De Hatem Belhaj - A-t-on vraiment besoin de lois écrites pour organiser certains secteurs ? Oui, sûrement mais concernant le code de la presse, la déontologie universelle du métier suffit et pour l'aspect judiciaire, les jurisprudences feront l'affaire d'autant plus que les supports médiatiques se multiplient et des lois spécifiques doivent être révisées chaque année. Il faut dire qu'après plusieurs années de silence et de délit d'opinion, certains se sont lâchés pour confondre liberté d'expression et droit à la diffamation. La rigueur est de mise comme pour tout autre métier et un article bâclé ne peut constituer un travail de qualité. L'opinion est libre mais pas l'information. Celle-ci doit se baser sur des infos vérifiées et vérifiables pour que tout un chacun soit protégé dans ses droits. D'ailleurs, le journalisme d'investigation aura sa place dans une société responsable et moderne car les garde-fous sont nécessaires voire d'utilité publique. Malheureusement, les réflexes « cachotiers » ont la peau dure et beaucoup de journalistes ont encore des difficultés à récolter l'info de sa source alors que d'autres sont bombardés d'intox et d'arrière-pensées. Enfin, la toile ne peut et ne pourra constituer une source fiable d'information parce qu'elle est facilement manipulable. Donc, ceux qui disent aujourd'hui qu'il y a onze millions de journalistes sur la toile se trompent de support. On a, c'est vrai, onze millions d'opinions (et même pignon sur rue) mais il ne faut pas mélanger les genres pour que la mission et le métier de journaliste soient protégés par un consensus social mieux qu'une loi qui contrôle.