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L'International Crisis Group recommande le rééchelonnement de la dette extérieure tunisienne et l'organisation d'une conférence de soutien économique à la Tunisie Soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient : la voie tunisienne.
L'International Crisis Group, l'organisation non-gouvernementale indépendante et sans but lucratif qui travaille pour la prévention et la résolution des conflits armés vient de publier son premier rapport sur la Tunisie intitulé : soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Moyen Orient : la voie tunisienne. Le rapport propose une lecture approfondie dans les « lignes » de la Révolution tunisienne et des recommandations multidimensionnelles. Les auteurs du rapport mettent l'accent sur trois problématiques à résoudre : comment satisfaire l'envie d'un changement profond et l'impératif de stabilité, comment intégrer l'islamisme dans le nouveau cadre politique et comment remédier aux immenses problèmes socio-économiques qui furent à l'origine de la révolution politique. A ce stade la question qui pourrait se poser est la suivante: pourquoi cet appel à intégrer systématiquement l'islamisme dans la scène politique ? Le rapport considère même cet axe en tant qu'impératif, en mettant l'accent sur Ennahdha en tant que « parti se distinguant par son pragmatisme et sa perspective intellectuelle sophistiquée. Une position qui donne à réfléchir. Ceci dit, le rapport incite par ailleurs à la mise en place des institutions transrationnelles capables de rassurer les Tunisiens. Le troisième défi et chantier plus urgent relevé par Crisis Group concerne désormais les griefs socio-économiques. Dans cet ordre d'idées, le rapport met l'accent sur la conjoncture économique difficile que traverse la Tunisie en cette période de turbulences tout en tirant la sonnette d'alarme sur une éventuelle reprise des émeutes sociales « conjuguée à une forte pression d'inégalités régionales et un sentiment de dissociation politique entre le nord et les régions du sud et du centre ». Une série de recommandations d'ordres politique, économique et sociale a été adressée à l'attention du gouvernement tunisien, de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution tout comme pour les institutions financières y compris la Banque africaine de développement, et les pays membres des Nations unies, en particulier les membres de la Ligue arabe et de l'Union européenne, les Etats-Unis et la Suisse. Sur le plan économique, le rapport de Crisis Group appelle « au rééchelonnement du paiement de la dette externe tunisienne et suggère l'élaboration d'un audit de la dette en collaboration avec le gouvernement tunisien et les partenaires sociaux de manière à déterminer ce qui relève de la dette réelle et ce qui relève de malversations liées aux pratiques passées du Président Ben Ali et de sa famille violant les normes légales du pays débiteur et des pays créanciers». Ce diagnostic confirme que la saignée d'endettement extérieur du pays est due en partie à l'ardoise salée héritée de l'ex-famille royale et de leurs filouteries. Sauf que la question de rééchelonnement des dettes extérieures a été explicitement écartée par le gouvernement provisoire. Une alternative qui biaiserait la capacité de remboursement de l'économie tunisienne. Le rapport appelle aussi à la coordination entre le gouvernement transitoire et les institutions internationales précitées quant à la poursuite de la politique de gel des avoirs du clan Ben Ali à l'étranger et à favoriser leur restitution dans des délais raisonnables et selon le respect des législations nationales concernées. Par ailleurs, le rapport suggère la tenue d'une conférence de soutien économique à la Tunisie en partenariat avec le gouvernement tunisien, des représentants de la société civile et des mouvements associatifs et syndicaux en vue de coordonner l'aide économique internationale. Les auteurs du rapport semblent négliger un détail très important : Ne sont-ils pas en effet ces mêmes organismes ces mêmes institutions internationales et les mêmes puissances mondiales qui ont soutenue et appuyé la politique « Ben Alienne » durant les deux dernières décennies ? Ne sont-ils pas ces mêmes acteurs qui ont embourbé l'économie nationale dans la saignée de l'endettement?.