Plus de 1800 morts ; 10.000 à 17.000 personnes portées disparues - Le Temps-Agences - Les craintes d'un accident nucléaire majeur étaient vives après une explosion hier dans une centrale nucléaire à 250 km de Tokyo, à la suite du très fort séisme et du tsunami qui ont fait la veille plus de 1.800 morts et disparus au Japon, selon des chiffres officiels. Ce bilan pourrait toutefois s'alourdir, la préfecture de Miyagi, dans le nord-est, étant sans nouvelles d'environ 10.000 des 17.000 habitants de la ville portuaire de Minamisanriku, d'après la chaîne de télévision NHK. «C'est le plus important séisme depuis l'ère Meiji (1868 à 1912) et l'on pense que plus de 1.000 personnes y ont laissé la vie», a reconnu le gouvernement, au lendemain du tremblement de terre de magnitude 8,9 survenu au large des côtes du nord-est et suivi d'un tsunami. Une catastrophe qualifiée de «désastre national sans précédent» par le Premier ministre Naoto Kan. L'armée a de son côté découvert de 300 à 400 corps dans Le port de Rikuzentakata. De plus, entre 200 et 300 cadavres ont été retrouvés sur une plage de Sendai (préfecture de Miyagi) après Le passage d'une vague de plus de 10 mètres de haut. A la centrale de Fukushima N°1, également dans le nord-est, une explosion s'est produite hier à 15H36 heure locale (07H36 HT), faisant, selon la télévision publique NHK, plusieurs blessés parmi les employés. Le chef du gouvernement a ordonné l'évacuation des habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, tout en appelant la population locale à garder son calme. Sur place, dans les localités dévastées le long de la côte Pacifique, un calme étrange régnait hier. Des villes entières ont été entièrement submergées par les eaux. Des voitures ont été projetées contre les façades des maisons, et même sur les toits, par la force de vagues déferlantes qui ont pénétré parfois jusqu'à cinq kilomètres à l'intérieur des terres. A propos de la situation à la centrale de Fukushima N°1, le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, s'est voulu rassurant : citant l'exploitant, Tokyo Electric Power (Tepco), il a souligné que le caisson du réacteur n'avait pas subi de dégâts et que les radiations avaient par la suite diminué. L'Agence japonaise de sécurité nucléaire et industrielle a jugé peu probable que le caisson eût été gravement endommagé, après avoir d'abord averti qu'une fusion pourrait être en Cours dans le réacteur. Du césium radioactif a en effet été détecté aux alentours de la centrale, ce qui atteste généralement qu'un tel phénomène est en train de se produire, a noté un expert. A la centrale proche de Fukushima-Daini, le rayon d'évacuation des riverains est de 10 km, a précisé l'AIEA. La centrale de Fukushima N°1 a été victime d'une série de problèmes depuis que le très fort séisme et ses répliques à répétition ont perturbé le fonctionnement de ses circuits de refroidissement.