Hier à la Haute Instance des objectifs de la Révolution, de la Transition Démocratique et de la Réforme politique, les débats ont commencé par la question des juges indépendants qui se sont présentés suite au retrait de l'Association des Magistrats. Les candidats se répartissent comme suit : 2 de la Cour des Comptes, 2 du Tribunal Administratif et 3 de la Justice civile. Demain, les membres de la Haute Instance procèderont par vote pour en choisir un par catégorie. La deuxième question à l'ordre du jour, c'était le comportement de la police vis-à-vis des manifestations de ces derniers jours. Un comité a été constitué dans ce sens pour étudier les dérapages des forces de l'ordre et les tortures dont ont fait l'objet quelques manifestants. Il a été même question de convoquer le ministre de l'intérieur pour lui demander des explications à ce propos. Le président de ce comité a été chargé de cette convocation. Le dernier volet de cette journée est la question la plus épineuse, celle relative au Pacte Républicain. Mohsen Marzouk a, le premier, pris la parole pour souligner l'importance d'un tel pacte. Il était suivi par Faouzi Hadhbaoui qui, tout en continuant dans le même sens, a insisté sur le fait que ce dernier doit être respecté par l'Assemblée Constituante. Il est, selon lui, le pilier de l'opération politique. Les débats se sont poursuivis et continuent aujourd'hui pour l'adoption finale. Pour mettre l'accent sur la grande portée de ce projet qui constituera le garant des libertés et de la société civile, c'est-à-dire le socle de la nouvelle république, une proposition relative à l'appellation du pacte a été formulée : on tient à y insérer le terme « démocratie ». Son nom serait soit « Pacte Démocratique », soit « Pacte Démocratique Républicain ». Faouzi KSIBI
Partis Meeting du Parti Démocratique Progressiste (PDP) Maya Jribi : «Nous n'avons de leçons à recevoir de personne, à propos de religion» Néjib Chebbi : «Pour des élections présidentielles en mars et législatives en juin 2012» La secrétaire générale du Parti Démocratique Progressiste (PDP) Mme Maya Jribi a tenu dimanche à la Maison de la culture de Kalaâ Kobra, gouvernorat de Sousse un meeting populaire qui entre dans le cadre des préparatifs du parti aux élections de l'Assemblée constituante. A cette occasion, Mme Jribi a souligné que le PDP est attaché au respect de la date du 24 juillet 2011 fixée pour ces élections « ce qui permettra de rétablir la confiance et garantir la réussite de la phase transitoire qui sera ainsi couronnée par des élections libres, démocratiques et transparentes », a-t-elle déclaré tout en indiquant que « si le PDP obtient une confortable place dans l'Assemblée constituant il oeuvrera pour l'instauration d'une république démocratique, égalitaire avec une réelle séparation des pouvoirs et le respect de l'alternance. Quant au volet économique il sera principalement axé sur le développement avec un réel équilibre régional et une véritable décentralisation ». Objectifs La secrétaire générale du PDP a rappelé que lors des élections présidentielles de 2009 Me Néjib Chebbi a présenté sa candidature « bien sûr il a été écarté par un amendement constitutionnel exceptionnel fait sur mesure par le régime déchu. Mais à cette occasion Me Chebbi a présenté un projet d'une nouvelle constitution qui consacre l'identité arabo-musulmane de la Tunisie » parce que, a souligné Mme Maya, « tous les Tunisiens sont des musulmans et n'ont de leçons à recevoir de personne sur la religion ». De son côté Me Néjib Chebbi qui a tenu samedi un meeting populaire à Nabeul a indiqué que « pendant cette période transitoire toutes les composantes de la société doivent agir pour rétablir la confiance et la sécurité dans le pays afin que les élections de l'Assemblée constituante se tiendront le 24 juillet et permettront la réalisation des objectifs de la Révolution ». Me Chebbi qui a entamé des tournées dans plusieurs régions a affirmé que si le « PDP obtiendra un nombre important de sièges au sein de l'Assemblée constituante, il proposera la tenue de l'élection présidentielle en mars 2012 et des élections législatives en juin 2012 ». Me Chebbi serait, probablement candidat à l'élection présidentielle. Néjib SASSI
Meeting d'Afek Tounes à Nabeul «Cols blancs» sans leader ni idéologie ! Le parti Afek Tounes a organisé samedi un meeting populaire à la salle le Khéops à Nabeul en présence de nombreux militants du parti et d'organisations de la société civile. Dans une salle archicomble, ce parti des « cols blancs » a voulu rendre hommage à tous ceux qui ont soutenu la révolution tunisienne et se sont battus pour dire non à l'autoritarisme qui a gangrené notre pays. Dr Hamadi Zine président de la Fédération de Nabeul a souhaité la bienvenue à tous les hôtes de la ville de Nabeul considérant que l'action politique est un moyen pour réaliser les aspirations du peuple tunisien et satisfaire ses revendications légitimes. Hamouda Louzir, président du parti, a souligné que la création de « Afak Tounes » s'inscrit dans le dessein de servir l'intérêt de la Tunisie et enrichir le paysage politique national. Nous inscrivons dit-il « tout notre programme dans le cadre d'un développement global et durable du pays, seul à même assurer un avenir meilleur à tous les Tunisiens. Chaque Tunisien détient une compétence et une expérience lui permettant de contribuer à l'édification d'une nouvelle Tunisie ». Dr Emna Menif, porte-parole du parti, a indiqué que le parti Afek Tounes œuvre pour l'instauration de la démocratie en tant que projet de société nécessitant un programme de développement à tous les niveaux. Notre mouvement est constitué par un groupe de patriotes animés par une même volonté de servir le pays et d'asseoir une authentique démocratie que la Tunisie mérite. Notre slogan est «solidarité et développement pour la dignité de tous». Nous voulons bâtir une Tunisie nouvelle démocratique, moderne et développée qui garantit la dignité, l'équité et l'égalité des chances. Notre programme réaliste vise à tisser un lien de confiance avec les citoyens et défendre la cause de la classe moyenne qui se rétrécit au fil des années. La souveraineté du peuple ajoute-t-elle s'exerce par l'élection de ses gouvernants et se construit par la promotion des libertés et la préservation de l'identité arabo-musulmane de la Tunisie. Le Tunisien doit se préparer pour choisir le genre de la société qu'il veut et exercer en toute liberté son droit électoral. La religion doit rester hors du champ politique et nous devrons penser à édifier une société moderniste initiée par les grands réformateurs tunisiens Abdelaziz Thalbi, Fadhel Ben Achour et Tahar Haddad. Consolider la République civile et moderne c'est notre objectif. C'est dans ce cadre que nous appelons à la création d'un espace public, un forum politique, économique et culturel sans démagogie sur la base du respect des libertés fondamentales et universelles, sur les principes de démocratie et de tolérance et un espace privé réservé à exercer son culte librement. Notre action sociale doit avoir pour objectif final le développement du bien être de tous les Tunisiens sans marginalisation et sans exclusion. Pour ce faire, Afek Tounes a précisé Dr Mnif s'engage à assurer une éducation de qualité et promouvoir un enseignement adapté au marché de l'emploi. « Nous veillons à concrétiser les principes de l'égalité des chances et du droit à une nouvelle chance. Nous œuvrons aussi à la concrétisation du droit à la santé pour tous les Tunisiens sans oublier de revaloriser notre culture. Ceci exige un travail collectif et une implication de tous les Tunisiens à l'édification de cette nouvelle République ». Alliance à l'examen ? Sami Zaoui, coordinateur du parti a souligné qu'Afek Tounes conçoit le développement économique autour des programmes et non des idéologies. Notre objectif est la fructification des diverses ressources de la Tunisie selon un plan général qui tienne en compte des spécificités de chaque région. Garantir l'emploi c'est notre priorité mais nous voulons une économie prospère avec un taux de croissance avoisinant les 9 à 10%. Nous œuvrons à éradiquer le chômage et la pauvreté et renforcer l'environnement du travail et c'est pourquoi notre programme vise à développer une économie tournée vers les activités à forte valeur ajoutée, attirer plus d'investisseurs étrangers, réduire la charge fiscale et encourager le développement de nouvelles sources de financement destinées aux petites entreprises et notamment la micro finance. Hatem Chelli membre du comité central a appelé à œuvrer à la mise en place d'un Etat de droit qui met fin à la corruption, l'impunité et le clientélisme et qui garantit la paix « Nous pouvons plus reculer. Nous devons consolider la République et protéger les libertés individuelles, garantir la séparation des pouvoirs et promouvoir une démocratie horizontale avec des instances régionales élues. Oui pour la transparence dans le financement des partis et l'établissement d'un Etat de droit avec une justice indépendante. La Constitution qui sera élaborée par la Constituante après les élections du 24 juillet doit être soumise à un référendum populaire avant son adoption. M Chelli propose, en outre, d'adopter le calendrier suivant : 14 janvier comme date d'un référendum pour se prononcer sur la nouvelle constitution et le 25 mars 2012 comme date pour des élections législatives et présidentielles. Sami Zaoui a appelé à respecter la constitution et à soumettre tout amendement à un référendum « Notre parti est ouvert à tous les Tunisiens. Seules les personnes qui étaient actives au RCD ne peuvent pas y adhérer. La question d'une éventuelle alliance avec d'autres partis est actuellement à l'examen à condition que les programmes d'avenir et les principes idéologiques soient similaires. Est –ce un parti d'élite ? Non répond Zaoui. « Certes, nous sommes un groupe de cols blancs réunis autour de valeurs. Nous venons de plusieurs régions du Nord au Sud et d'Est à l'Ouest. Nous défendons l'idée de voir le pays dirigé efficacement par des compétences intègres ayant la capacité d'obtenir des résultats. Nous défendons une société juste et équitable, sans exclusion aucune et ce quelles que soient leur origine sociale, leur région, leur niveau de vie ou leur capacité » Un parti sans leader ? Oui affirme Dr Emna Menif ni idéologie aussi pour bâtir la Tunisie nouvelle ajoute-t-elle.