C'est désormais devenu un rendez-vous incontournable pour tous les cinéphiles tunisiens, férus de documentaire, et assoiffés de découvrir, à travers ce genre, trop longtemps acculé aux marges, les visages d'un monde, aux multiples contradictions, et d'une humanité, qui peine, qui souffre, qui espère, qui exulte, qui rit, qui danse, qui rêve à des lendemains meilleurs, ou qui a du mal à en découdre, à travers une multitude d'images, venues d'ici et d'ailleurs, qui en dessinent la cartographie intime. Peut-être fragmentée, parfois houleuse, d'autres fois plus apaisée, pointant du doigt, avec gravité, ou sur le mode de l'humour, ces vérités, pas toujours bonnes à dire, desquelles on a tendance à détourner le regard, par lâcheté, par faiblesse, ou tout simplement par découragement. Le documentaire vient justement combler un manque, apporter une parole vive, témoigner en somme, de notre contemporanéité, dans sa grandeur comme dans sa décadence, à hauteur du quotidien, à hauteur d'Homme. Et ce n'est pas peu dire… « Doc à Tunis », aura donné à voir, lors des cinq dernières éditions, quelque 400 films, qui n'auront pas laissé indifférent, le public de cette manifestation, qui a bien failli ne pas se faire cette année, vu le contexte de la révolution, et de l'après révolution. Sauf qu'heureusement il vient d'en être décidé autrement, au grand bonheur de tous les amateurs du genre, puisque ce rendez-vous, tant attendu, va être reconduit. Ainsi, du 20 au 24 avril 2011, trois salles de la capitale accueilleront Doc à Tunis : le 4ème Art, Le Mondial, et la prestigieuse « bonbonnière » de l'avenue H. Bourguiba. Une manière de faire acte de résistance, à travers cette édition spéciale, voulue, et portée par les jeunes, de perpétuer, par- là même, une belle tradition, qui allie le souci du monde, et la quête de la vérité, à l'amour du cinéma, et à la passion des images, quand elle prend pour alliée, la parole, quand le silence n'est plus d'or. C'est aussi, cela il ne faudra pas l'oublier, une occasion de réinvestir le cœur battant, le pouls névralgique de la ville, à savoir son artère principale, mais pas seulement, pour rappeler si besoin est, que la culture est et demeurera, au centre des préoccupations de toute cette jeunesse, qui sait ne pas s'en laisser conter…