De Hatem Belhaj - Hier matin, beaucoup de Tunisiens ont dû remercier le bon Dieu d'avoir vécu assez longtemps pour voir le parti au pouvoir depuis trop longtemps, le RCD, disparaitre à jamais ( ?). C'est que ce parti, à l'origine libérateur, nous avait fait payer trop cher la reconnaissance. Il a commencé, dès les premières années de l'indépendance à installer le culte du personnage de Bourguiba qui s'est vite adaptée à la mégalomanie de ce dernier. Après avoir éliminé toute concurrence politique, il a fini par lasser le peuple et il a même dû falsifier systématiquement toutes les élections depuis le raz-de-marée du MDS de Mestiri. Bourguiba destitué, le PSD a prolongé sa confiscation du pouvoir en faisant allégeance à Ben Ali dès les premières heures du coup d'Etat. Une nouvelle virginité avec un nouveau nom, le RCD, mais des méthodes aussi hégémoniques qu'avant. La logique sécuritaire de la dictature arrangeait le parti, fraîchement banni, qui avait déjà franchi un pas vers la violence avec une sorte de bras armé plus connu sous l'appellation des milices. Très haï mais passage –presque- obligé de certains carriéristes et autres ambitieux de tous bords, il s'est vite transformé en un fief d'opportunistes et d'affairistes sans foi ni loi. Tout ce « beau » monde avec quelques rares « convaincus » gonflaient les rangs de ce mastodonte, désormais entouré d'une poignée de partis d'opposition officiels souvent plus zélés que leurs opposants dans le léchage des bottes de l'artisan de la démocratie despote, du multipartisme de parade et des chiffres économiques falsifiés et gonflés. Gangréné dans tous les rouages de l'appareil d'Etat, le RCD a échoué à faire de la Tunisie un pays libre. Il a fait perdre à notre développement légitime des décennies entières et ses ravages mettront du temps avant d'être balayés. Rien que pour ces échecs, les Tunisiens ont raison de l'exécrer. Sans regrets…