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Comment s'organisent- ils ?
Camps de réfugiés Ettaâoun
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 04 - 2011

A deux cents mètres du poste frontalier de Ras Jedir, le camp Ettaâoun (Entraide) nous interpelle. La particularité de ce camp réside dans le fait qu'il joue le rôle d'escale pour les réfugiés franchissant le point de passage de Ras Jedir après 19h00 (heure du début du couvre-feu côté libyen). Moez, un des volontaires travaillant dans le camp, nous a déclaré : «Chaque jour, le camp Ettaâoun (du nom de l'association qui le gère) accueille entre 100 et 500 réfugiés avec une durée d'accueil qui ne dépasse pas les 3 nuitées. En général, les réfugiés passent une seule nuitée. Le lendemain, ils sont distribués dans les autres campements (Choucha, transit ou celui des Emirats Arabes Unis) ou bien transférés vers l'aéroport international Zarzis-Djerba. Notre camp présente le staff suivant : 40 volontaires qui s'occupent de la réception des réfugiés, 18 agents chargés de la sécurité, 11 travaillant dans la cuisine et 20 personnes chargées du nettoyage. Notons que notre camp distribue chaque jour trois repas (le petit déjeuner-le déjeuner- le dîner). Quant au repas qui reste, on le donne au camp de Choucha».
Toujours selon Moez, le camp est équipé de 200 tentes : 50 à l'intérieur de la clôture (réservées aux familles) et 150 installées à l'extérieur de la clôture du camp (réservées aux célibataires). Il ajoute : «Le camp Ettaâoun a été installé en collaboration avec l'Unhcr, l'OIM (qui assurent le côté logistique du camp à travers l'octroi de tentes et de matériel) et l'association tunisienne Ettaâoun Al-Khairiya (Entraide caritative), qui gère le camp. Il reste à signaler que l'association Ettaâoun, dont le siège est à Sousse, a été créée par M. Néjib Karoui. Quant au bureau de Zarzis qui s'occupe directement de ce camp, il est dirigé par M. Lassaâd Souiî».
Les Emiratis donnent l'exemple
A deux kilomètres du camp de Choucha à Ras Jedir, une équipe de secours émiratie en coordination avec le Croissant-Rouge émirati et la fondation caritative Khlifa Ibn Zayed Al Nahyan a aménagé un camp pouvant accueillir 7.000 réfugiés. Selon une des bénévoles travaillant dans le camp, plus de 250 tonnes de médicaments et de vivres ont été distribuées par les Emirats Arabes Unis pour aider les réfugiés à la frontière entre la Libye et la Tunisie. Quant aux efforts humanitaires, ils se déroulent en coordination avec le Croissant-Rouge tunisien, le Comité international de la Croix-Rouge et d'autres organisations humanitaires internationales.
Le camp qui reste de loin le plus organisé, selon les dires de tous les observateurs, compte près de 700 tentes gérées par l'équipe de secours des Emirats Arabes Unis. On y trouve aussi une tente réservée aux journalistes, une mosquée et une cuisine bien équipée et pourvue en produits alimentaires.
Ahmed, un Egyptien résidant au camp, nous a déclaré : «Ici, les conditions sont bonnes par rapport aux autres. On a été bien accueillis par nos frères tunisiens et nos frères émiratis qui font du bon travail. On ne manque de rien. Tout ce qu'on demande c'est que le gouvernement égyptien puisse nous affréter le plus tôt possible un avion pour rentrer chez nous». Fatima, une femme somalienne accompagnée de ses deux enfants nous raconte : «On s'estime heureux d'avoir été accueillis dans ce camp. Malgré les bonnes conditions dans le camp, je suis inquiète pour les autres membres de ma famille qui sont hébergés à Choucha où les conditions sont très difficiles. Et je me demande à quand notre retour en Somalie ?».
En quête d'un renforcement du corps médical au «Transit»
Un peu plus loin du camp émirati, on retrouve le camp «Transit» qui présente une capacité d'accueil d'à peu près 3.000 âmes et qui héberge actuellement 1.005 réfugiés. Ce camp comporte une clinique espagnole dispensant des prestations médicales dans de nombreuses disciplines, outre des services de nutrition et de prise en charge psychologique. Dr Idriss Azabou, coordinateur de santé au camp «Transit», nous a fait la déclaration suivante : «Ce camp a été installé le 06/04/2011 par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant-Rouge tunisien (CRT) en collaboration avec 20 autres pays. Le premier jour, on a accueilli environ 100 déplacés tchadiens et maliens, en provenance de la Libye. Notre camp est équipé d'un service urgence, d'une tente de consultation, une tente d'attente et d'un dépôt et d'une pharmacie. Quant au staff médical, il est composé de 18 volontaires: 4 médecins généralistes, 4 infirmiers, 5 aides-soignantes, 4 secouristes et 1 préparateur pharmacien (retraité)».
Concernant les conditions de travail au sein du camp, Dr Azabou renchérit : «Il faut dire que vu les traditions et l'aspect multiculturel des réfugiés, on était obligé de s'adapter. Par exemple, on était contraint de réserver une tente de consultation pour les femmes et les enfants et une autre pour les hommes. Car les réfugiés tchadiens, soudanais et maliens sont très conservateurs. En revanche, je dois lancer un appel aux médecins qui veulent venir nous rejoindre. Je sais que ce n'est pas très évident de demander à un médecin de laisser son cabinet ou bien ses consultations à l'hôpital pour venir rejoindre un camp de réfugiés. Mais il faut toujours rappeler que si Kaddafi tombe et que les frontières sont ouvertes, il y aura un afflux massif de blessés. On va être sans aucun doute débordé. Donc tout médecin voulant rejoindre les bénévoles du Croissant-Rouge tunisien est le bienvenu. Et il sera pris en charge par l'organisation (nourri et logé). D'autre part, le stock des médicaments qu'on utilise tous les jours est en baisse».
Enfin, selon Dr Azabou, ce qui distingue les volontaires tunisiens des volontaires étrangers, c'est que les bénévoles tunisiens sont habitués à travailler avec les moyens du bord. Par exemple, aucune ONG ne travaille après 17h00 (en respect des normes de sécurité) et rares sont les volontaires étrangers qui veillent avec les médecins et infirmiers tunisiens. En revanche, Dr Azabou avoue que ces ONG, malgré leur déphasage, apportent beaucoup en matière de gestion des catastrophes. Il ajoute : «On peut dire qu'il y a une sorte de complémentarité entre nous et eux. Contrairement à notre méthode de travail, les missions des ONG ne se basent pas sur les objectifs à accomplir sur le terrain, mais plutôt sur la durée de la mission. Mais grosso modo, leur soutien et leur présence est tout bénef pour nous. Car ça nous apporte de l'expérience». (A suivre…)


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