*13000 réfugiés séjournent dans le camp de transit de Choucha. *Les associations mobilisées pour la collecte des déchets. Outre la situation humanitaire précaire prévalant à Ras Jedir et qui continue à défrayer la chronique, presque un mois après l'avènement du premier flux de réfugiés fuyant en détresse la Libye, la situation environnementale découlant de cette conjoncture exceptionnelle est désolante et d'une rare laideur. Presque 110 mille arrivants ont traversé le point de passage de Ras Jedir avant d'être acheminés vers Djerba et rapatriés; treize mille autres, majoritairement Bengladais, continuent à séjourner jusqu'à ce jour dans le camp de transit de Choucha, outre une moyenne de deux mille nouveaux arrivants qui y affluent quotidiennement. Pour répondre aux besoins pressants en nourriture à servir à tout réfugié posant pied sur le sol tunisien, et tant qu'il y est, des centaines de tonnes de produits de consommation et de denrées alimentaires ont afflué abondamment grâce à la générosité spontanée des Tunisiens, à l'implication responsable et citoyenne de la société civile, et à l'aide fournie par les organismes humanitaires et quelques pays amis. Puis, pour se débarrasser du contenant ou de l'emballage des produits alimentaires consommés, les 110 mille migrants ayant déjà transité et les quelque 15 mille encore en séjour forcé à Choucha n'ont pas d'autre choix que de les abandonner dans la nature. Des déchets de toutes sortes se sont donc accumulés aux abords de la route tout le long du parcours Ras Jedir-Choucha ; des quantités impressionnantes des mêmes déchets pullulent dans le camp de transit et dans son environnement immédiat, conférant à l'endroit déjà lourdement affecté par autant d'injustice du sort et de misère humaine, un air de désolation. Des quantités incommensurables d'ordures couvrent pêle-mêle les terrains vagues ; des déchets plastique de toutes sortes, des sachets, des bouteilles, des boîtes de yaourt, etc…, jonchent le sol et, entraînés par les vents fréquents ces jours-ci , gagnent du terrain pour enlaidir davantage les lieux ; des amas à répétition de vêtements usés sont abandonnés par leurs porteurs parmi les réfugiés après avoir pris possession d'autres plus décents choisis dans les tas de vêtements de rechange proposés à titre caritatif par des bienfaiteurs. Société civile Devant la gravité en croissance de la situation, des bénévoles constitués en groupes d'action et quelques composantes de la société civile ont entamé depuis quelques jours des campagnes de collecte de déchets. La Fédération Tunisienne de l'Environnement et du Développement, à son tour, a lancé un appel à l'adresse de toutes ses associations membres. Dimanche 12 mars, faisant suite à cet appel, l'Association des Jeunes de Zammour (AJZ) et l'Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba (Assidje), en attendant d'autres dans les jours à venir, ont organisé conjointement une campagne de nettoyage et de collecte de déchets à Ras Jedir, avec l'inconditionnelle contribution des scouts de Houmet-Souk. Une centaine de bénévoles ont été mobilisé à cet effet parvenant certes à débarrasser l'environnement et le regard de la présence indésirable d'une énorme quantité de déchets, mais non à tout éliminer, compte tenu de l'étendue des zones affectées et des quantités en présence. Quelques grains de sable dans un océan de déchets, dira-t-on, mais en multipliant des initiatives de ce genre, en conjuguant les efforts et avec l'implication d'autres intervenants, on parviendra à venir à bout de ce grave problème environnemental découlant de cette grave crise humanitaire générée par le conflit opposant le peuple libyen frère aux troupes loyalistes de Khadafi. Naceur BOUABID
Qu'est-ce que la Fédération Tunisienne de l'Environnement et du Développement (FTED)? C'est un mécanisme de coopération inter-ONGs actives dans les domaines de l'environnement et du développement, mis en place par les associations partenaires du programme de micro financements du Fonds pour l'Environnement Mondial réunies le samedi 19 février 2011 à Sfax , dans le cadre de la journée de réflexion stratégique sur les nouvelles orientations , les programmes, les modes de fonctionnement et les moyens de mise en œuvre des activités associatives dans les domaines de l'environnement et du développement. Son principal objectif consiste à veiller au développement de la coopération entre les associations et de la culture associative en vue d'une plus grande participation dans les efforts de développement humain en Tunisie ; la fédération œuvrera à renforcer les capacités des associations en matière de défense de l'environnement et du développement durable, pour la réalisation de projets sur la base de l'approche participative basée sur les droits de l'homme et de la bonne gouvernance et pour une réalisation optimale des opportunités offertes par la coopération internationale. Elle aura pour autre objectif de faire évoluer la législation tunisienne dans le sens de la reconnaissance et du renforcement du rôle des ONG et de la société civile dans les programmes nationaux et régionaux de développement intégral.