Les travaux d'une conférence sur “L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et les réformes politiques et sociales” ont démarré, hier, à Hammamet-Sud. Cette manifestation est organisée par l'UGTT, durant deux jours, avec la participation d'experts et de responsables syndicaux. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdessalam Jrad a souligné, à l'ouverture de la conférence, le souci de l'Union de jouer un rôle actif, aux côtés des autres forces vives du pays, dans le cadre de l'Assemblée nationale constituante. Il a, dans ce sens, rejeté l'idée que l'UGTT aspire à prendre le pouvoir, rappelant, à ce propos, la mission de premier plan assumée par l'Union dans l'Assemblée constituante de 1956. D'autre part, Abdessalam Jrad a affirmé que l'UGTT est concernée par les questions politiques, dès lors qu'elle est soucieuse de l'avenir du pays, de son développement et de sa véritable transition démocratique, surtout que la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs dépend des choix économiques et sociaux, et de l'évolution du régime politique en Tunisie. Il a, dans ce contexte, indiqué que celui qui dénie à l'UGTT un rôle politique ou qui œuvre à l'écarter de la participation à l'édification de l'avenir du pays “ne veut pas de la stabilité et de l'équilibre pour le pays et s'active à écarter la centrale syndicale qui est une force d'équilibre de la société et une des forces garantissant la stabilité, la modernité et le progrès”. En outre, Jrad a souligné que l'UGTT insiste sur la nécessité à ce que le nouveau régime politique qui sera mis en place soit fidèle aux objectifs de la Révolution et qu'il réponde aux attentes du peuple tunisien à la liberté, à la démocratie, à l'égalité et à la justice. Il a, aussi, évoqué l'impératif de faire en sorte que le nouveau système électoral soit un outil pour consacrer la volonté du peuple et garantir la transparence et la véritable représentativité des différentes sensibilités. Le secrétaire général de la centrale syndicale a, par ailleurs, mis l'accent sur l'urgence de certaines réformes sociales qui sont la clé de la stabilité et de la garantie du développement économique. Il a cité, à ce propos, la concrétisation de l'accord sur « l'annulation de la sous-traitance, la légalisation des relations syndicales et la consécration du droit syndical dans la fonction publique, en particulier dans le secteur de l'éducation et de l'enseignement » Il a cité, à ce propos, la concrétisation de l'accord sur “l'annulation de la sous-traitance, la légalisation des relations syndicales et la consécration du droit syndical dans la fonction publique, en particulier dans le secteur de l'éducation et de l'enseignement”. De son côté, le porte-parole de l'UGTT, Abid Briki, a indiqué que l'organisation de cette conférence s'inscrit dans le cadre des efforts déployés en vue de prendre une position claire et d'établir une conception de la loi électorale et de l'assemblée constituante, surtout que l'UGTT est membre de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. Pour sa part, le doyen de la faculté de droit et des sciences politiques, Fadhel Moussa, a mis l'accent, dans son intervention, sur la place centrale de l'Assemblée constituante qui nécessite une loi électorale spécifique. Il a, dans ce sens, souligné l'impératif pour l'Assemblée de refléter, au vu de sa place, “Le retour de la décision au peuple”. Commentant la revendication du report de l'échéance de l'élection de l'Assemblée nationale constituante, Kaïs Sâayed, juriste, a affirmé “le besoin d'un retour, dans les meilleurs délais, à la légalité constitutionnelle qui émane de la volonté du peuple”. Il a, dans ce sens, déclaré que “le prolongement de la période de transition ne profite à personne”. L'orateur a indiqué, d'autre part, que toute perte du temps dans des questions relatives à la composition de l'instance supérieure de la réforme politique et de la transition démocratique est de nature “à retarder la promulgation de la loi électorale relative à l'assemblée constituante”. Il a expliqué que la réflexion sur le mode de scrutin est, aujourd'hui, la question qui a le plus de valeur. Ce scrutin, a-t-il ajouté, pourrait se dérouler soit sur la base de listes, ce qui “peut conduire à la suprématie d'un parti unique”, soit selon un système électoral uninominal, pouvant avoir lieu dans des circonscriptions électorales ou au niveau des délégations. Il est à rappeler que le programme de la conférence comprend des interventions sur “le concept d'une assemblée constituante, son contexte général et ses prérogatives”, “l'assemblée constituante et la loi électorale” et “les perspectives de la réforme sociale”.