• 41.608 dinars seulement d'engagement envers la famille déchue • Le montant maximum des dégâts est estimé à 2,5 millions de dinars • « Je n'ai jamais subi de pressions, ni de la BCT ni du ministère des Finances », affirme Kamel Néji, DG de l'UIB L'Union Internationale des Banques (UIB), partenaire stratégique de la Société Générale a tenu avant-hier sa communication financière. Au menu : présenter les indicateurs financiers de la banque et faire le point sur les engagements de la banque avec la famille déchue. Des éclaircissements qui répondent aux doléances des clients et des actionnaires en ces temps de crise de confiance. Selon Kamel Néji, Directeur Général de l'UIB « la totalité des engagements appartenant à la famille et alliés de l'ex-président, ne sont que de 41 608 dinars ». La majeure partie de cet engagement, soit 39 530dinars, concerne une relation ancienne avec une créance, ayant fait l'objet d'un déclassement depuis l'an 2000, selon les normes usuelles édictées par la circulaire de la BCT n°91-24 du 17/12/1991. Cette créance est totalement provisionnée au 31/12/2010 et fait l'objet d'une procédure de cession en cours à une société de recouvrement. Pour ce qui est de la deuxième relation, « son compte ouvert sur les livres de l'UIB présente une position créditrice de 11665 dinars », a dit K. Néji, selon lequel « l'exposition de l'UIB sur cette relation est de 2078dinars, sous forme d'un engagement par signature totalement margé, c'est-à-dire couvert par une contrepartie certaine sous forme d'une garantie financière ». Kamel Néji, accompagné de Bernard David, Président du Conseil d'Administration, et représentant de la Société Générale dans le capital de son partenaire tunisien, a déduit que « l'exposition de l'UIB est donc quasi nulle sur les différentes parties liées avec la famille de l'ex-président Ben Ali et les procédures en cours à l'encontre de ces parties liées n'ont aucun impact sur la situation de l'UIB et ses résultats actuels et futurs ». Même interrogé par la suite sur de possibles pressions exercées, le DG de l'UIB a catégoriquement nié avoir fait l'objet d'une quelconque pression. « En aucun cas je n'aurais accepté de pressions a-t-il dit. Quant aux rapports de l'UIB avec la Banque Centrale et le ministère des Finances, il s'agit d'un établissement bancaire avec son superviseur. Un régulateur qui avait demandé aux différents établissements bancaires d'implémenter des comités exécutifs de crédits. Sans oublier la circulaire du 28 novembre 2006, exigeant la mise en place permanente de comités d'audit interne et d'un système de contrôle interne avec des obligations de mise en place de systèmes de surveillance et de prise de risque de crédits ». Sur l'application de ces circulaires, réglementant l'activité de crédit, « nous étions, en tant qu'UIB, toujours engagés dans la bonne exécution de ces circulaires. Et à aucun moment je n'ai subi de pressions, ni de la BCT ni du ministère des Finances allant dans le sens d'un non-respect de la réglementation en vigueur. Comme je n'ai, à aucun moment donné, subi de pressions en matière d'octroi de crédit » a insisté K. Néji. 122 MDT de PNB fin 2010 Plus de peur que de mal donc pour l'UIB qui ne cesse depuis 2008 de tabler sur « une mise en œuvre de son plan de développement moyennant une nette amélioration de son positionnement et une consolidation de ses fondamentaux et de ses ratios de gestion et de risque ». Les dépôts ont enregistré une progression moyenne de 11,6% à fin décembre 2010, (depuis janvier 2008), atteignant 2 246 MD, permettant à la Banque d'accaparer 6,48% de parts de marché, alors que les crédits ont progressé de 1316 MD à 2299 MD à fin 2010, enregistrant une croissance de 20.4% sur les trois dernières années. Le produit net bancaire est passé de 68mD à 122mD, au cours de la même période, soit une croissance moyenne de 21,5% par an. L'UIB, occupe désormais la 9ème place dans le paysage bancaire tunisien en termes de PNB. Quant aux créances classées, « la banque ambitionne de les provisionner jusqu'au-delà du seuil de 50%, contre 45,2%, à fin 2007 », indique M. Béji. Un taux qui demeure tout de même toujours loin par rapport aux consignes de la BCT, que le management de la banque essaye d'appliquer à la lettre. Mais l'UIB a réussi d'un autre côté à faire baisser sont taux de créances classées de 45% à 18,6 entre fin décembre 2007 et celle de 2010. Le ratio de solvabilité qui n'était que de -1,4% en 2007 est passé à 9,2% en 2010. Tout ceci, devrait permettre à l'UIB de « renouer avec les bénéfices, notamment grâce à un résultat net attendu de 18,6 mD ». Un début, dit le management de la banque. Avec la chute de son action sur la bourse de Tunis, tout comme l'ensemble des entreprises a eu son lot de pertes suite à des actes de pillage ayant suivi le 14 janvier. 41 sites ont été touchés dont 10 agences totalement incendiées (soit8, 4 % du réseau). 24 DAB ont été endommagés (soit21, 6% du parc), 14 distributeurs sont réparables. Le montant maximum des dégâts est estimé à 2,5 millions de dinars, « couvert en grande partie par nos assureurs » assure le management de l'UIB. Parmi les 10 agences complètement détruites, 5 seront opérationnelles d'ici fin mars, 3 suivront d'ici fin avril et les deux dernières en juillet 2011.