Ridha Chkoundali nuance la portée de la révision de la note de Fitch Ratings pour la Tunisie    Kia EV3 et Sportage brillent aux What Car? Electric Car Awards 2025    Ons Jabeur en passe d'ouvrir une nouvelle académie pour jeunes talents à Dubaï    Sami Rachikou : plus de cent dealers arrêtés aux abords des établissements scolaires en 2024    Ben Arous : la Garde nationale interpelle l'homme impliqué dans le braquage d'une banque    Marwa Bouzayani en Finale du 3000m Steeple aux Mondiaux d'Athlétisme !    Près de 11,8 milliards de dinars générés par les TRE et le tourisme    L'administration profonde freine la réforme du Code du travail en Tunisie, selon Youssef Tarchoun    Le ministre de l'Education : « Nous interviendrons rapidement en cas de problème »    Séisme de Magnitude 5,7 Secoue l'Assam en Inde    Météo : Nuages,orages et légère baisse des températures !    Obésité : l'Etat tunisien finance ce qu'il prétend combattre    Rentrée 2025 : plus de 2,3 millions d'élèves retrouvent les bancs de l'école    Rentrée 2025 : Evitez l'entrée sud, suivez les nouveaux trajets !    La Tunisie serait-elle une destination d'exil pour certains dirigeants du Hamas ?    "To Nice Tunis": après leur mésaventure, les deux jeunes américaines sont de retour en Tunisie!    MONDIACULT 2025-Tunis accueille les « Indicateurs Culture 2030 de l'Unesco »    Dar El Kamila à La Marsa ouverte au public pour les Journées européennes du patrimoine 2025    Un faux fusil d'assaut braqué sur la police, mandat de dépôt contre le suspect    Résultats et classement de la Ligue 1-5e journée)    Tennis – Challenger de Saint-Tropez : Moez Chargui entre en lice mardi    Gaza: départ du premier navire tunisien de la flotille de la Résilience    Le Président Abdelmadjid Tebboune nomme Sifi Ghrib Premier ministre    À partir du 17 septembre : TikTok pourrait être interdit aux Etats-Unis    Rentrée scolaire 2025/2026 : plus de 2,3 millions d'élèves attendus    La flottille Al Soumoud entre la clarté de l'adhésion populaire et le tangage des autorités    La Tunisie simplifie les procédures de visa pour les Egyptiens    Production d'électricité: une hausse de 4% enregistrée    Balance énergétique : Tunisie réduit son déficit de 5 %    Gaza: quatre morts dans une frappe israélienne sur des tentes de déplacés    Abdelaziz Kacem: Le poignard d'Esmeralda    La victoire de Boubaker Bethabet saluée par les avocats    Nouveau pont de Bizerte : avancement des travaux et ouverture prévue en 2027    Annulation du ferry Tunis – Marseille du 13 septembre    Kaïs Saïed dénonce de « faux adversaires » manipulés par un metteur en scène    Hommage posthume à Fadhel Jaziri : deux jours de commémoration pour son quarantième jour de décès    72ème anniversaire de l'assassinat de Hédi Chaker: Photos et documents révélés par les Archives nationales    Hannibal Mejbri offre un immeuble estimé à un million de dinars à SOS villages d'enfants    L'artiste Wadi Mhiri décédé à l'âge de 60 ans    JCC 2025 : ouverture des inscriptions pour la section "Cinéma du Monde" jusqu'au 10 octobre    Exposition l'objet de Majed Zalila : Bizarre, Bizarre    Les trois savants auxquels Abdelmajid Charfi témoigne de sa profonde reconnaissance    Sidi Bou Saïd : la Tunisie accélère le dossier d'inscription à l'Unesco    Le futur champion tunisien Rami Rahmouni sur le point d'être naturalisé en Arabie Saoudite    Partenariat tuniso-égyptien pour élargir les opportunités dans l'agriculture, le tourisme et la technologie    Une source précieuse : Encyclopédie de Science politique    La FIFA donne raison à la Fédération tunisienne : les joueurs avertis !    La Tunisie valide son billet pour la Coupe du monde 2026 grâce à Ben Romdhane    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Appel au secours, des employés des centres d'appel
Esclavagisme
Publié dans Le Temps le 19 - 03 - 2011

• Sous prétexte de manque de postes d'emploi, ils auront piétiné toute la dignité des employés et fait fi du sens de l'humain - « Je ne sens plus l'humain en moi. Les centres d'appel ont fini par annihiler l'humain en nous. On travaille comme des forcenés dans la majorité des cas de 13h à 22H. On est réduit à des automates qui reçoivent des coups sans pour autant avoir la possibilité de réagir. J'ai envie de travailler tout en étant épanoui, de vivre comme les jeunes de mon âge, de m'amuser de m'éclater... Aujourd'hui, j'ai trente deux ans et j'ai l'impression que je vis dans un cercle vicieux. » confie M. H. qui travaille au centre d'appel « Télé-performance ».
Notre interlocuteur nous informe, en effet, que ses collègues l'ont délégué pour exposer leur situation on ne peut plus intenable dans les centres d'appels.
«N'est-ce pas la Révolution pour le pain et la dignité qui s'est produite il y a deux mois. Les jeunes tunisiens qui ont battu le bitume un certain 14 janvier ont dit non au despotisme. Mais les dictateurs sont là et se manifestent dans tous les domaines de l'économie. Nous dans le cadre de TP on travaille comme des esclaves et on n'a pas le droit de parler. Le seul moyen qui nous est possible est d'envoyer une réclamation et on ne sait même pas à qui elle parviendra »
Des employés abreuvés d'insultes
Notre interlocuteur nous a parlé en fait des conditions de travail qui ne répondent pas aux normes internationales d'un emploi décent. Il nous cite à titre indicatif, l'exemple des oreillettes. « On travaille avec un micro-casque et dans la majorité des cas sans oreillettes qui permettent de protéger l'ouïe. L'autre jour, je me suis mis à rouspéter pour obtenir ce droit le plus élémentaire. Mon chef hiérarchique m'a donné des oreillettes et mes collègues qui n'ont pas encore franchi le seuil de la peur en sont privés. » continue-t-il.
Mais les oreilles, il ne faut pas trop s'en servir dans des cas de figure où les employés doivent faire la sourde oreille aux insultes dont on les abreuve. « Des grossièretés du genre ‘'sale arabe'', ‘'va ch…'', sont devenues monnaie courante dans notre quotidien d'employés ‘'tête baissée''. »avance notre interlocuteur.
Quant au syndicat des employés, celui-ci ne donne pas vraiment l'impression d'écouter de toutes ses oreilles les doléances des uns et des autres, même s'il est parvenu après des années de syndicalisme à obtenir des tickets restaurants au profit des employés, depuis le mois de février dernier. Et toujours selon M.H. ceux qui râlent le plus ont la possibilité soit d'accéder au syndicat, soit d'être renvoyé pour une raison ou pour une autre. « On prend pour alibi, 2 minutes de retard ou trois pour mettre à la porte un employé considéré comme un élément perturbateur. Un employé qui dérange.» dit-il.
La situation est d'autant plus précaire, si l'on considère qu'entre temps la société a changé de nom et procédé au renvoi de certains employés qui ont des années d'ancienneté.
Quelles perspectives d'avenir ?
La société qui a à son actif cinq centres, à la Charguia I, la Charguia II, la Charguia II bis, Ben Arous et Sousse ; emploie, selon notre interlocuteur, quasiment 6000 salariés. « En France un télé-conseiller est payé à raison de 2700 euros. En Tunisie notre employeur nous paye 500DT. Au final c'est le directeur du centre d'appel qui en sort gagnant. Et puisque les centres d'appel se sont implantés en Tunisie du temps de Ben Ali, il faut imaginer que de tierces personnes y trouvent leur compte. » avance-t-il.
Les jeunes des centres d'appel demandent à comprendre, au final. A qui profite cette situation lamentable des employés surtout qu'ils sont considérés par l'Etat comme étant des travailleurs puisqu'ils ont une couverture sociale ? Pour le moment, les jeunes ne peuvent que prendre leur mal en patience et se contenter de payer la facture qui s'avère salée quant à leur état de santé qui flanche… « Bon nombre d'entre consultent des psychiatres. Sans oublier les problèmes de santé qui touchent l'ouïe que certains rencontrent. Le stress, on vit avec. Mais quand cela devient insupportable, on en souffre et c'est notre équilibre qui en pâtit.» conclut notre interlocuteur.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.