'est pas dans l'embarras et ne se doit nullement de repenser sa politique ; grâce à Berlusconi, un traité d'amitié et de coopération a été conclu avec le peuple libyen en vue de rompre définitivement avec la période vergogneuse de la colonisation italienne. Les rapports avec la Lybie, et nécessairement avec Khadafi puisqu'il était le seul maître à bord depuis 42 ans, sont d'ordre politique et diplomatique, entretenus par tous les gouvernements qui se sont succédé depuis plusieurs années. L'Italie ne fait pas l'exception dans ce sens, puisque les autres puissances entretiennent les mêmes relations avec ce même régime depuis que Khadafi a renoncé à sa politique provocatrice et hostile à l'Occident.
Dans cette phase précise, l'Italie concorde pleinement avec les sanctions imposées aussi bien par l'ONU qu'au niveau européen. Si la situation se détériore et au cas où le Conseil de sécurité imposerait l'embargo aérien, l'Italie n'enverra pas certainement ses avions pour bombarder les bases libyennes, mais elle concèdera, à la demande du Conseil, ses bases en Sicile ou ailleurs. Sur le plan politique, l'Italie condamne la répression des civils par les troupes de Khadafi, applique les sanctions et opte pour la politique de la main tendue envers la Tunisie qui subit l'exode massif des travailleurs étrangers en Lybie, mais aussi en envoyant des aides humanitaires à Benghazi.

Le phénomène de l'émigration clandestine a refait surface dans ce contexte de relâchement sécuritaire qu'a connu notre pays. Comment a réagi le gouvernement italien face à l'arrivée massive des immigrants illégaux à Lampedusa ?

Sept mille Tunisiens ou presque sont parvenus à rejoindre les côtes italiennes dans un délai très court, profitant des circonstances exceptionnelles que traverse la Tunisie. Jusqu'à la fin de l'année 2010, nous sommes parvenus à diminuer de 94% le nombre d'immigrants, grâce à la pleine application des accords d'amitié et de coopération entre l'Italie et la Libye, et rien ne nous empêchera de continuer à œuvrer dans ce sens.

La Tunisie vient de tourner la page de 23 années de règne sans partage, et inaugure une nouvelle ère naissante de liberté et de démocratie. Comment voyez-vous l'avenir de nos deux pays ?

L'avenir des relations entre La Tunisie et l'Italie ne peut être que meilleur ; nous avons toujours entretenu des relations extraordinaires basées sur le mélange absolu de nos peuples : le seul peuple méditerranéen. Nous avons avec la Tunisie des rapports d'amitié et d'échange commercial et culturel. Cette phase d'évolution démocratique que la Tunisie traverse sera suivie avec beaucoup d'affection. Nous voudrions stimuler une véritable renaissance d'ordre économique et commercial à travers un flux massif d'aides véhiculées par l'Europe.

La destination Tunisie est encore considérée avec un peu de réticence de la part des Italiens qui se font encore rares, contrairement à d'autres ressortissants européens qui ont repris le chemin vers nos contrées.

(Plaisantant) Sitôt rentrée, je réserverais auprès de Tunisair pour me rendre le temps d'un weekend à Hammamet, comme je l'ai toujours fait depuis quarante ans. Le tourisme est étroitement lié à la sécurité, or la situation sécuritaire dans la région n'est pas encore stable, avec les événements qui secouent la Lybie voisine. Par ailleurs, les Italiens n'ont pas l'habitude de partir massivement en vacances dans une telle période de l'année, comme pendant les mois chauds.
Naceur BOUABID


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