• Les conséquences du séisme et du tsunami au Japon en débats - Le Temps-Agences - L'avancée des troupes de Mouammar Kadhafi en Libye et les risques de catastrophe nucléaire au Japon mettent sous pression les Occidentaux et la Russie, dont les ministres des Affaires étrangères se réunissent lundi et mardi à Paris dans le cadre du G8. Divisés sur les moyens de mettre un terme au règne du dirigeant libyen - bombardements, zone d'exclusion aérienne, fourniture d'armes à l'opposition...-, les Occidentaux sont pris de vitesse par la réalité du terrain et la reprise de territoires par l'armée libyenne. En fin de semaine, les Européens n'étaient pas parvenus à s'accorder sur une option militaire, pas plus que sur une reconnaissance du Conseil national de transition libyen (CNT, opposition), deux pas déjà franchis par Paris. Face aux réticences de la Russie, la France et la Grande-Bretagne, partisanes de la manière forte, semblent isolées. "Aucune option n'est exclue" pour protéger le peuple libyen, a réaffirmé hier le ministère français des Affaires étrangères, sans dire si un accord se dessinait sur un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, indispensable à toute action militaire. La France, qui préside cette année l'instance regroupant les huit puissances les plus industrialisées (Etats-Unis, Russie, Japon, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et Canada), "va accélérer, au cours des prochaines heures, ses efforts", avait indiqué dimanche le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, en évoquant l'idée d'une zone d'exclusion aérienne. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, devait rencontrer à Paris un des représentants de l'opposition libyenne, Mahmoud Jibril. Dans un entretien au quotidien britannique Financial Times, Mustafa Abdel Jalil, chef de l'opposition, a menacé les pays qui ne le soutiennent pas d'être privés, si le CNT accède au pouvoir, de l'exploitation des gisements de pétrole libyen. Les ministres devaient se retrouver en début de soirée autour du président Nicolas Sarkozy, avant un dîner et une nouvelle session de travail ce matin. Alors que les troupes du colonel Kadhafi engrangent les victoires, la réaction internationale, si un consensus intervient sur une action militaire, risque d'arriver trop tard. "L'efficacité aurait été plus grande au moment où les forces du colonel Khadafi étaient relativement inorganisées au début du conflit, au moment où les rebelles de l'Est et de l'Ouest ont récupéré un certain nombre de villes", estime Jean-Pierre Maulny, de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). "Plus on attend et plus l'engagement devra être important", ajoute-t-il, en relevant que Barack Obama n'y semble pas favorable car il ne veut pas ajouter un nouveau conflit à ceux d'Irak et d'Afghanistan. "Dans la semaine qui vient, il peut y avoir des frappes chirurgicales, sur des aéroports, et on peut brouiller les systèmes de transmission de Kadhafi", a rétorqué une source gouvernementale française. Raids aériens ciblés ou zone d'exclusion aérienne ne devraient cependant pas empêcher l'avancée de troupes terrestres, au mieux permettre de la ralentir. Deuxième gros sujet de la réunion ministérielle, le séisme et le tsunami au Japon, avec leurs éventuelles conséquences en matière de sécurité nucléaire. "Le ministre japonais, Takeaki Matsumoto, pourra aider les Etats membres du G8 à mieux définir les modalités de leur action à court, mais aussi à moyen et long terme pour aider le Japon à surmonter cette épreuve", selon le ministère des Affaires étrangères, qui a précisé que le sujet serait évoqué en ouverture des débats. La Côte d'Ivoire et le mouvement de révolte dans plusieurs pays du monde arabe seront aussi discutés.