Que les choses soient claires d'emblée, l'objet de cette approche n'a nullement une visée dictatoriale et n'est aucunement dicté par un quelconque soupçon de nostalgie aux mesures et pratiques oppressives et non moins inadmissibles que le peuple tunisien a endurées sous le régime despotique du dictateur déchu et de ses vendus de sbires sanguinaires à souhait. Mais depuis le 14 janvier, force est de constater que toutes les notions, tous les paramètres jusques là solidement ancrés dans nos esprits ont irrémédiablement viré de 180°. Acquisition des libertés, droit aux manifestations pacifiques, autorisations accordées aux partis prohibés, retour au bercail de nos exilés, libération des détenus politiques, et la liste est encore très longue. La police perdante au change Dans cette foulée et avec ce foisonnement étourdissant de nouveautés, une confusion monstre eut lieu dans l'esprit du plus clair de nous autres : l'agent de police est « devenu »l'ennemi juré du bon peuple. Que de fois les forces de l'ordre ont été la cible d'attaques verbales voire physiques. Ne se sentant plus protégées, ces dernières adoptèrent profil bas, se recroquevillèrent sur elles-mêmes non sans manifester leur désarroi en arborant une bande rouge en guise de cri d'alarme lancé à qui de droit. L'exemple le plus édifiant dans l'affaire est cette maison à Ezzahra mise à sac en plein jour et sise juste devant le poste de police de la ville. Aucun agent n'a daigné intervenir et mettre sa vie en danger. La nouvelle donne étant, laisser faire et enregistrer les plaintes par la suite…A Sfax et selon Imed Mseddi le SG du club lors du dernier CSS-ESHS, un supporter a traversé le terrain en présence des agents de police. Personne n'a bougé. Capturé et ramené à eux, ils rétorquèrent qu'ils prendraient sa déposition plus tard une fois transféré par ceux qui l'ont appréhendé au poste. Mains liées, sentiments d'impuissance N'empêche, que depuis, les forces sécuritaires ne fonctionnent qu'à minima si nous osons dire. Tous les agents que nous avons approchés sont unanimes à tenir le même discours. « Par le passé, nous étions protégés, et avions les coudées franches pour traquer et surtout faire avouer les malfaiteurs. Maintenant, la loi ne nous autorise plus à le faire au risque de passer devant les tribunaux et autres conseils de discipline. Vous pensez que les délinquants, les bandits et les criminels que nous arrêtons vont avouer de leur propre chef leurs multiples forfaits ? On nous contraint désormais à « uniquement » rédiger leurs déclarations spontanées lors des interrogatoires. Fatalement et avec un dossier vide le juge d'instruction les libère le lendemain faute de preuves, d'aveux spontanés. Et la boucle est bouclée avec reprise de ces marginaux de leurs activités illicites une fois dans la nature. Autre chose, comment voulez-vous qu'on parvienne à disperser une manifestation de casseurs si l'usage des matraques et du gaz lacrymogène nous est interdit ou toléré à des conditions extrêmes. Par ailleurs, notre aura, notre crédit sont largement entamés auprès des citoyens qui nous imputent à tort toutes les exactions endurées par eux sous le règne du déchu. » Il est grand temps pour le plus grand bien de nous tous, pour la quête de la stabilité et surtout pour la sécurité dans nos contrées que l'aura, l'autorité et le respect dont jouissaient avant nos forces de sécurité leur soient alloués de nouveau. Se sentant protégés par leurs supérieurs, respectés par les citoyens, ils s'appliqueront et s'engageront alors corps et âme comme ils l'ont toujours fait du reste à veiller scrupuleusement sur notre bien-être avec un rétablissement de l'ordre et surtout… surtout le retour à la sécurité, la sérénité, la quiétude dans nos rues, dans nos institutions, dans nos demeures.