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Les Salafistes imposent leur diktat
Djerba
Publié dans Le Temps le 30 - 03 - 2011

Ils investissent les mosquées, y nomment les prédicateurs de leur choix et « détrônent » les « Ibadhistes » - L'île de Djerba est devenue le théâtre d'outrages gravissimes et d'exactions en série qui ne donnent pas l'impression d'être à leur fin, au vu de leur recrudescence manifeste au fil des jours. Depuis l'avènement mémorable de notre glorieuse Révolution, une tendance fâcheuse à l'infraction du règlement en vigueur s'est brusquement emparée des esprits de certains individus, qui n'ont pas pu résister à la tentation face à la désertion inexpliquée de la police municipale et l'éclipse non moins répréhensible des agents de contrôle.
Au moment où le tout Djerba épousait l'air du changement, vivant au rythme des événements historiques inoubliables d'avant et d'après la Révolution, et pendant que la majorité écrasante des habitants de l'île se mobilisait pour accueillir à bras ouverts les milliers de réfugiés fuyant la Libye et leur apporter aide et assistance dans ces moments d'extrême souffrance, d'autres, mus par leur opportunisme révoltant, guettaient lâchement le moindre vide institutionnel pour mettre à exécution leurs projets litigieux de construction de bâtiments sans permis de construire, ou de restauration et de réaménagement de monuments sans l'aval de qui de droit, en l'occurrence l'Institut National du Patrimoine et l'Assidje. Nous avons soulevé la question des constructions anarchiques, encore à ses débuts, dans un récent article paru dans le journal Le Temps dans son édition du 11 février 2011, convaincus que l'étau allait se resserrer et que la loi retrouverait sa souveraineté, mais la situation, au contraire n'a fait qu'empirer.
Urbanisation des terres agricoles
En effet, la campagne avec ses terres agricoles, déjà sous l'emprise d'une urbanisation galopante, est parsemée de chantiers de construction en cours ; les abords des routes, principalement celle menant de Houmt-Souk à El Kantara, connaissent la même triste réalité, et des travaux de construction de locaux monotones à usage commercial sont à pied d'œuvre bravant le règlement en vigueur inhérent à la distance de retrait par rapport à l'axe de la route. En outre, l'atteinte à certaines composantes du patrimoine bâti de l'île a redoublé d'ampleur et de gravité : outre les interventions hasardeuses et non autorisées entreprises effrontément sur certaines mosquées séculaires dont celles de Sidi Salem, de Sidi Bahri,de Sidi Jmour, de Sidi Zaied, de Medrajen, d'El May classée patrimoine national depuis 1928, etc.., une poignée de salafistes, germant d'on ne sait d'où, se réclamant détendeurs de la vérité suprême absolue, sillonnent de long en large l'île pour prendre possession, bon gré mal gré, de ses mosquées et agir à leur guise : ils y nomment le personnel de leur choix ; ils détrônent ceux qu'ils croient être différents d'eux, les ibadhites en particulier, à l'encontre desquels une adversité naissance est réellement d'actualité, d'où le risque de semer la discorde au sein d'une population îlienne traditionnellement concordante ; ils chassent le personnel de l'INP, en place pour exercer ses fonctions à l'intérieur de la mosquée Fadhloun, aménagée par l'INP pour être ouverte aux visites, à l'instar des grands lieux de culte dans notre pays, à savoir la grande mosquée de Kairouan, la zaouia de Sidi Sahbi, la grande mosquée Zitouna à Tunis, etc…, et ils s'installent en maîtres des lieux. D'autre part, le fondouk Jomni, un des plus beaux caravansérails de la ville de Houmt-Souk, a été triplement perforé au niveau de son flanc oriental jouxtant un passage arqué d'une rare beauté. Par ailleurs, le domaine public maritime est également pris d'assaut et les signes de chantiers quasi achevés ou en cours sont visibles à plusieurs niveaux des côtes de l'île, à Sidi Salem, à la plage de Sidi Mahrez, à Sidi Jmour, etc…
Et les mesures dissuasives ?
Tous ces cas d'outrages ont été signalés à qui de droit, mais aucune mesure dissuasive ou punitive n'a été prise, jusqu'à ce jour, à l'encontre des auteurs incriminés. Qu'attend le ministère de la Culture pour prémunir nos monuments historiques de la nuisance ? Confrontés aux réclamations incessantes des citoyens, les trois maires en exercice ne savent plus à quel saint se vouer, et leur bonne volonté n'est pas malheureusement pour suffire pour le rétablissement de l'autorité municipale en ce moment exceptionnellement difficile: la police municipale brille encore par son absence ; les agents de contrôle municipaux semblent se plaire dans cette situation de congé prolongé payé. Or, de quel droit ces agents de l'état continuent-ils de déserter leurs postes de travail, en dépit des rappels à l'ordre de leur supérieur hiérarchique? Au nom de quelle logique sont-ils payés pendant presque trois mois pour ne rien faire? Prennent-ils conscience de l'ampleur du préjudice qu'ils portent, par leur désertion, à la stabilité et au principe du respect et de l'application du règlement en vigueur au sein de leur commune ? Combien de temps devrons-nous encore patienter pour les voir agir sur terrain, en bons citoyens consciencieux et respectueux de l'éthique de leur profession ?


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